Il n’est pas toujours facile d’allier conscience écologique et besoins réels du quotidien. Des défis peuvent parfois se mettre en travers de la route (sans mauvais jeu de mot). Automobile Propre a eu l’occasion d’échanger avec Maxime, kinésithérapeute dans le département de la Manche. Ce père de famille de 36 ans a fait l’acquisition d’une Hyundai Ioniq 5, un modèle électrique capable de répondre à l’ensemble de ses besoins, notamment celui de tracter un van.

Passer à l’électrique pour être en phase avec les enjeux actuels

Maxime vit à Saint-Lô, une ville préfectorale où il exerce le métier de kinésithérapeute. Dans le cadre de son activité professionnelle, il est amené à prendre la route au quotidien. Il travaille à 30 km de son domicile et effectue de temps en temps des visites directement chez les patients. Il n’a donc pas besoin d’un véhicule avec une grosse autonomie, même si une Fiat 500 électrique serait peut-être un peu juste. Entre son métier et ses déplacements personnels, Maxime effectue environ 30 000 km par an.

En 2022, après plusieurs années à rouler en Skoda Karoq diesel, il a le déclic. Le professionnel de santé cherche à mettre en application sa conscience écologique dans la vie de tous les jours et décide de faire l’acquisition d’une voiture électrique. Il a besoin d’un modèle suffisamment grand pour accueillir trois personnes et un gros chien, avec une autonomie correcte, une vitesse de recharge décente et surtout avec la capacité de tracter des charges lourdes. Il y a quelques années, les électriques capables de tracter n’étaient pas si nombreuses.

Si le couple nécessaire pour tracter n’a jamais posé de problème, c’est plutôt la question du poids qui a freiné les marques. Les voitures électriques sont plus lourdes que les thermiques et les fabricants ont donc dû renforcer le châssis de leurs modèles pour pouvoir supporter un poids élevé, tout en protégeant la batterie des chocs. Dans une optique purement économique, certains constructeurs ont d’abord fait le choix de ne pas développer de capacité de remorquage. Mais les temps ont changé.

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La Hyundai Ioniq 5, un modèle idéal pour ce kiné

Maxime a rapidement identifié la Hyundai Ioniq 5 comme un véhicule capable de répondre à l’ensemble de ses besoins. Pour réduire un peu plus son impact écologique, il a décidé d’acheter cette voiture : « plutôt que de faire du leasing et de changer de modèle tous les ans, j’ai pensé que ça serait une bonne idée d’acheter dans l’optique de garder le véhicule pendant plusieurs années. Voire d’aller au bout ». Avec une garantie de cinq ans kilométrage illimité et de huit ans sur la batterie, le kiné est confiant.

Dans un monde idéal, il se dit qu’il pourrait même atteindre les 500 000 km avec sa Ioniq 5. D’autres conducteurs de voitures électriques sont tout proches de passer ce cap. C’est par exemple le cas de Jean, un chauffeur VTC parisien avec son Kia e-Niro. Sans aucune hésitation avec un autre modèle, Maxime a donc choisi une Hyundai Ioniq 5 Propulsion en finition Executive avec un moteur de 218 ch, 350 Nm de couple et une batterie de 73 kWh. Il me confie ne pas avoir opté pour la transmission intégrale « car l’autonomie était réduite ».

Il est globalement très satisfait de sa voiture électrique. Selon lui, la Ioniq 5 est parfaitement adaptée à son quotidien. Il m’explique que même quand il part en vacances avec sa famille, « la recharge sur l’autoroute n’a aucun impact sur la durée de nos trajets ». Avec son jeune garçon, Maxime s’arrête quoi qu’il arrive de manière assez régulière. Avec un 10 à 80 % en 18 minutes, le kiné ne voit pas la différence avec son ancienne voiture diesel. Il avait l’habitude de faire des pauses de 25 à 30 minutes sur l’autoroute.

