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Le trajet des vacances, ce grand parcours qui implique souvent de traverser la France, empêche encore un grand nombre d’automobilistes de passer à l’électrique. Alors, peut-on partir l’esprit tranquille avec une voiture électrique bien remplie, et sur une grande distance ? C’est ce que nous avons voulu vérifier en testant le nouveau 3008 électrique sur un parcours de 2000 km.
« La voiture électrique c’est bien comme véhicule secondaire, pour faire de la ville, mais pas plus ». Cette remarque, vous l’avez peut-être déjà entendue. De nombreux utilisateurs hésitent encore à sauter le pas, ou en tout cas à faire de la voiture électrique leur véhicule principal, notamment à cause du trajet des vacances. Ils ont peur de ne pas avoir assez d’autonomie, ou de passer trop de temps dans les stations de recharge.
Sur les modèles les plus récents, les constructeurs automobiles promettent justement des batteries de plus en plus performantes et des vitesses de recharge très intéressantes. Chez Automobile Propre, nous aimons aller contre les clichés. Voilà pourquoi nous avons souhaité vérifier l’expérience vécue lors d’un long trajet en électrique, dans les conditions du réel : une voiture bien chargée, comme pour un vrai départ en vacances.
Relier Caen, la capitale du Calvados, à Saint-Restitut, un petit village de la Drôme Provençale. C’est le défi que nous nous sommes fixés à bord du nouveau 3008 électrique. Avec 3 vélos accrochés à l’arrière et un coffre bien rempli, nous avons décidé de rouler de nuit pour éviter d’éventuels embouteillages sur la route ou dans les stations de recharge. Mais avant de prendre la route, il y a une phase de planification.
Traverser la France en voiture électrique, ça se prépare. Il faut notamment prévoir l’itinéraire le plus adapté pour recharger la voiture. Pour cela, nous utilisons Chargemap, un planificateur qui appartient au même groupe qu’Automobile Propre. L’application idéale pour identifier les bornes de recharge. Chargemap propose un trajet adapté en fonction du véhicule que vous conduisez, de son autonomie et de la puissance de recharge qu’il accepte. De quoi avoir une idée assez précise du temps que vous allez passer sur la route.
C’est exactement ce que nous avons fait avant de partir. Verdict : l’application nous propose un itinéraire qui passe par Paris, avec 5 arrêts pour recharger le 3008 électrique, pour un total de 10h30. Précisons un point important : nous testons un 3008 équipé de la petite batterie. Celle de 73 kWh. Notre modèle est en version deux roues motrices, il dispose d’un moteur de 210 ch (il ne faut pas moins) et offre théoriquement 525 km d’autonomie.
Avant d’aller plus loin, un petit point sur le coffre s’impose. Nous avons eu quelques sueurs froides au moment de charger les bagages. En effet, si le modèle promet un volume de 520 litres, exactement comme l’ancien modèle, on constate que ce n’est pas si large que cela. Il suffit de quelques grosses valises pour remplir l’espace disponible. C’est encore plus serré avec le matériel pour les vélos. Tout est rentré, mais il a fallu être ingénieux.
À lire aussiInsolite : le Peugeot 3008 électrique taclé par le patron de Stellantis ?Avec un e-3008 chargé à 100 %, nous avons donc pris la route en direction du sud. La première pause a lieu après 184 km. La batterie est tombée à 45 %, ce qui donne une consommation de 21,8 kWh pour 100 km. C’est plutôt correct compte tenu de notre chargement. La station de recharge est déserte. Nous décidons de remettre la batterie à 80 %. L’occasion de découvrir une courbe de recharge assez décevante. La puissance descend très rapidement sous les 70 kW.
