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Pour des raisons économiques et écologiques, convertir en électrique une voiture diesel ou à essence apparaît comme une solution désirable. La démarche est parfaitement légale (depuis le printemps 2020). Processus, coût, aides : Automobile-Propre vous dit tout ce qu’il faut savoir.
Légalisé depuis avril 2020, le rétrofit électrique est l’opération par laquelle un véhicule (scooter, moto, voiture, camion, autobus…) équipé d’un bloc thermique – essence ou diesel – est transformé, par une entreprise agréée, en modèle fonctionnant avec un moteur électrique.
La première partie consiste à débarrasser l’engin de tous les éléments devenus inutiles : le moteur, le pot d’échappement, le système de refroidissement, le réservoir de carburant… La boîte de vitesses pourra éventuellement être conservée pour réduire le coût total de la modification. Sont montés à la place toute une architecture composée d’un moteur électrique, d’une batterie de traction et son chargeur (véhicules légers) ou d’une pile à combustible hydrogène (véhicules lourds : camions, autobus, etc.), et toute la partie électronique qui leur permet de fonctionner.
En passant à l’électrique, on profite des avantages de rouler… à l’électrique. A commencer par un coût à l’usage bien moins onéreux. Pour parcourir 100 km, il faut dépenser moins de 3 € d’électricité. Avec un thermique, cela peut être 10 à 12 €. L’entretien d’un véhicule électrique est aussi moins onéreux que celui d’un thermique. On profite également d’un véhicule à la conduite plus souple, plus zen.
À lire aussiQuel est le coût d’entretien d’une voiture électrique ?C’est un gros argument mis en avant par le gouvernement pour faire la pub du rétrofit auprès de ceux qui ont un vieux véhicule thermique qui risque d’être banni d’une ZFE. En devenant électrique, plus aucun problème pour accéder à la zone à faibles émissions !
À lire aussiZone à Faibles Emissions (ZFE) : comment ça marche ?La conversion (ou rétrofit) permet de modérer l’empreinte de ses déplacements de façon plus importante que d’acheter un modèle neuf et de détruire ou laisser circuler son ancien véhicule. En accordant une seconde vie à ce dernier, on évite les rejets de CO2 et de polluants liés à la destruction prématurée d’un engin qui est encore le plus souvent en bon, voire même en excellent état de rouler. A ces gains sur les facteurs qui accentuent le dérèglement climatique et nombre de maladies respiratoires ou neuro-dégénératives, s’ajoutent ceux sur une voiture électrique neuve qui n’aura pas besoin d’être produite.
En outre, le développement de la conversion permet à une filière spécialisée, composée de nombreux artisans locaux, de s’établir. C’est donc, pour l’économie des pays et pour l’emploi, une aubaine. A noter que le rétrofit est intéressant pour un véhicule relativement peu ancien (une dizaine d’années d’âge), mais aussi avec des modèles de collection qui peuvent redevenir utilisables au quotidien pour beaucoup.
Outre le budget costaud (voir ci-dessous), le vrai point noir peut être l’autonomie. Il y a une contrainte de poids, qui peut augmenter de 20 % maximum par rapport au véhicule d’origine. Ce qui limite la taille de la batterie, et donc l’autonomie. Les citadines converties auront ainsi des autonomies faibles, de l’ordre d’une centaine de kilomètres.
Peuvent être convertis à l’électrique les véhicules à motorisation thermique (à allumage commandé ou à compression) des catégories M (engins comptant au moins 4 roues et conçus pour le transport de passagers : voitures particulières, minibus, autobus y compris les modèles articulés, autocars, etc.) et N (véhicules conçus pour l’acheminement de marchandise et ayant au moins 4 roues : utilitaires légers, camions de tous tonnages) de plus de 5 ans à la date de conversion.
Le délai est ramené à 3 ans pour les engins qui entrent de le groupe L (véhicules motorisés à 2, 3, ou 4 roues : cyclomoteurs, motos avec ou sans side-car, quadricycles divers, etc.).
