Le plus grand constructeur automobile au monde accélère sur l’hydrogène. Toyota a récemment annoncé que son Hilux alimenté par une pile à combustible hydrogène était entré en phase de test. En tout, 10 prototypes ont été fabriqués. Deux d’entre eux seront visibles à l’occasion des Jeux olympiques de Paris cet été.

Des prototypes seront visibles aux Jeux Olympiques de Paris

Après plusieurs mois de développement, le Toyota Hilux à hydrogène vient d’entrer dans sa phase de test. Le constructeur japonais est convaincu que l’Europe sera le plus grand marché pour les véhicules à hydrogène d’ici 2030. Ce n’est pas pour rien que la firme a décidé d’implanter une usine dédiée aux technologies à hydrogène, la Hydrogen Factory, sur le Vieux continent.

Pour matérialiser son ambition, Toyota a fabriqué en Angleterre 10 Hilux à hydrogène. Avec cette nouvelle motorisation, le célèbre pick-up de la marque japonaise va être testé et analysé sous toutes ses coutures. Pour le moment, 5 prototypes font l’objet d’essais sur le terrain pour évaluer « la sécurité, les performances et la durabilité ». Ils génèrent des données en situation réelle pour aider Toyota à progresser sur cette technologie.

Les 5 autres unités seront déployées dans le cadre de démonstrations pour être présentés aux clients et aux médias, dont 2 aux prochains Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Toyota pense qu’il est temps de familiariser les clients avec la technologie des piles à combustible hydrogène. Le développement de cet Hilux est une étape importante qui doit permettre de « stimuler l’écosystème dans toute l’Europe ».

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600 km d’autonomie pour le Toyota Hilux à hydrogène

Commercialisé pour la toute première fois en 1968, le Toyota Hilux est un véhicule emblématique pour le constructeur japonais. Comme le rappelle la marque, il a « prouvé son invincibilité à maintes reprises, en conquérant le pôle Nord, les volcans islandais et le continent antarctique, tout en remportant trois victoires au rallye Dakar ». La version à hydrogène conserve cet ADN.

Mêmes dimensions et même apparence robuste que le dernier Hilux. Il mesure 5,325 m de long, 1,855 m de large et 1,810 m de haut. Mais sous le capot, c’est une autre histoire. Le pick-up dispose d’une autonomie de 600 km, « soit plus que ce que l’on pourrait obtenir avec un système électrique à batterie », selon la marque. L’hydrogène est stocké dans 3 réservoirs à haute pression, chacun contenant 2,6 kg.

La pile à combustible à électrolyte polymère contient 330 cellules. Ce Toyota Hilux est propulsé par un moteur électrique qui se situe sur les roues arrière et qui délivre une puissance de 134 kW (182 ch) et un couple de 300 Nm. La batterie est placée dans le pont de chargement arrière, au-dessus des réservoirs d’hydrogène. « Cela permet d’éviter toute perte d’espace dans la cabine », selon Toyota.

Toyota mise sur l’hydrogène plus que sur l’électrique

Les travaux sur cet Hilux à hydrogène remontent à 2022. Toyota a d’abord réalisé une étude pour démontrer les avantages de l’hydrogène au moyen d’un véhicule prototype représentatif. Cela a permis au constructeur d’obtenir des financements de la part du gouvernement britannique. La marque précise qu’un « programme intense de conception et de développement s’est déroulé de juillet 2022 à janvier 2023 ».

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La construction du prototype a eu lieu entre juin et juillet 2023 et le premier véhicule a été achevé en seulement 3 semaines. Ensuite, 9 autres prototypes ont été assemblés avant une phase d’évaluation approfondie qui s’est déroulée de juillet à décembre de l’année dernière. Désormais, l’heure est venue de passer aux essais sur le terrain. Cette dernière phase doit conclure le développement de ce projet de recherche.

Toyota travaille sur l’hydrogène depuis 1992. En 32 ans, la marque a approfondi ses connaissances sur cette technologie et encouragé son adoption. Le constructeur japonais a déployé une vingtaine d’initiatives autour de l’hydrogène en Europe. Le japonais travaille notamment avec la société française GCK qui utilise les modules de pile à combustible de Toyota pour convertir des bus diesel en véhicules propres.