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Avec l’essor de la voiture électrique, les pneus dédiés foisonnent sur les sites spécialisés ou en centre auto. Qu’apportent-ils de plus ? On fait le point !
Pas seulement rond et noir comme aime le rappeler Michelin, le pneu à une importance capitale sur une voiture. Il est gage de sécurité et de confort à bord, mais aussi de performance et d’efficience.
S’il est vrai que ces critères sont importants pour toutes les voitures, et ce quelle que soit leur énergie, ils ont un caractère plus essentiel sur les voitures électriques : avec le couple instantané de leur mécanique et le poids plus important en raison des batteries, elles exercent de fortes contraintes sur les pneumatiques. Aussi, la résistance au roulement de ces derniers à une incidence sur les consommations, et donc sur l’autonomie totale d’une voiture.
Reste que le challenge est de taille pour les manufacturiers, qui doivent proposer la balance des performances la plus homogène possible.
À lire aussiQuel est le coût d’entretien d’une voiture électrique ?Surtout que les paramètres qui entrent en ligne de compte avec une voiture électrique sont nombreux. En raison de leur poids plus important et de l’arrivée plus prompte du couple par rapport à une voiture thermique, la bande de roulement est généralement plus large. Cela influe donc à la fois sur la résistance au roulement et aérodynamique, et donc sur la surconsommation. De plus, la distribution du couple oblige à revoir la composition de la gomme pour assurer la meilleure traction possible. Et plus une gomme a du grip, plus elle fera consommer de l’énergie pour avancer. A l’inverse, avec moins de résistance au roulement, un pneu favorise les consommations et la longévité de la gomme, mais allonge les distances de freinage et dégrade sa tenue de route.
À lire aussiTout ce qu'il faut savoir avant l'achat d'une voiture électriqueAussi, on note parmi les spécificités des pneus spécialement conçus pour les véhicules électriques différentes technologies pour atténuer le volume sonore à l’extérieur (une valeur obligatoire sur l’étiquetage européen) mais aussi à l’intérieur. Assez coûteuse, une solution consiste à installer une mousse à l’intérieur du pneu pour réduire les résonances. La plupart des fabricants s’intéressent davantage au dessin de la bande de roulement : l’impact des blocs, la traînée aérodynamique du pneu et la compression de l’air dans les rainures génèrent ce bruit. Voilà pourquoi les pneus hiver (jusqu’à six fois plus de lamelles qu’un pneu été) sont plus bruyants que leurs homologues été.
Bref, un pneu dédié aux voitures électriques se doit de prendre en compte tous ces paramètres pour mieux s’adapter à la technologie et pour présenter un parfait diagramme en radar. Mais la définition du pneu spécifique n’est pas toujours la même. Car, si certains fabricants ont une vision réellement technique avec une vraie balance des performances, d’autres qualifient de cette manière leur référence dès qu’elles respectent un indice de charge/vitesse que l’on retrouve uniquement sur les électriques.
À ce jour, rares sont les essais qui démontrent véritablement les avantages d’un pneu adapté aux voitures électriques, autrement qu’avec les valeurs indiquées sur la fiche technique. C’est toutefois ce qu’ont voulu démontrer les spécialistes américains de la chaîne Tire Rack, qui ont mené des mesures sur 100 miles (161 km) avec une Tesla Model 3. D’après leurs conclusions, les pneus dédiés aux véhicules électriques se montrent bien plus sobres, avec une moyenne de 16,3 kWh/100 km enregistrée avec le Hankook iOn EVO AS. A l’opposé, le Michelin Pilot Sport 4S est crédité d’une moyenne de 18,1 kWh/100 km. Mais précisons que l’on parle de deux références avec des objectifs bien différents. Preuve en est avec le pneu auvergnat qui a montré les meilleures performances de freinage (mesurées en distance d’arrêt) et de tenue de route (mesurées en force latérale) grâce à sa plus grande résistance au roulement. Si bien qu’il reprend rapidement la tête du classement, suivi de près par le Pirelli P Zéro PZ4 Elect. À noter que ce dernier se montre comme le plus homogène avec une consommation de 17,0 kWh/100 km (+0,7 par rapport au meilleur score) et parmi les meilleurs résultats dynamiques.
Il apparait bien difficile d’apporter une seule réponse à partir du moment où le pneu miracle n’a pas encore vu le jour, comme le montre le test de Tire Rack. Tout n’est question de compromis et d’usage, même si certaines références se montrent finalement plus polyvalentes que d’autres. On enfonce donc des portes ouvertes : il faudra adapter le choix des pneus à vos usages, à vos attentes et à votre budget.
À lire aussiVoitures électriques : quels pneus hiver ou 4 saisons choisir ?Réparties en trois tiers (Premium, Quality et Budget), les marques proposent des gammes qui s’adressent à tous les profils d’automobilistes, avec des performances et prix très variables. Selon nos observations au fil de nos essais et expériences passées, les pneus Premium, certes plus chers, présentent les qualités primordiales pour les voitures électriques avec des écarts moins marqués dans la balance des performances. À l’autre bout du spectre, il vaut mieux être prudent avec les promesses des marques Budget. Bien entendu, le choix devra se faire en fonction du kilométrage annuel et de vos habitudes : un Michelin Pilot Sport 4 ou Pilot Sport EV aura très peu d’intérêt sur une Peugeot e-208 qui ne sort pas des villes. Et l’inverse est aussi vrai avec les plus puissantes et lourdes voitures, dont les pneus éco auront bien du mal à digérer le couple et la masse plus importante.