En revanche, les véhicules immatriculés en collection et les engins agricoles sont exclus du dispositif.
Le rétrofit électrique ne peut être effectué que par un professionnel établi en France et habilité par un fabricant de kits dédiés. Valable 2 ans, l’agrément impose à l’installateur de n’employer que du matériel homologué par le fabricant qui lui permet de réaliser les conversions.
Le kit utilisé pour un type de véhicule doit répondre à certaines exigences en termes de compatibilité électromagnétique, répartition des masses, prescriptions de sécurité spécifiques pour l’alimentation et le fonctionnement à l’hydrogène si concerné, fonctionnement des systèmes de frein, etc. Les pièces qui entrent dans la composition du dispositif de conversion reçoivent un marquage spécifique afin de les identifier.
Chaque type d’engin transformé reçoit un « agrément prototype » délivré par le Centre national de réceptions des véhicules. Une plaque de transformation est apposée sur l’engin converti, à côté de celle du constructeur. Elle reprend le nom du fabricant du kit, le numéro VIN du véhicule, celui de réception de l’agrément de prototype, et le motif « conversion de la motorisation en électrique ».
Une fois la transformation réalisée, un certificat de conformité est transmis par le fabricant du kit de conversion. Ce document est indispensable pour obtenir de la préfecture la mise à jour de la carte grise.
Comme l’explique l’Etat sur son site, « le rétrofit est une transformation notable au sens de l’article R.321-16 du code de la route. En application de l’article R.322-8, le propriétaire du véhicule transformé doit faire modifier son certificat d’immatriculation ».
Il n’y a pas de démarche pour l’homologation. Rien ne change aussi sur la périodicité du contrôle technique du véhicule. Il faut en revanche prévenir son assureur, qui adaptera le contrat d’assurance du véhicule.
L’arrêté du 13 mars 2020 précise que « le fabricant garantit la préservation de l’intégrité de tous les éléments du véhicule transformé avec un dispositif de conversion électrique qu’il commercialise. Il assume la responsabilité d’une détérioration éventuelle de tous les éléments du véhicule transformé et de toute pièce susceptible d’être en contact avec, ou dégradée par tout ou partie du dispositif de conversion électrique ». Les durées de garantie peuvent différer en fonction du type de batterie installée.
C’est là que le bât blesse. Le rétrofit est onéreux. Du fait de l’ajout d’un élément majeur coûteux – la batterie de traction le plus souvent lithium-ion -, le rétrofit électrique est une opération qui nécessite d’y consacrer une enveloppe bien plus importante que pour un passage à une carburation mixte – essence/GPL ou essence/GNV – ou à une alimentation à l’éthanol. Le budget moyen nécessaire tourne autour de 15.000 à 20.000 €.
L’opération peut être rentable grâce aux économies réalisées sur l’usage et l’entretien… et grâce à un coup de pouce financier de l’Etat (voir en-dessous).
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* la distance domicile/travail est supérieure à 30 km ou vous faites plus de 12 000 km par an pour le travail
Si votre RFR/P est compris entre 6 359 € et 14 089 €, et que vous n’êtes pas un gros rouleur OU si votre RFR/P est compris entre 14 090 € et 22 983 € OU si vous êtes une personne morale :
Si votre RFR/P dépasse 22.983 € : aucune prime
Ceci est valable pour un utilitaire ou une voiture.
Quelques collectivités ont décidé de soutenir le rétrofit électrique. En Ile-de-France, il y a un coup de pouce de 2.500 €. La métropole de Toulouse (37 communes) accorde jusqu’à 3.000 € pour un changement de motorisation. La métropole de Grenoble offre de 6.000 à 12.000 €, mais pour les utilitaires.
Avant de faire une conversion, renseignez vous auprès de votre métropole, votre département ou votre région pour savoir si une aide locale est accordée.
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