Pour recharger sa Ioniq 5 à la maison, il a simplement installé une prise Green’up. « Cela me permet de reprendre entre 35 et 40 % en une nuit, et c’est suffisant ». Pas besoin de plus avec une voiture capable de faire (théoriquement) 481 km WLTP avec une seule charge. En réalité, Maxime est plutôt aux alentours des 350 km en usage mixte. Avec son forfait Tempo, le coût de la recharge est quasiment indolore. D’ailleurs, il me confie avoir fait « 700 euros d’économie » depuis qu’il est passé sur ce nouveau forfait énergétique.

Une électrique capable de tracter

Équipé d’un attelage, le modèle a donc une capacité de traction de 1600 kg. C’est donc largement suffisant pour Maxime. Une fois chargé, son van ne dépasse jamais les 1 200 kg. Le kiné normand transporte régulièrement son cheval ou des moutons. La différence de consommation est toutefois assez impressionnante. Si sa Ioniq 5 offre habituellement une moyenne aux alentours de 17 kWh/100 km, avec le van, ce n’est pas du tout la même histoire. « En général, je suis plutôt aux alentours des 26 kWh/100 km avec le van et le cheval ».

C’est quasiment 55 % de plus. Mais cela n’a rien de choquant pour Maxime. Il tient à rappeler qu’avec une voiture thermique, « la différence est également du même ordre ». Difficile de dire si la différence entre une voiture électrique et thermique est exactement proportionnelle, mais ce n’est certainement pas très loin. Avec son van et son cheval, Maxime peut donc parcourir environ 200 km (en usage mixte). Comme il ne se déplace dans cette configuration que sur des petits trajets, il estime que c’est largement assez.

C’est quoi ce problème avec la batterie 12 V ?

Malgré une expérience globale très satisfaisante, Maxime rencontre une petite difficulté qu’il tient à me détailler. Il a dû faire face à des pannes à répétition à cause d’un dysfonctionnement au niveau de la batterie 12 V. En deux ans, il s’est retrouvé en panne à quatre reprises parce que la batterie s’était déchargée sans prévenir. Alors que la batterie principale de la voiture est correctement chargée, cette panne l’empêche de démarrer. À chaque fois, il a été « sauvé » par les panneaux photovoltaïques de sa Ioniq 5 et a pu repartir.

Mais il m’avoue que c’est toujours « un bon coup de stress ». Il s’est évidemment rendu chez son concessionnaire pour tenter de comprendre d’où venait le problème. Hyundai a tout de suite changé la batterie en question, ainsi que la trappe de recharge électrique, en pensant que la panne pouvait venir de là. Malgré ce passage par l’atelier, la Ioniq 5 de Maxime fait toujours des caprices à ce niveau. La maison mère a vraisemblablement identifié le problème. Dans une vidéo publiée en 2023, un youtubeur américain, a déclaré avoir été contacté par un représentant de Hyundai.

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La raison avancée par la marque serait une « sollicitation abusive de la part des applications tierces ». Pour faire simple, ces applications demandent trop fréquemment des informations à la Hyundai Ioniq 5. À chaque fois que cela se produit, le véhicule consomme de l’énergie. Certains modèles reçoivent jusqu’à 5 000 demandes par jour. Le constructeur affirme avoir limité le nombre de sollicitations à 20 par jour et que le problème a été résolu. Mais ce n’est vraisemblablement pas le cas de notre Normand.

Maxime a rendez-vous en juillet pour l’entretien des 60 000 km, il en profitera pour aborder de nouveau le sujet et tenter de trouver une solution. Comme tous les autres propriétaires du modèle, il a aussi reçu un courrier de rappel pour l’ICCU. À l’heure où je termine cet article, le kiné saint-lois vient justement de tomber en panne à cause de l’ICCU. Sa Ioniq 5 a dû être remorquée jusqu’au garage. Malgré ce petit couac, il reste totalement convaincu. En route vers les 500 000 km.