Tesla va moins bien. Il y a des signes qui ne trompent pas. Exemple : les ventes du constructeur ont chuté pour le troisième trimestre consécutif en Californie, berceau historique de la marque. L’entreprise d’Elon Musk fait face à une concurrence de plus en plus soutenue.

Tesla s’effondre en Californie

Les Californiens achètent moins de Tesla qu’avant et c’est une très mauvaise nouvelle pour la firme d’Austin. Cet État de l’ouest américain a longtemps été une vitrine pour le constructeur. C’est d’ailleurs à San Carlos, une petite ville de Californie, que Tesla a vu le jour en 2003. Depuis, le constructeur a longtemps été numéro un des ventes dans la région, notamment grâce à ses Model 3 et Model Y. Mais les temps ont changé.

Les immatriculations de Tesla ont chuté pour le troisième trimestre consécutif, selon l’Association californienne des concessionnaires de voitures neuves (CNCDA). Elles se sont même écroulées de 24 % au cours du deuxième trimestre de cette année. Sur l’ensemble du pays, la part de l’entreprise d’Elon Musk sur le marché des voitures électriques est tombée sous la barre des 50 % pour la toute première fois.

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Le patron de l’entreprise minimise toujours la situation. Selon lui, cette baisse des ventes est liée aux taux d’intérêt élevés et à l’incertitude économique aux États-Unis. Mais ce n’est pas vrai. La preuve, le marché des véhicules électriques est en progression dans le pays, y compris en Californie. Les données de Cox Automotive montrent que les ventes d’électriques ont grimpé de 23 % au cours du deuxième trimestre 2024.

Le gouverneur de l’État se réjouit

Les chiffres de la CNCDA montrent que les ventes de voitures électriques en Californie ont atteint leur deuxième trimestre le plus élevé jamais enregistré. C’est donc bien Tesla qui a un problème. Pour le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, nous assistons à « un changement radical », et c’est « une bonne chose ». Il se réjouit de cette dégringolade des ventes et affirme que la firme d’Elon Musk subit une « chute de popularité ».

Dans une récente déclaration à la presse, il a expliqué que deux constructeurs étaient en train de se faire une place sur le marché des voitures électriques en Californie : Rivian et Ford. « Tesla n’est plus le constructeur exclusif dans notre région », a-t-il précisé auprès de Forbes. « La concurrence se fraye enfin un chemin. C’est exactement ce que nous avions prédit et c’est exactement ce que nous avons encouragé ».

La Californie est le plus grand marché pour les véhicules électriques aux États-Unis. L’État représente près d’un tiers des ventes. Il semblerait pourtant que M. Musk cherche à prendre ses distances avec son berceau historique. En juillet, il a déclaré sur X qu’il prévoyait de déplacer le siège de SpaceX et de X hors de Californie. Il avait fait la même chose avec Tesla en 2021 pour aller s’installer à Austin, dans le Texas.

Un problème politique ?

Il se trouve que le milliardaire ne s’entend pas avec le gouverneur de Californie. Il a d’ailleurs justifié sa volonté de quitter l’État en citant un projet de loi signé en juillet par Gavin Newsom. Elon Musk prend de plus en plus position sur des sujets en lien avec la politique. Par ailleurs, son soutien au candidat Donald Trump a probablement eu un impact sur les ventes en Californie, bastion du parti démocrate.

« J’ai acheté cette voiture avant de savoir qu’Elon était fou », peut-on lire sur certaines Tesla. Comme si les clients avaient honte. Les nombreux propriétaires déçus du comportement d’Elon Musk ne rachèteront probablement pas une Tesla. Et la marque d’Austin n’est peut-être plus à la hauteur de la concurrence. Les californiens se plaignent d’une « gamme vieillissante ».

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La chute des immatriculations en Californie montre que d’autres constructeurs automobiles sont sur les talons de Tesla. Rivian fait une belle percée dans l’État de l’ouest avec une croissance fulgurante de 71 % sur le deuxième trimestre 2024. L’arrivée du R2 promet. Cette évolution marque la fin de l’ère du « tout Tesla » et le début d’une autre, caractérisée par une plus grande diversité d’offres et une concurrence accrue.