L’administration Biden accorde 1,7 milliard de dollars à plusieurs usines automobiles dans 8 États pour qu’elles commencent à produire des voitures électriques et d’autres technologies propres. Pour bénéficier du financement, les entreprises doivent s’engager à conserver l’ensemble de leurs salariés.

Biden confirme son engagement envers les voitures électriques

Joe Biden a toujours fait de l’électrification une priorité. Le Président américain le montre une nouvelle fois avec ce financement de 1,7 milliard de dollars dont l’objectif est d’aider les constructeurs à convertir leurs usines à l’électrique. Parmi les 11 bénéficiaires, on trouve notamment l’usine Jeep de Belvidere, située dans l’Illinois. Stellantis avait décidé de fermer le site l’année dernière. L’aide accordée par le gouvernement américain va permettre à l’usine de rouvrir ses portes et de produire des électriques. De qui rétablir près de 1 450 emplois.

Parmi les autres bénéficiaires, on retrouve une usine de Géorgie qui prévoit de fabriquer des bus scolaires électriques Blue Bird, une usine de General Motors dans le Michigan, ou encore une usine Harley-Davidson, en Pennsylvanie, qui va augmenter sa production de motos électriques. Avec ce financement, Joe Biden entend bien répondre aux critiques de Donald Trump selon qui l’avénement de l’électrique « va mettre en péril les emplois des citoyens américains ». Le Président des États-Unis prouve que l’inverse est possible.

Un coup politique dans la course aux élections présidentielles ?

Alors que les élections américaines battent leur plein, ce coup de pouce de 1,7 milliard de dollars a d’ailleurs une consonance très politique dans le pays de l’oncle Sam. En effet, plusieurs des usines concernées se trouvent en Pennsylvanie, au Michigan ou en Géorgie. Trois États qui vont être déterminants dans l’issue de l’élection présidentielle du 5 novembre 2024. Dans le communiqué de presse de la Maison Blanche, le président Biden a justement cherché à opposer sa politique industrielle à celle de l’ancien président Trump.

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« Cela répond à mon engagement de ne jamais abandonner les travailleurs de l’industrie qui ont été laissés pour compte par mon prédécesseur », explique Biden. Pour Karoline Leavitt, porte-parole de la campagne du camp Trump, « l’administration Biden obéit à des extrémistes environnementaux qui tentent de déployer le programme énergétique le plus radical de l’histoire et de forcer les américains à acheter des voitures électriques qu’ils ne peuvent pas s’offrir tout en expédiant l’industrie automobile américaine en Chine ».

15 000 emplois préservés et 3 000 créés grâce à l’électrique

En réalité, le financement va permettre de préserver 15 000 emplois et d’en créer près de 3 000 nouveaux. La subvention provient des fonds alloués par l’IRA (l’Inflation Reduction Act), une loi adoptée par les démocrates au Congrès en 2022. L’aide doit permettre à l’industrie automobile américaine de se remettre en ordre de marche. Plusieurs constructeurs automobiles, dont Ford, ont récemment ralenti leurs investissements dans la fabrication de voitures électriques à cause d’une demande en berne.

Mais les experts sont unanimes : les ventes vont s’accélérer avec l’arrivée des voitures électriques abordables et la densification des infrastructures de recharge. Aux États-Unis, les ventes sur les électriques ont augmenté de 11,3 % au cours du deuxième trimestre 2024 par rapport à l’année précédente. Les modèles électriques représentent désormais 8 % de toutes les nouvelles voitures vendues dans le pays. Cette aide est donc une piqûre de rappel censée faire comprendre aux constructeurs que ce n’est pas le moment de relâcher les efforts.

Ce n’est pas un « chèque en blanc » pour les constructeurs

Avant de toucher le moindre dollar, les entreprises concernées devront toutefois donner quelques garanties au ministère de l’Énergie. L’accord oblige les fabricants automobiles à atteindre des objectifs en matière d’investissement et d’emploi, et à fournir aux travailleurs « des avantages tels que la formation, la garde d’enfants et les pensions de retraite ». Cette subvention « n’est pas un chèque en blanc pour les entreprises », a déclaré Julie Su, secrétaire d’État au travail.

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