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Alors que les constructeurs doivent accélérer les ventes de voitures électriques pour éviter les amendes de la règlementation CO2, les intentions d’achat des Français restent faibles.
Aramisauto, spécialiste de la vente de voitures d’occasion reconditionnées, a publié les résultats 2024 de son baromètre dédié au pouvoir d’achat des automobilistes, avec cette année un focus sur l’évolution des comportements dans un contexte d’inflation.
Avec la hausse des prix, 42 % des sondés disent moins utiliser leur voiture. Parmi les stratégies pour réduire les coûts, 42 % indiquent avoir réduit les trajets non essentiels, 15 % ont décalé les réparations et entretiens non urgents, 14 % ont fait des réparations eux-mêmes. A noter que 7 % se sont mis au covoiturage, une pratique à la fois économique et bonne pour la planète.
Plus que jamais, la voiture est perçue comme un luxe par les Français. 75 % pensent cela (53 % de Oui plutôt, 22 % de oui tout à fait). Et quand on demande aux sondés quel type de motorisation ils choisiraient pour un éventuel nouvel achat, le thermique l’emporte, avec 47 % d’essence et de diesel.
Les hybrides simples intéressent 21 % des sondés, les rechargeables sont à 10 %. L’électrique vient ainsi en dernière position, avec un chiffre faible : seulement 10 % des Français sont prêts à opter pour une voiture électrique ! Voilà une donnée qui ne va pas rassurer les constructeurs, alors que les ventes ne progressent plus en 2024, voire commencent à reculer (après il est vrai de belles envolées ces dernières années).
De quoi donner du grain à moudre aux marques qui s’inquiètent de la prochaine réglementation CAFE en Europe. Pour rappel, cette mesure européenne fixe un quota de CO2 à ne pas dépasser avec les ventes de modèles neufs. Ce quota va baisser en 2025. Pour rester dans les clous, les constructeurs n’ont pas vraiment le choix : ils doivent vendre plus d’électriques.
On estime qu’il faut que la part de l’électrique grimpe au moins à 20 % en 2025 pour éviter ces amendes. Voir qu’en France, un conducteur sur dix pense en acheter une est donc une mauvaise nouvelle pour eux !
On peut tout de même les rassurer en nuançant les résultats. Déjà, la réalité sur le terrain n’est pas si mauvaise. En 2024, la part des électriques dans les ventes de voitures particulières neuves est de 17 %. Elle dépasse même largement les 20 % quand on s’intéresse aux particuliers, nettement plus enclins à passer à l’électrique que les entreprises.
À lire aussiEtude – L’électrique, une voiture de riches ?Si cette étude ne se penche pas sur les causes du non-choix d’une électrique, on imagine que le prix est le premier frein (cela ressort toujours avec d’autres études récentes). Pourtant, un élément important de l’étude peut rassurer les marques. A la question « quel budget mensuel pourriez-vous consacrer au financement d’une nouvelle voiture demain ? », la réponse moyenne est de 360 € par mois.
Voilà un budget dans lequel il devient possible de faire entrer une voiture électrique. Certes, cela va pour le moment concerner des modèles plutôt citadins, mais la guerre des prix est aussi bien lancée chez les véhicules familiaux.
Les constructeurs ont donc un gros travail de communication à faire pour vanter les mérites de l’électrique, d’autant que si le budget à l’achat est plus élevé, celui à l’usage est très avantageux, et permet donc de compenser. A n’en pas douter, des Français mieux informés sur les prix se diraient plus enclins à passer à l’électrique.
Un chiffre du sondage montre d’ailleurs la réelle méconnaissance du sujet. 69 % des ménages modestes interrogés pensent qu’ils n’ont pas le droit au leasing social. Or, celui-ci s’applique tout simplement aux Français qui utilisent leur auto pour aller au travail avec un revenu fiscal de référence par part sous 15.400 €.
A se demander toutefois si la méconnaissance ne se mêle pas à un brin de mauvaise foi aussi, car 67 % des sondés (dans leur ensemble) pensent que les démarches à effectuer pour une aide à l’achat d’une voiture électrique sont trop complexes… alors que celles-ci sont en large majorité gérées par le vendeur !
De toute manière, 67 % disent que le leasing ne suffirait pas à les convaincre à passer à l’électrique. On note toutefois que celui-ci a été un énorme succès début 2024, et qu’un premier bilan a montré qu’il a bien profité à des ménages peu aisés qui n’auraient jamais pu passer à l’électrique (voire à la voiture neuve) sans les aides. Preuve encore d’un écart de perception entre sondage et réalité.
Reste que 71 % jugent que le montant des aides est insuffisant pour passer à l’électrique et cela ne va pas s’arranger car on attend une baisse du bonus en 2025.
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