Dans tous les cas, portez votre attention sur l’étiquetage européen pour affiner votre choix. Mise en place par l’Union Européenne, la fiche sert à mieux guider le consommateur. L’étiquette se concentre sur trois aspects avec la résistance au roulement, le freinage sur sol mouillé et le niveau sonore. Les critères analysés ne sont donc pas nombreux, mais sont une bonne base de départ. En matière de freinage sur sol mouillé, il faut tabler sur une distance allongée de 3 m (B), de 7 m (C), voire de 12 m (E) par rapport à la mesure de référence.
Côté résistance au roulement, et donc d’efficacité énergétique, un pneu classé B réclame 0,14 l de plus, et 0,28 l de plus en catégorie C. En revanche, si les pictogrammes ont évolué avec l’apparition d’un éclair (pour symboliser l’énergie électrique), il n’existe aucune grille qui chiffre la surconsommation. Cependant, d’après nos différentes mesures et observations, nous avons remarqué en moyenne une surconsommation de 1,0 kWh/100 km en passant de A à B, et de près de 2 kWh/100 km en passant de A à C. Nous n’avons pas encore mené de mesures avec les catégories inférieures, en général peu recommandables.
Au fil de nos différents essais de voitures électriques, nous portons une attention particulière à la monte pneumatique, aux dimensions et à l’étiquetage européen. Ces informations sont d’ailleurs communiquées à chaque Supertest. Si nous n’avons pas mené de test avec toutes les dimensions disponibles, voici les références qui nous apportent régulièrement satisfaction. Mais attention : en fonction des tailles et des voitures, il peut exister des différences. Preuve en est avec le Michelin e.Primacy qui, sous la pluie, s’est montré décevant avec un Renault Scenic e-Tech (205/55 R19 – A, A, 70 dB), mais plutôt convaincant avec une Tesla Model 3 (235/45 R18 – A, B, 70 dB), et ce malgré une classification moins favorable !
Jouant désormais dans la sphère des manufacturiers Premium, le fabricant coréen lance un pneu affichant les meilleures notes selon l’homologation européenne. Mais cela dépend des dimensions puisqu’ils ne sont pas tous Triple A. Si elle ne sacrifie pas le toucher de route ou le comportement dynamique, la faible résistance au roulement sert surtout l’efficience, parmi les meilleures avec ce pneu. Enfin, la technologie I Sound Absorber le rend plus silencieux que ses concurrents (nous avons mesuré 1,5 dB de moins par rapport au Michelin Pilot Sport EV). Mais nous mettons sous réserve les performances du Hankook iOn Evo sur le mouillé.
S’il n’est pas identifié comme un pneu spécifique aux VE, le Goodyear EfficientGrip Performance 2 embarque toutes les technologies EV Ready introduites par le fabricant, et représentées par un logo sur le flanc depuis début 2024. Ce pneu répond donc aux critères habituels, en présentant un assez bon comportement dynamique et une résistance au roulement convenable. Par ailleurs, si nous ne l’avons pas mesuré, nos confrères d’Auto Bild lui ont décerné le prix Eco-Meister en raison de sa longévité. Une référence à considérer au moment de faire un choix.
Certes, son profil est plus sportif que le e.Primacy. Mais ce dernier ne nous apporte pas toujours une grande satisfaction sous la pluie. On lui préférera un Primacy 4, plus convaincant. Sinon le Pilot Sport EV est à la hauteur pour la plupart des usages. En revanche, si son nom laisse supposer un profil typé sport, il n’en est rien sur la route : il est certes rigoureux, mais peut vite rendre les armes sous la contrainte. À oublier pour les voitures électriques les plus sportives. Pour ces dernières, préférez des Pirelli P Zero Elect, voire des Michelins Pilot Sport 4S ou Pilot Sport 5 issus de la gamme conventionnelle.
Un pneu pour voiture électrique n’est pas spécifiquement réservé à cette catégorie de véhicules. Ils peuvent être identifiés comme tel car ils disposent de tous les compromis pour mieux s’adapter aux spécificités de la technologie. Cependant, l’inverse est possible et rien ne vous empêche d’installer des pneus conventionnels sur une voiture électrique pour diverses raisons, mais il faudra alors faire des concessions en matière d’efficience.
Dans tous les cas, il n’y a qu’une seule obligation : vous devez respecter les dimensions d’origine (205/55 R16 par exemple) ainsi que les indices de charge et de vitesse symbolisés par un nombre et une lettre (91 V). Et c’est tout ! Les marquages constructeurs (M0 pour Mercedes, N0 pour Porsche, T0 pour Tesla, …) garantissent les meilleures performances pour votre auto. En revanche, ils ne sont soumis à aucune réglementation, ce qui signifie que ni l’assurance, ni la garantie peuvent être annulées en cas de pépins !
À lire aussiIdée reçue : la voiture électrique c’est que pour la villeBref, seuls l’utilisation de votre voiture, le kilométrage annuel parcouru, le type de routes empruntées et votre budget permettra de faire un choix. Pour mieux vous guider, les tests menés par le TCS Suisse, par Tyre Reviews ou par nos confrères d’Auto Bild figurent parmi les plus sérieux. Enfin, et ce quel que soit le type de pneus, un contrôle assidu de la pression des pneumatiques (contrôle à froid) est nécessaire. N’oubliez pas non plus que si votre voiture électrique embarque deux moteurs, il convient de changer les quatre pneus pour véhicules électriques en même temps, comme sur toutes les voitures à transmission intégrale.
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