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La vignette Crit’Air s’affiche sur un nombre croissant de pare-brises. Comment l’obtenir, combien elle coûte, où est-elle obligatoire… On fait le tour de la question.
Voiture électrique, recyclage de batteries… Le secteur automobile s’active pour réduire son impact écologique. Malgré tout, le transport routier reste une des sources principales de pollution atmosphérique.
Une piste de solution ? Encourager massivement le passage à des véhicules propres. Et pour y parvenir, le gouvernement français a ajouté une corde à son arc de mesures : le dispositif Crit’Air.
Ce “certificat qualité de l’air” classe les véhicules en fonction de leurs émissions de gaz polluants. Très concrètement, il se présente sous forme d’une vignette de différentes couleurs à coller sur le pare-brise du véhicule. Or, c’est la couleur de cet autocollant qui ouvrira ou fermera des portes à votre véhicule.
À lire aussiVoitures électriques : quel impact sur l'environnement ?Crit’Air est un outil mis à disposition des collectivités locales pour améliorer la qualité de l’air sur leur territoire. L’espoir à terme : convaincre les utilisateurs à opter pour des véhicules moins nocifs. On peut citer, par exemple, les voitures électriques ou à hydrogène.
En pratique, le dispositif Crit’Air catégorise les véhicules en fonction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Les véhicules les moins polluants, soit les mieux classés, sont ensuite récompensés par une série d’avantages. Ils sont notamment autorisés à circuler dans les zones à faibles émissions (ZFE) ou lors des pics de pollution.
Introduit pour la première fois en 2016, ce dispositif a d’abord été déployé à Paris. Il s’est ensuite généralisé à d’autres villes françaises. Si bien qu’en 2022, on comptait déjà près de 23 millions de commandes de vignettes Crit’Air.
La France n’est pas la seule à avoir instauré un “certificat qualité de l’air”. L’Allemagne a ainsi introduit un système de vignette similaire au nôtre dès 2008. En 2023, elle comptait 52 zones à faible émission (ou Umweltzone). À l’échelle européenne, on comptait 325 “low emission zones” (ou zones de basses émissions) en 2023. D’ici à 2025, estime l’ONG Transport & Environnement, elles devraient être plus ou moins 500.
Des deux-roues aux bus en passant par les camions, les voitures particulières et les utilitaires légers, tous les véhicules sont concernés par le certificat Crit’Air.
Ils sont ensuite répartis en six catégories avec, pour chacune, une couleur de vignette correspondante. Leur place dans le classement dépend de la date de leur 1ʳᵉ immatriculation et de leur norme Euro :
Qu’en est-il des véhicules anciens ? Les voitures mises en circulation avant 1997 (Euro 1 et plus) ne sont pas classées. Vous ne pouvez donc pas vous procurer une vignette Crit’Air. En clair : votre véhicule sera privé d’accès à certains centres-villes.
À lire aussiIdée reçue : la voiture électrique, ça pollueConcernant les voitures de collection, leur avenir demeure incertain. Pour l’heure, le certificat Crit’Air n’est pas obligatoire. Le gouvernement avait toutefois annoncé une vignette spécifique à ces véhicules pour l’été 2024.
L’avantage ? Faciliter les contrôles de véhicules dans les zones où les modèles les plus anciens sont interdits. En effet, les voitures de collection bénéficient, aujourd’hui, d’une dérogation dans toutes les ZFE françaises. En revanche, la question n’a pas encore été tranchée pour les futures zones à faibles émissions. Et il reviendra aux métropoles concernées de décider si elles autorisent, ou non, la circulation de ces véhicules.
La classification Crit’Air est identique dans toute la France. La manière dont elle est utilisée diffère cependant en fonction des agglomérations. Les incitations et les restrictions liées à l’une ou l’autre catégorie dépendent donc des collectivités locales.
Un certificat Crit’Air est obligatoire dans deux cas de figure :
Vous devrez afficher la vignette sur votre véhicule, y compris si vous bénéficiez de dérogations pour circuler au sein des ZFE ou lors des pics de pollution. La règle vaut également si vous êtes immatriculé à l’étranger.
À lire aussiLa batterie d’une voiture électrique est-elle recyclable ?Actuellement, on compte 12 zones à faibles émissions (ZFE) en France : Paris, Reims, Rouen, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Lyon, Grenoble, Nice, Aix-Marseille, Montpellier, Toulouse, Saint-Étienne.
La liste devrait toutefois s’agrandir dès le 1ᵉʳ janvier 2025. En effet, toute agglomération de plus de 150 000 habitants qui dépasse les valeurs de qualité de l’air recommandées par l’OMS deviendra en ZFE. Au total, 42 agglomérations seront concernées.