Pour aller chercher les 160 kW, la puissance maximale que le modèle est capable d’encaisser, il faut que la batterie soit sous les 35 %. Finalement, pour ne pas trop taper dans l’autonomie, nous décidons de rouler à 125 km/h. En tout, il nous aura donc fallu 10 h 30 pour parcourir les 911 km qui séparaient notre destination de départ à celle où nous devions nous rendre. Pour un temps de recharge total de 1 h 45 et cinq arrêts. C’est un bilan plutôt positif, même si…
Il faut bien reconnaitre que l’autonomie de cette petite batterie de 73 kWh est encore trop juste pour les grands trajets. Si on veut vraiment s’approcher d’une expérience équivalente à celle offerte par les voitures thermiques, il faudrait pouvoir ne faire que 3 pauses. Avec les performances offertes par notre 3008 électrique, ce n’était tout simplement pas possible. En rechargeant plus longtemps, nous aurions peut-être pu nous contenter de quatre arrêts.
Mais avec la courbe de recharge qu’offre le SUV de la marque au lion, ce n’était pas envisageable. La durée totale du trajet aurait été beaucoup plus importante. Pour rappel, après la barre des 70 % de batterie, la puissance passe rapidement sous les 50 kW. Et là, il faut réellement s’armer de patience. Ce n’est pas du tout envisageable dans le cadre d’un trajet comme celui-ci, où on veut arriver au plus tôt à la destination finale.
À lire aussiVoici le surprenant volant des futures Peugeot électriques à partir de 2026Pour tester les performances du 3008 électrique, nous avons également souhaité l’emmener en haut du mont Ventoux, la destination finale de notre essai. En démarrant du village de Bédoin, l’ascension fait 21 km avec un dénivelé positif de 1594 mètres et une pente moyenne de 7,7 %. Un joli défi pour notre gros SUV. Comme les voitures thermiques, les électriques consomment beaucoup plus lorsqu’il faut grimper. Nous l’avons rapidement constaté.
Le véhicule a perdu 11 % de batterie lors de la montée, ce qui fait une consommation moyenne de 38 kWh. C’est énorme, mais cela n’a rien de choquant étant donné l’ascension que représente le Ventoux. Nous avons eu une très bonne surprise au moment de la descente. En effet, le 3008 a récupéré 8 % de sa batterie grâce au freinage régénératif. De quoi compenser la consommation excessive lors de la montée.
Au-delà de l’autonomie et des performances de recharge, ce nouveau 3008 électrique est très confortable pour les longs trajets. Les sièges offrent une très bonne assise, aucun mal de dos à signaler. Même chose pour les passagers assis à l’arrière. Au volant, l’expérience globale est une réussite. Si les nombreuses commandes donnent un peu la sensation d’être à bord d’un vaisseau spatial dans un premier temps, on finit par apprivoiser rapidement le poste de pilotage.
Avec la finition GT, le modèle dispose notamment du hayon motorisé automatiquement ou encore de l’accès et du démarrage « mains libres ». À l’intérieur, il y a surtout cet écran incurvé de 21 pouces. Une petite merveille. L’écran tactile se divise en deux parties. Celle de gauche est située face au conducteur. Elle regroupe les fonctions d’instrumentation liées à la conduite. Elle peut également afficher le GPS.
La partie de droite permet de régler le chauffage, la climatisation, les médias et le GPS. Un éclairage LED est intégré sous l’écran. De quoi donner une belle allure à ce 3008 GT. Évidemment, le petit volant reste de mise. Et même si les commandes ont été revues, on l’apprécie toujours autant. Il est chauffant avec la finition GT. Bref, on se sent bien à bord de ce 3008. Finalement, il ne lui manque pas grand-chose pour cocher toutes les cases.
À lire aussiPour le patron de Stellantis , les droits de douane sur les voitures électriques chinoises sont un piègeNous avons hâte de voir ce que donnera la version avec la grosse batterie. Promise pour 2025, ce pack de 98 kWh promet 680 km d’autonomie. Avec une telle batterie, on peut imaginer un trajet similaire de manière plus sereine. Peut-être que 3 arrêts pourraient suffire. Mais cela ne changera rien à la puissance de recharge du modèle. Bref, malgré les défauts relevés, cet e-3008 offre une option intéressante pour les automobilistes désireux de passer à l’électrique.
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