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La BYD Seal dispose de l’autonomie d’une grande voyageuse. Mais comment s’en sort elle au moment de se ravitailler ? On fait le point.
La BYD Seal fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause : elle est à ce jour la voiture la plus aboutie du fabricant chinois, parfaitement à la hauteur des références de la catégorie. C’est le cas en matière de confort et de comportement, mais également côté consommations et autonomies qui en découlent en raison de sa batterie de grande capacité. En revanche, elle fait figure de lanterne rouge en termes de recharge rapide dans le segment : le temps de recharge annoncé (37 minutes) n’est pas des plus rapides, mais cela peut aussi se compliquer à l’usage.
Nous avons publié la semaine dernière la première partie de ce Supertest. Voici un très bref rappel des chiffres :
Pour faire le plein d’électrons, la BYD Seal peut encaisser 150 kW de puissance maximale sur les bornes rapides, voire un peu plus (155 kW) entre 45 à 50 % de charge, seuil à partir duquel la puissance chute lentement. À 80 % de charge, la voiture peut encore encaisser 82 kW, soit un écart correct de -47 % par rapport au pic observé. Dans le meilleur des cas, donc, la Seal présente une puissance de recharge moyenne de 109 kW. C’est dans la moyenne basse de la catégorie, mais rappelons qu’on a enregistré à 115 kW de moyenne avec une BMW i5 donnée avec un pic de 205 kW.
Cependant, la courbe de recharge est ici très fortement liée à la courbe des températures de la batterie. Ce qui signifie que plus la batterie est chaude au départ, plus elle atteindra rapidement son seuil de sécurité (43 °C d’après nos observations) et plus la puissance et le temps de recharge seront bridés : avec un maximum de 70 kW dans ce cas, les recharges deviennent longues. Voilà la raison pour laquelle nous avons rarement rencontré la même courbe durant ce Supertest de 2 000 km.
10 à 80 % | 80 à 100 % | 10 à 100 % | |
Temps de recharge (en min) | 36 | 28 | 64 |
Autonomie gagnée (en km) | 258 | 37 | 331 |
Dès lors, pour bénéficier du ravitaillement le plus rapide possible, il faut commencer la recharge avec une batterie aux alentours des 20 °C. Pour faire simple, c’est la température de la batterie lorsqu’elle est sollicitée à 130 km/h sur autoroute et avec une température extérieure oscillant entre 10 et 12 °C. Au-delà, après une première recharge, par exemple, le plafond de sécurité est plus rapidement atteint : nous avons noté une chute de puissance dès 50 % sur une recharge débutée avec une batterie à 25 °C, et ce, malgré un air à 11 °C. Preuve s’il en est que la température extérieure à une importance toute relative… Temps de ravitaillement dans ce cas-là ? Quarante-deux minutes pour le 10-80 %.
Le phénomène est tel, qu’il est alors plus intéressant de recharger la voiture sur des bornes moins puissantes, permettant de mieux maîtriser la montée en température. C’est ce que nous avons observé malgré nous sur une borne de 150 kW, mais ne débitant pas plus de 115 kW (sans doute par souci de compatibilité comme nous l’avions noté avec le BYD Tang). Branchée à partir de 10 % avec une batterie à 23 °C, la Seal a pu effectuer le 10-80 % en 37 minutes. Un comble !
Forte de ces relevées, dans le meilleur des cas, la BYD Seal peut récupérer près de 130 km en un quart d’heure, ou près de 230 km en 30 minutes. La Hyundai Ioniq 6 est intouchable (c’est d’ailleurs la seule qui peut reprendre plus de 300 km en une demi-heure dans notre base de données pour le moment), mais la berline chinoise n’est pas en si mauvaise posture : même si elle n’appartient pas à la même catégorie, une i5 eDrive40 ne fait guère mieux par exemple.
Temps de recharge (en min) | 15 | 30 | 45 | 60 |
Autonomie gagnée (en km) | 129 | 228 | 291 | 324 |
À l’instar des autres voitures de la marque, le rendement de la recharge est loin d’être parmi les meilleurs. En moyenne, les bornes de recharge rapides ont facturé près de 65 kWh, et ce quelles que soient les conditions thermiques de la batterie. Soit un écart d’un peu plus de 12 % par rapport à ce que la batterie peut effectivement recevoir. Au prix moyen de 0,59 €/kWh sur autoroute, cela porte le coût à 14,9 €/100 km. Comme toujours, il s’agit ici d’une base de calcul pour avoir une idée du coût d’utilisation, mais que celui-ci dépend au final des solutions de recharge avant de partir et à l’arrivée. Aussi, au quotidien, le coût est beaucoup plus faible, notamment avec une recharge à domicile et de meilleures autonomies.
Avec une autonomie moyenne de 370 km sur autoroute selon nos mesures, la BYD Seal repousse les arrêts recharge. Elle arrive même au pied du podium selon notre classement. Un avantage, puisque cela permet d’éviter aux ravitaillements de s’allonger au fur et à mesure qu’ils se succèdent. Pour notre parcours de 500 km, un seul arrêt aura donc été nécessaire. Surtout, celui-ci a été assez court, avec un arrêt de seulement 26 minutes, suffisant pour passer la ligne d’arrivée avec près de 20 % restants dans la batterie. Au final, la BYD Seal aura bouclé ce trajet en 4 h 50. C’est aussi bien que la BMW i4 eDrive40, et à moins de dix minutes de la Hyundai Ioniq 6, la détentrice du record dans notre base de données à ce jour.
Après notre arrivée, hors protocole donc, nous avons effectué une recharge supplémentaire à partir de 10 % de charge, avec une batterie toujours chaude malgré les kilomètres effectués (près de 200 km et 2 h 15) et une température extérieure de 12 °C. Ainsi, le 10-80 % a réclamé 48 minutes. Il faudra donc se montrer prudent lors des voyages avec des recharges répétées, même si celles-ci sont espacées si l’on optimise la charge disponible.
À lire aussiEssai – Hyundai Ioniq 6 : les temps de recharge et de voyage de notre SupertestÀ l’usage, la BYD Seal apparaît tout à fait convaincante et à la hauteur des références du marché, que ce soit en matière d’agrément, de confort, de performance ou d’autonomie. Elle fait même partie des meilleures sur notre exigeant tracé de 500 km via l’autoroute, avec un temps de voyage on ne peut plus confortable à l’heure actuel. Hélas, la prudence de ses concepteurs pour préserver la durée de vie de la batterie rend les exercices de recharge rapide trop incertains lors des voyages plus longs, ou lorsqu’il fera plus chaud. On aura l’occasion de mener l’enquête en été. En tout cas, ses résultats au Supertest étonnent et font d’elle l’une des meilleures berlines électriques à être passées entre nos mains. Pour rappel, la BYD Seal s’affiche à partir de 46 990 € en version Design d’essai, et dès 49 990 € en version Excellence AWD.
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