Seules les ZFE “en dépassement” fréquent des normes de qualité de l’air doivent respecter un calendrier minimal de restrictions. Depuis 2024, par exemple, les voitures estampillées Crit’Air 4 et 5 ainsi que les véhicules non classés ne peuvent plus y circuler. L’an prochain, l’interdiction s’appliquera aussi aux véhicules Crit’Air 3. Pour l’heure, Lyon et Paris sont les seules concernées.
Quant aux autres territoires, ce sont les collectivités locales qui déterminent les catégories de véhicules concernées par des restrictions. Mais la tendance globale est de resserrer la vis. Par exemple, les ZFE de Marseille, Strasbourg et Rouen banniront à leur tour les véhicules Crit’Air 3 dès 2025.
Lorsque la pollution atmosphérique atteint des sommets, les autorités locales peuvent instaurer la circulation différenciée établie sur le certificat Crit’Air. Ce mécanisme remplace la circulation alternée et son principe de jour pair/impair.
Lors de ces épisodes, seuls les véhicules les moins polluants sont autorisés à circuler. Généralement, ce sont d’abord les véhicules estampillés Crit’Air 3 ou plus qui sont frappés par une interdiction de rouler.
Une poignée de métropoles ont déjà un périmètre défini en cas d’activation de la circulation différenciée. C’est le cas de Grenoble, l’Île-de-France, Lille, Lyon, Marseille, Rennes, Strasbourg et Toulouse. Attention, ceci ne signifie pas que vous n’êtes pas concernés si vous vous déplacez ailleurs. Mais simplement que d’autres agglomérations définissent le périmètre en fonction de l’épisode de pollution.
La vignette Crit’Air coûte 3,11 € auxquels s’ajoutent des frais d’acheminement. Soit un total de 3,77 € en France ou 4,67 € pour l’étranger.
Pour l’acquérir, vous devrez notamment préciser le numéro et la date d’immatriculation du véhicule. Elle peut être demandée :
La vignette est ensuite envoyée directement au domicile du propriétaire (ou du locataire longue durée, le cas échéant). Attention, elle sera expédiée à l’adresse figurant sur le certificat d’immatriculation. Par conséquent, assurez-vous que votre carte grise soit bien à jour.
Le délai de délivrance est d’environ 10 jours. Une fois obtenue, la vignette ne doit pas être renouvelée. À condition, néanmoins, qu’elle reste lisible — ce qui sera d’ailleurs vérifié lors du contrôle technique.
Enfin, où coller la vignette ? À priori, rien de bien compliqué, mais le gouvernement nous propose tout de même une courte vidéo explicative pour faire cela dans les règles de l’art…
L’info essentielle à retenir : la vignette Crit’Air doit être apposée sur le pare-brise. Et ce, de telle manière à être facilement visible par les autorités.
Si vous êtes un professionnel, sachez qu’il est possible de réaliser des commandes groupées de certificats. La seule condition est de détenir une flotte supérieure à 50 véhicules. Le gouvernement offre également un service dédié aux loueurs de véhicules.
L’absence de vignette Crit’Air ou le port d’une vignette non correspondante est punissable par une amende. Son montant est fixé en fonction du type de véhicule :
Ces montants sont majorés si vous ne réglez pas vos dus dans un délai de 45 jours. Les ennuis peuvent aussi ne pas s’arrêter là. Imaginez que vous stationnez dans une ZFE sans vignette. Votre véhicule pourrait alors être transporté vers la fourrière. Avec les frais que ça implique.
Toutefois, ne pas respecter le dispositif Crit’Air n’engendre pas de perte de points sur votre permis.
Tout ceci vous paraît contraignant ? On vous laisse juger. On se permettra seulement de souligner que le certificat Crit’Air offre une série de bénéfices aux propriétaires de voitures électriques (VE).
Car ces voitures, tout comme celles à hydrogène, sont considérées comme des véhicules “vertueux”. Ils bénéficient donc à ce titre du meilleur classement… et de conditions de circulation privilégiées.
Les VE sont ainsi autorisées à circuler librement dans les zones à faibles émissions, mais également lors des pics de pollution.
Selon les politiques locales, elles peuvent aussi jouir d’autres avantages :
Opter pour une électrique peut donc s’avérer judicieux si vous vivez ou travaillez dans une ZFE. Et ce, d’autant plus que les réglementations environnementales se multiplient. Vous contribuerez par ailleurs à rendre l’air que vous respirez (sensiblement) meilleur.
Alors, les VE sont-elles la promesse d’un secteur automobile entièrement décarboné ? Elles y participent… Mais rien n’est parfait. Si vous êtes sensible à l’argument écologique, renseignez-vous sur la production de batteries. Ou encore, sur les besoins accrus d’électricité (même s’il n’est pas encore question de construire de nouvelles centrales pour des voitures électriques.
Bref, les à priori sont nombreux sur la mobilité électrique – en positif, comme en négatif. Vous informer vous permettra de peser les pour et les contre. Et, en bout de course, de faire des choix éclairés sur votre mobilité.
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