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La plupart des aéroports s’équipent de bornes de recharge. Mais les prix peuvent faire réfléchir. On fait le tour des principaux aéroports.
Face aux enjeux environnementaux et à leurs objectifs de réduire l’empreinte carbone au sol autour de leurs pôles, les aéroports s’adaptent : création de lignes de transport en commun, installation de panneaux solaires sur les parkings, … Les mesures sont nombreuses. Les gestionnaires accélèrent aussi l’installation de bornes de recharge pour permettre aux voitures électriques de faire le plein d’électrons durant l’absence de leur conducteur. Si le service est rarement gratuit, les prix grimpe en flèche lorsqu’il faut passer à la caisse. Voici un état des lieux de ce que l’on retrouve en France. À noter que toutes les recharges se font via des bornes en courant alternatif, avec une puissance maximale de 22 kW. Mais gageons que la puissance est toute relative dans le cadre d’un voyage en avion puisque le plein peut être réalisé le temps d’un aller-retour dans l’écrasante majorité des cas.
À lire aussiAéroport de Bruxelles : 750 bornes de recharge difficiles à utiliser ?À l’instar des recharges sur la voie publique ou dans les parkings des centres commerciaux, la gratuité des bornes disparaît aussi dans les parkings des aéroports. Ainsi, les conducteurs de voitures électriques devront accepter un supplément s’ils souhaitent recharger leur voiture le temps d’un voyage. Dans ce cas, deux modèles de facturation existent. D’un côté, comme c’est le cas dans les installations des aéroports de Paris (Orly et Roissy CDG), la recharge s’ajoute au prix de la réservation. Il faut compter un tarif d’accès au service de 1 €, puis de 0,42 €/kWh pour la consommation. La recharge peut être lancée avec la CB via un QR Code ou une carte d’interopérabilité. Un forfait abonné à 59 €/mois donne droit à 200 kWh/mois, soit 0,295 €/kWh. Cependant, les bornes ne se trouvent pas dans tous les parkings et leur disponibilité n’est pas assurée.
Dans un autre côté, certains gestionnaires offrent un accès à des zones spécifiques où l’utilisation des bornes et l’énergie sont comprises dans le prix du parking. Mais ces services sont onéreux. C’est le cas à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, où Vinci gère les parkings. Ici, malgré les 850 bornes annoncées sur les gigantesques affiches du Terminal 1, seuls 20 points de recharge AC sont disponibles dans une zone dédiée du parking P3. La réservation ne peut se faire qu’en ligne et, les ports étant limités, il est très difficile d’obtenir une place. Le cas contraire, le conducteur est certain de trouver une borne disponible… s’il n’y a pas de panne. Mais le coût est assez élevé : pour la même période de référence, le prix du parking P3 électrique est facturé 72,90 €, contre 56,90 € pour les places classiques dans le même bâtiment. Soit 16 € de différence, qu’il faudra donc rentabiliser en arrivant avec un taux de charge bas. Dans ce cas, la recharge complète d’une Peugeot e-208 (10-100 %) porterait le prix à près 0,30 €/kWh, ou à près de 0,20 €/kWh avec une Tesla Model 3 Grande Autonomie.
Cependant, d’autres aéroports adoptent une autre approche en dirigeant les conducteurs de véhicules électriques vers des parkings spécifiques, permettant de justifier un prix plus élevé. C’est le cas à Lille, par exemple, qui déroule le tapis rouge sous les roues des voitures électriques. Après avoir effectué une réservation, l’utilisateur est certain de bénéficier de l’une des six bornes, de plus réservées uniquement aux voitures 100 % électriques (les hybrides rechargeables ne sont pas acceptés). À leur arrivée, les conducteurs se voient remettre un câble de recharge (c’est au conducteur de l’apporter pour tous les autres aéroports) et une carte d’activation. Le prix de la recharge est compris dans celui du parking. Mais ce service premium n’est disponible qu’avec le parking couvert P4 au plus proche de l’aéroport. Pour trois jours, le surcoût peut aller de 13 € (par rapport au P3) à 33 € (par rapport au P1) !
