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Lotus a compris que les performances de recharge étaient un sujet de premier plan pour les propriétaires de voitures électriques. Automobile Propre a été invité à découvrir l’Emeya, une GT électrique équipée d’une batterie de 102 kWh qui promet le 10-80 % en 14 minutes. C’est, selon la marque, le modèle capable de se recharger le plus vite en Europe.
Au cours des dernières années, Lotus a totalement changé. Désormais détenue par le chinois Geely, la célèbre marque britannique réalise déjà 63 % de ses ventes avec des modèles électriques. La société a pris le sujet de l’électrification à bras-le-corps, c’est le moins que l’on puisse dire. En 2023, Lotus a également fait sa meilleure année en 76 ans d’histoire avec 6 970 unités livrées à travers le monde (toutes motorisations confondues). Le choix de l’électrique semble donc être le bon. Pour faire la différence et réussir à tenir la cadence, la marque a décidé de mettre le paquet sur les technologies qui touchent à l’environnement des voitures électriques.
Lotus cherche notamment à se démarquer par les performances de recharge. La firme britannique entend bien devenir leader dans ce domaine en Europe et sa nouvelle GT électrique pourrait l’aider à atteindre cet objectif ambitieux. Pour mieux comprendre cette transformation, Lotus a invité Automobile Propre à découvrir l’Emeya et son centre d’innovation ultra-moderne (le Lotus Tech Innovation Centre) à Francfort. Situé à 160 km du célèbre circuit du Nürburgring et à 9 km de de l’aéroport (ce qui permet aux équipes de voyager régulièrement en Chine, notamment), cet espace de travail est l’antre où l’avenir de la marque est façonné.
Un centre d’ingénierie de 11 000 m² qui héberge 200 experts de 10 nationalités différentes. À Francfort, Lotus imagine, conçoit, teste et développe de nouveaux produits et des solutions pour une nouvelle ère de la mobilité. Les employés du centre d’innovation travaillent également à la mise au point de technologies de conduite autonome. Pour sa transformation, la firme britannique souhaite prendre un virage radical : Lotus vise un passage total à l’électrique d’ici à 2027. Tous les modèles développés actuellement ne sont d’ailleurs que des modèles à batterie. Après le lancement de l’Eletre en 2023, la marque souhaite accélérer.
À lire aussiBornes de recharge : comment Alpitronic a gagné le marché de la recharge rapide en Europe ?Elle disposera de 5 modèles 100 % électriques d’ici à 2027. Si nous sommes à Francfort, c’est avant tout pour découvrir de nos propres yeux les performances de l’Emeya. Une Hyper GT 100 % électrique qui doit être commercialisée à partir du quatrième trimestre 2024. Cette anti-Taycan de 5,1 m de long et de 2,5 tonnes (c’est beaucoup, surtout pour une Lotus !) a de très bons arguments. Comme sa grande sœur, elle dispose d’un capot assez court. Quand on la voit, on comprend que l’aérodynamisme a été un élément central lors de sa conception. Mais là où Lotus compte faire la différence avec l’Emeya, c’est bien sur les performances de charge.
Sur le papier, la GT promet un 10-80 % en 14 minutes. Elle est capable d’encaisser jusqu’à 400 kW de puissance et c’est bien la seule voiture en Europe (à ce jour) à pouvoir s’en vanter. Pour parvenir à un tel résultat, les ingénieurs du bolide nous expliquent qu’un long travail de réflexion a été nécessaire. Ils ont notamment cherché à minimiser la résistance et la perte de courant. Contrairement à l’Eletre qui dispose de cellules de type « bottom-cooling », c’est-à-dire que la zone de refroidissement se trouve dans la partie basse, l’Emeya dispose d’une batterie nouvelle génération de type « side-cooling ».
Cette technique de refroidissement par immersion des cellules de batterie consiste à « introduire un fluide diélectrique à l’intérieur d’une batterie, en contact direct avec les cellules et tous les éléments chauffants, tels que les busbars ou les électrodes ». Avec plus de tension, ils ont également été capables de minimiser le courant pour gagner en puissance. Place au test ! Nous avons assisté à une recharge en direct. Sur notre voiture, la batterie NMC (nickel-manganèse-cobalt) de 102 kWh (800 V) fabriquée par CATL était tombée à 9 %. Nous nous sommes branchés sur un chargeur Alpitronic capable de délivrer 400 kW de puissance.
Légère déception : le 10-80 % a été réalisé en 15 minutes et 28 secondes. Il y a une petite différence avec les statistiques communiqués par la marque, mais ce n’est pas étonnant puisque la puissance délivrée peut varier d’une session à l’autre. Notamment en fonction des conditions météorologiques. Cela reste malgré tout très impressionnant. Pour ce qui est de la courbe de recharge, nous avons observé que l’Emeya est capable d’encaisser 400 kW (même 400,2 kW) jusqu’à 35 %. Ensuite, la puissance diminue aux alentours des 350 kW jusqu’à 50 % et elle continue de diminuer progressivement jusqu’à 200 kW à 80 %.
Même si ce n’est pas exactement ce que promet la marque, il faut bien reconnaître que c’est bluffant. C’est la première fois que nous voyons une voiture électrique se recharger aussi vite. Le créneau de 15 minutes semble être un bon compromis pour une petite pause sur l’autoroute. C’est juste le temps qu’il faut pour passer aux toilettes et faire quelques courses sur une aire d’autoroute. Mais pour arriver à cette performance, encore faut-il disposer d’un chargeur de 400 kW. Et autant dire qu’ils sont encore rares en Europe. Mais pas d’inquiétude, sur une borne de 350 kW, l’Emeya ne met toujours que 20 minutes pour réaliser un 10-80 %.
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