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L’Union européenne s’apprête à adopter des mesures pour limiter l’arrivée des voitures chinoises. Des mesures dont l’impact pourrait rapidement être limité par l’installation de nouvelles usines dans l’Union et dans les pays proches.
Les barrières douanières ont pour but de réduire les importations, et donc de pousser les constructeurs visés par ces barrières à investir dans la région pour y produire leurs produits. Les constructeurs chinois l’ont bien compris et sont déjà très actifs en matière de localisation d’une partie leur production. À l’horizon 2030, ce sont ainsi près de 10 usines (ou plus) qui produiront des voitures de marques chinoises dans la région. Mais attention, le corollaire sur un marché mature et saturé comme le nôtre est qu’une surcapacité pourra aussi mener à la fermeture ou la réduction de capacité (et donc d’emploi) d’autres usines…
Pour le moment, seuls deux constructeurs chinois ont officialisé formellement l’implantation d’une usine et la production de leurs voitures sur le sol Européen. Il s’agit de BYD, en Hongrie, et de Chery, en Espagne. Des usines qui seront capables de démarrer leur production en 2026 (BYD) et 2025 (Chery). Mais ce n’est qu’un début.
Stellantis n’est certes pas un groupe chinois. Mais après avoir appelé durant des mois à des mesures permettant de limiter l’arrivée des constructeurs chinois en Europe, le groupe franco-italo-américain pourrait finalement être le premier à produire des voitures chinoises en Europe. Rien n’a encore été confirmé, mais les dernières rumeurs faisaient état d’une production en Pologne pour la T03, puis en Italie pour le C10. Ce ne sont que des rumeurs, mais à n’en pas douter, une ou plusieurs usines du groupe produiront bel et bien des modèles Leapmotor dans les années à venir. Le choix en manque pas avec les sites également disponibles en France, Espagne, Allemagne, etc.
Au-delà de la possibilité de produire des Leapmotor dans une usine Fiat, l’Italie espère bien profiter de la situation pour décrocher un investissement chinois. Le gouvernement négocie actuellement avec différents constructeurs et semble prêt à leur faire des offres alléchantes. D’autant plus qu’un investissement chinois permettrait de sortir du « monopole » Stellantis sur la production automobile dans la péninsule.
Mais l’Italie n’est pas seule en lice. Bien entendu, tous les pays de la région accueilleraient favorablement un investissement de plusieurs centaines de millions ou plusieurs milliards d’euros. Mais on s’active aussi hors des frontières de l’Union européenne, particulièrement en Turquie. On n’est pas à une contradiction près, puisque le pays a pris l’année dernière une série de mesures pour bloquer les constructeurs chinois et aider son constructeur national Togg.
En Italie ou en Turquie, les noms qui circulent sont à nouveau Chery et BYD, qui ont tous deux de très grosses ambitions en Europe. Mais Dongfeng, Changan et Greatwall sont également sur les rangs.
À lire aussiVoitures électriques chinoises : l’Europe se prononcera le 5 juin sur l’augmentation des droits de douaneUn gros constructeur fait peu parler de lui concernant de nouvelles usines en Europe : Geely. Le groupe de Li Shufu a pourtant de belles ambitions avec bientôt quatre marques chinoises représentées (en plus de Volvo, Lotus et Polestar) : Lynk&Co, Zeekr, Farizon et Galaxy. Mais si Geely reste discret, c’est qu’il peut justement s’appuyer sur une production locale, chez Volvo. Certains véhicules partageant leur plateforme pourraient ainsi être produits en Belgique, Slovaquie ou même Suède. Mais les capacités sont déjà bien exploitées par Volvo et une nouvelle usine pourrait néanmoins être à l’ordre du jour à moyen terme.
Avec cet afflux de nouveaux constructeurs, les pays ne sont pas les seuls à être aux aguets et à mener des discussions. Certaines marques ne pourront pas justifier une nouvelle usine avec des volumes trop limités. Reste pour eux la production sous contrat chez un partenaire. Dans ce domaine, VDL et Magna ont sans doute de gros espoirs.
Aux Pays-Bas, VDL a produit le 16 février dernier sa dernière Mini, et n’a aucun autre contrat en cours. Autant dire que l’usine capable de produire 200 000 voitures par an est grande ouverte pour un partenaire chinois.
En Autriche, Magna va un peu mieux, mais à peine. Outre l’arrêt de la production du Fisker Karma, l’usine de Graz verra bientôt le Jaguar i-Pace quitter les lignes, et la production des BMW Z4 ou Toyota Supra reste très limitée. Comme c’est le cas depuis de longues années, c’est le Mercedes Classe-G, et sa nouvelle version électrique, qui fait vivre l’usine.
Pour ces productions sous contrat, les principaux candidats se nomment Xpeng et Nio, y compris avec sa nouvelle marque Onvo. Le nom de Polestar est également évoqué, tout comme Aiways…
Dans tout ce remue-ménage, un nom revient peu : SAIC. Pourtant, avec les résultats de sa marque MG, il est l’un des constructeurs chinois les plus indiqués pour une production locale en Europe. Le groupe de Shanghai a confirmé vouloir installer une usine et doit annoncer son choix cette année. À n’en pas douter, il est, lui aussi, courtisé par l’Italie et la Turquie. Mais aussi par le pays natal de la marque, le Royaume-Uni, où il possède encore un important bureau d’études installé sur une partie du site de l’ancienne usine de Longbridge.
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