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Volkswagen ne se sent pas menacé par les voitures électriques chinoises

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Aperçu de la BYD Seal // Photographie : Géraldine Gaudy

Pour Oliver Blume, le patron du Groupe Volkswagen, les voitures électriques chinoises ne représentent pas (encore) une menace pour les constructeurs européens. Étant donné que « leur prix double à l’étranger », il estime que les acteurs historiques de l’industrie sont toujours bien positionnés.

Les électriques chinoises n’inquiètent pas Volkswagen

Si les constructeurs chinois sont capables de fabriquer des voitures électriques à des coûts de production inférieurs de 20 % par rapport aux européens, il n’est pas si simple de pénétrer de nouveaux marchés. C’est ce qu’a révélé le patron du Groupe Volkswagen en marge du Salon de Munich à nos confrères allemands d’Automobilwoche. Selon lui, les chinois « ne sont pas en mesure d’offrir ce niveau de coût en Europe ». Plusieurs raisons peuvent expliquer cet écart de prix entre la Chine et l’Europe.

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Pour vendre des voitures électriques sur le Vieux Contient, les constructeurs chinois doivent redoubler d’efforts et dépenser beaucoup d’argent. Notamment pour adapter leurs véhicules aux réglementations européennes, mais aussi pour construire un réseau de vente conséquent. Pas simple quand on part de zéro. C’est pour cette raison que les prix des voitures chinoises actuellement vendues en Europe sont deux fois plus élevés qu’en Chine. Pour le moment.

Quelles différences de prix ?

Prenons l’exemple de la BYD Seagull. Le petit modèle du constructeur chinois est proposé à 78 800 yuans en Chine. Soit l’équivalent de 10 427 euros. Un niveau de prix impossible à tenir en Europe pour un véhicule électrique qui est loin d’être ridicule avec ses 405 km d’autonomie. Autre exemple frappant avec la Xpeng P5 dont la version de base est annoncée à partir de 157 900 yuans, soit un peu plus de 20 000 euros. Pas mal pour une concurrente de la Tesla Model 3.

Si on compare avec des modèles européens, l’écart est énorme. La Volkswagen ID.3 est par exemple vendue à partir de 42 990 euros (avant l’application du bonus). Depuis le 24 août 2023, le carnet de commandes de l’ID.7 est officiellement ouvert en Allemagne. La version Pro du dernier modèle 100 % électrique de Volkswagen est disponible à partir de 56 995 euros (pas de bonus sur ce modèle).

En revanche, si on regarde le prix des véhicules chinois sur le marché européen, cela n’a effectivement rien à voir avec les tarifs pratiqués en Chine. Le BYD Atto3 débute par exemple en France à partir de 43 690 euros (avant le bonus). Le géant de l’automobile chinois est en revanche plus agressif avec la Dolphin. La version européenne, concurrente des Renault Megane E-Tech ou Volkswagen ID.3 se place sous les 30 000 euros (avant l’application du bonus).

Les constructeurs européens doivent réduire leurs coûts

Pas de quoi inquiéter Oliver Blume qui considère que les constructeurs européens et les marques du Groupe Volkswagen en premier lieu, ont « le savoir-faire automobile, le niveau de qualité et l’héritage ». Le patron allemand rappelle néanmoins que son groupe travaille dur pour réduire les coûts de production et que c’est désormais une priorité pour pouvoir baisser le prix des véhicules électriques dans un avenir proche. Volkswagen a notamment promis de sortir l’ID.2 sous les 25 000 euros.

Contrairement aux jeunes pousses chinoises spécialisées sur l’électrique, le Groupe Volkswagen peut s’appuyer sur les bénéfices générés grâce aux ventes des modèles thermiques. Un moyen de « financer la transition » selon Oliver Blume. Le constructeur européen peut monter progressivement en puissance sur la mobilité électrique, alors que les marques 100 % électriques n’ont pas cette possibilité.

Pour réduire le coût de fabrication de ses véhicules électriques, Volkswagen compte notamment sur une « cellule unifiée ». De quoi gagner 50 % sur les coûts de production des véhicules d’entrée de gamme, selon Oliver Blume. Volkswagen est en train de concevoir une batterie ayant une conception de cellule unique qui pourrait s’intégrer dans 80 % des véhicules électriques du groupe d’ici à 2030.

Le constructeur allemand travaille avec Gotion pour développer cette batterie. Un fabricant chinois, évidemment. L’usine dans laquelle les nouvelles batteries de Volkswagen seront fabriquées doit commencer à fonctionner avant la fin de l’année 2023.

Avis de l'auteur

Les marques chinoises sont jeunes mais se développent très vite. Si pour le moment les prix affichés en Europe sont effectivement plus élevés qu'en Chine, cela pourrait bien changer. Je suis persuadé que l'arrivée massive des voitures électriques chinoises va contribuer à réduire les prix sur le Vieux continent. Toutes les marques vont devoir s'aligner, qu'elles soient chinoises ou européennes. C'est d'ailleurs le grand défi de la plupart des marques historiques : trouver la recette miracle pour réduire les coûts de production. Stellantis et Volkswagen y travaillent. Les chinois sont capables de mettre en œuvre des stratégies très agressives pour s'implanter en Europe. Quitte à vendre à perte pendant un certain temps. Je pense qu'il faut les prendre au sérieux.

Valentin Cimino

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