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Le lobby de la voiture à moteur thermique est bel et bien présent parmi les constructeurs. Une étude a révélé lesquels constituent aujourd’hui un obstacle à la voiture électrique.
Depuis quelques années, l’industrie de l’automobile est entrée dans sa plus grande transformation. L’arrivée de la voiture électrique et sa future obligation forcent les marques à s’adapter rapidement.
Mais certains groupes automobiles sont plus aptes que d’autres à faire face à cette mutation colossale. Pour ceux qui n’ont pas anticipé cette transformation, le réveil s’annonce brutal et pourrait davantage ressembler à un lendemain difficile. Outre leur propre avenir, ces constructeurs menacent aussi la rapidité de la transition.
Une étude a montré qui sont les bons élèves et les cancres dans la préparation du futur de l’automobile. C’est l’ONG InfluenceMap qui a publié un rapport complet sur la transition vers la voiture électrique. Le constat est sans appel : certaines marques automobiles menacent le respect des objectifs environnementaux.
InfluenceMap a analysé les politiques environnementales de 15 constructeurs automobiles. L’étude attribue une note à chaque marque selon ses efforts en matière d’évolutions technologiques. Bien sûr, c’est au final un indice de performance qui récompense les politiques les plus écologiques.
Les auteurs de l’étude ont ainsi démontré que les constructeurs qui résistent ont une lourde responsabilité. En effet, leurs stratégies ont une influence directe sur le respect des accords de Paris. Ceux-ci fixent à 1,5 degré la hausse moyenne des températures acceptable.
La mission des constructeurs, dans ce cadre, serait d’avoir 66 % de véhicules à faibles émissions en 2030. Cela inclut les voitures hybrides rechargeables, électriques et à hydrogène. InfluenceMap a regroupé les données et annonces des constructeurs pour l’horizon 2030. D’après ces données, 53 % des voitures seront dans cette catégorie en 2030. Et seulement trois groupes semblent prévoir de respecter ce scénario (voir graphique en bas).
Tesla, qui construit 100 % de voitures électriques, en fait évidemment partie. Sur les 15 groupes analysés dans cette étude, seuls Mercedes (71 %) et BMW (69 %) prévoient de respecter ce cadre. C’est mieux qu’il y a deux ans, quand BMW ne semblait pas se diriger vers cet accomplissement.
Après avoir été des pionniers de l’électrification en commercialisant des voitures hybrides à la fin des années 1990, les constructeurs japonais se sont clairement reposés sur leurs lauriers. Honda a tardé à développer des véhicules électriques efficients, par manque d’anticipation.
Le rapport dénonce en revanche le comportement de Toyota face au passage au tout électrique. L’étude rappelle que le constructeur a demandé l’affaiblissement des normes concernant les gaz à effet de serre aux États-Unis et en Australie. Le lobbying de Toyota et d’autres marques a « affaibli les politiques climatiques » liées à l’automobile, selon InfluenceMap.
Mais il n’y a pas que les deux géants, puisque Mazda et Suzuki sont tout aussi mal préparés. D’après l’étude, aucun constructeur ne fabriquera plus d’un tiers de voitures électrifiées. Mazda atteindra les 30 %, Toyota sera à 29 %, Honda en comptera 24 %, et Suzuki seulement 10 %. Nissan sera devant Renault et dépassera tout juste les 40 %. C’est ce qui a poussé InfluenceMap à donner aux quatre marques citées au-dessus la pire note.
Dans son rapport, InfluenceMap en profite pour rappeler les normes en vigueur dans les pays et régions du monde afin de réduire les émissions. Plusieurs régions ont adopté une politique de 100 % ‘zéro émission’ à l’horizon 2035. L’Europe l’a fait, avec toutefois une exception pour les marques de luxe et voitures roulant aux carburants de synthèse. Aux USA, 13 États ont adopté cette décision via la loi Advanced Clean Cars II.
Le Japon cherche aussi à passer au 100 % électrique en 2035. Dans le pays, l’exception se situe au niveau des véhicules hybrides rechargeables, autorisés après 2035. Le Royaume-Uni a également fixé cette date, mais il s’agit d’un revers car il avait initialement statué pour 2030.
Dans de nombreux pays, les normes CAFE (Corporate Average Fuel Efficiency) sont en vigueur. Il s’agit d’une politique qui oblige les marques à limiter la consommation moyenne de leur gamme complète. Elles sont en vigueur aux États-Unis et en Inde, tandis que la Chine a ses propres normes CAFC. Il s’agit exactement du même principe, avec en plus un objectif de compensation des émissions grâce à la production de véhicules ‘zéro émission’.
En Europe, enfin, la loi en vigueur se base sur des réductions d’émissions polluantes. L’objectif est à 55 % pour 2030 et à 100 % pour 2035. En ne comptant pas les carburants de synthèse, ce qui découle de la pression des constructeurs sur les législateurs.
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