La Chine donne la priorité aux voitures électriques pour la conduite autonome

La Chine s’apprête à faire évoluer sa réglementation sur la conduite autonome. Les marques nationales spécialistes de l’électrique ont la priorité.

En Chine, électrification et conduite autonome vont de pair. Ainsi, en parallèle de la progression de technologies liées aux voitures électriques, tous les constructeurs et équipementiers ont massivement investi pour l’amélioration des prestations d’aides à la conduite et de conduite autonome.

Aujourd’hui, tous les constructeurs ou presque clament que leurs derniers modèles sont « L3 Ready ». Parfois en s’appuyant sur des solutions fournies par d’autres acteurs comme Baidu, Momenta ou Huawei. L3 Ready seulement, car pour le moment le « vrai L3 » n’est pas autorisé en Chine.

L3, c’est quoi ?

Le L3 correspond au troisième niveau de conduite autonome, tel que défini par la SAE. Pour faire simple, le niveau L0 n’a aucune aide à la conduite, L1 correspond au régulateur de vitesse, L2 à la combinaison du régulateur de vitesse avec le maintien/centrage dans la voie. Jusqu’à ce niveau 2, le conducteur reste maître du véhicule et ne peut lâcher les mains du volant ou mener d’autres activités. Nous restons dans le domaine des « aides à la conduite ».

Avec le L3, on passe dans la conduite autonome. Dans certaines conditions de circulation bien définies (types de routes, vitesse, …) la voiture conduit seule, et le conducteur peut lâcher le volant. Il peut s’adonner à quelques activités annexes mais doit rester disponible car il peut être amené à reprendre le volant, par exemple lorsque l’autoroute se termine.

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L4 et L5 correspondent à des niveaux dans lesquels le conducteur peut libérer totalement son attention et s’adonner à d’autres activités. Une différence notable existe aussi entre L2 et L3 : la responsabilité en cas d’incident. En L2 le conducteur est responsable. En L3, c’est… en théorie le constructeur.

La conduite autonome est fortement demandée et acceptée par les clients chinois, ce qui explique les gros investissements de la filière sur ce sujet. Le gouvernement s’apprête donc à faire évoluer sa réglementation. Un test pilote se met en place et plusieurs constructeurs vont y participer. Il s’agit uniquement de constructeurs chinois, qui proposent ces fonctions principalement, voire uniquement, sur des véhicules électriques ou hybrides rechargeables : Nio, BYD, Changan, GAC, SAIC, BAIC, FAW. Ajoutons aussi Yutong pour les bus et SAIC Hongyan pour les camions.

Différence notable par rapport aux constructeurs européens : les véhicules officiellement homologués en L3 en Europe sont des modèles très chers : Mercedes Classe S, BMW Série 7… En Chine, les modèles théoriquement compatibles sont proposés à moins de 250 000 RMB (32 000 €).

Et cela ne concerne pas nécessairement que le marché chinois. Xpeng a récemment confirmé procéder à la mise au point de son système de conduite autonome XNGP pour l’Europe…