Autre exemple à Nantes, où Vinci gère aussi les parkings. Ici, le conducteur doit obligatoirement choisir le parking P11 Éco, réservable exclusivement en ligne et pour une durée de trois jours minimum. De plus, situé à 10 minutes des terminaux, il faudra emprunter une navette. Vinci précise alors qu’il faut déposer les passagers à l’aéroport avant d’aller se garer au-delà de deux occupants, et que le transport d’enfant de moins de 10 ans en navette est interdit pour des raisons de sécurité. Voilà qui ajoute beaucoup de contraintes pour un parking éloigné, non couvert et coûteux : pour la même période de référence, le parking P11 Éco Électrique est affiché à 99,30 €, alors que le P2, au plus près des terminaux, réclame 92,30 €. Le P7 Eco ne demande « que » 55,30 € pour la même période ! Même en effectuant un plein quasi complet (10-100 %) d’une Tesla Model 3 Grande Autonomie, le surcoût porterait le prix de l’énergie à 0,60 €/kWh ! Soit beaucoup plus pour un appoint de quelques kilowattheures.
Pour faciliter la vie des voyageurs et adoucir le prix des parkings, de nombreuses sociétés de voituriers ont vu le jour : les agents récupèrent votre auto au parking minute ou dans une zone prédéfinie quand vous arrivez à l’aéroport, puis vous restituent les clés au retour. Plusieurs services optionnels sont proposés pendant l’immobilisation avec des lavages intérieur/extérieur, des contrôles des niveaux ou de la pression des pneus, voire la possibilité d’aller faire le plein de carburant. Les services de recharge de voitures électriques font aussi partie de l’offre, mais ils peuvent coûter cher !
À lire aussiPlus de 800 bornes de recharge vont atterrir sur les parkings de l’aéroport de LyonChez Alyse Premium, le forfait recharge est affiché à 20 €, ce qui est déjà plus élevé que certains parkings d’aéroport. À Lyon, pour un voyage de trois jours, BlueValet réclame 24 € pour la recharge, en précisant que le câble et les éventuels adaptateurs doivent être fournies par le conducteur. Mais la palme de la recharge la plus excessive revient à Ector et au service officiel de l’aéroport de Nantes : dans les deux cas, l’option recharge est facturée au prix de 49 € ! Prohibitif, surtout avec le premier, qui indique que la recharge est garantie à 80 %, ce qui n’assure donc pas le conducteur de repartir avec une voiture avec le plein d’électrons !
Quelques aéroports ont fait le choix de proposer des bornes de recharge gratuite pour les voitures électriques. C’est le cas à Nice, qui est par ailleurs le meilleur élève de France en la matière : l’aéroport propose un total réel de 180 bornes réparties dans les parkings des terminaux 1 et 2, dont certaines accessibles aux personnes à mobilité réduite (ce qui est très loin d’être le cas de partout). La gratuité est aussi de mise à Bordeaux ou à Marseille, où l’utilisation des bornes des parkings P2 et Eco P7 respectivement n’entraîne aucun surcout. Mais les stèles ne sont pas nombreuses dans les deux cas. Hélas, il y a un inconvénient : comme à Paris, les places ne peuvent pas être réservées, et la disponibilité des prises est très incertaine.
Bref, de manière générale, si les solutions de recharge aux aéroports peuvent libérer l’esprit, elles ne sont pas toujours avantageuses financièrement. Nous vous conseillons de les envisager uniquement si vous pensez arriver à l’aéroport avec un faible taux de charge et la garantie de pouvoir effectuer un ravitaillement, qui ne permettrait pas de rentrer d’une traite au retour sans passer par la case recharge, et donc d’allonger une journée certainement déjà fatigante. Si la charge disponible est élevée, il sera alors difficile de rentabiliser le surcoût toujours élevé du service. A contrario, cette stratégie est à éviter avec les aéroports où la réservation est impossible : les bornes, surtout gratuites, sont prises d’assaut par les voitures électriques et hybrides rechargeables.
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