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Elles sont encore trop peu nombreuses les auto-écoles en France proposant de découvrir la conduite avec un véhicule électrique. À Juvisy-sur-Orge, l’une d’elles compte la moitié d’électrifiées dans sa flotte de huit voitures. Maxime Fontanier est allé rencontrer Roméo, son dirigeant fondateur.
Lorsque notre journaliste essayeur est arrivé au 13 de l’avenue d’Estienne-d’Orves à Juvisy-sur-Orge (91), un Hyundai Kona électrique d’ancienne génération affichait clairement le parti pris du fondateur de l’auto-école Roméo : « Au XXIe siècle, on ne peut pas passer à travers, il y a vraiment une grosse électrification des véhicules ».
Dans les familles ou auprès des amis et autres connaissances, opter pour un permis à boîte automatique n’est pas toujours bien vu ou encouragé. L’implication dans l’électrique des auto-écoles peut changer la donne et séduire malgré tout un grand nombre de futurs automobilistes.
Sur le terrain, « on a beaucoup de personnes qui veulent faciliter leur apprentissage », ce que les véhicules électriques permettent en se passant de jouer du levier d’une boîte mécanique. « Nous avons davantage de demandes pour le permis à boîte automatique, et donc, naturellement, on va aller sur l’électrique » ; une situation exceptionnelle, puisqu’en 2023, moins de 14 % des candidats examinés au permis de conduire avaient choisi cette voie simplifiée.
Pour ceux qui veulent passer le permis B classique, l’établissement exploite toujours quatre voitures thermiques. L’autre moitié de la flotte est composée d’une hybride Toyota Yaris et de trois électriques, toutes de marque Hyundai. La première à rejoindre la flotte a été la berline Ioniq toujours en service, suivie de deux Kona.
Se mettant au volant à la place du conducteur, Maxime Fontanier reçoit le témoignage de Roméo concernant l’appréciation des élèves qui découvrent l’électrique : « C’est le mot douceur qui revient très souvent. La voiture est douce effectivement, mais elle est aussi réactive. Ce que l’on n’a pas avec une thermique, ni même sur l’hybride ».
Le dirigeant de l’auto-école met également en avant « le côté zen attitude et le silence » qui profitent aussi à ses formateurs : « Se retrouver en moyenne entre huit et neuf heures par jour dans une voiture thermique, et surtout un diesel dont le taux de compression est assez élevé, la tête en devient un peu vibrante ».
Les modèles exploités dans l’établissement rencontrent un succès différent selon les moniteurs : « Les formatrices aiment beaucoup la Kona, les formateurs préfèrent la Ioniq. Cette dernière est dotée de toutes les options, dont les sièges ventilés et chauffants qui sont énormément appréciés ».
À lire aussiTémoignages – Qu’est-ce qui rend la Hyundai Ioniq 28 si exceptionnelle ?Un automobiliste qui passe à l’électrique peut connaître une période de difficultés concernant la recharge s’il n’a pas reçu un minimum de conseils. Les auto-écoles en général n’incluent pas des éléments de formation à ce sujet. C’est différent à celle de notre interviewé, en particulier lors des voyages école. Au cours de ces événements qui durent sur la journée, les élèves répartis dans plusieurs voitures se relaient au volant afin d’approfondir leur expérience de la conduite dans différents environnements (ville, route, autoroute).
Les voitures électriques sont bien sûr de sortie. Parmi les thèmes abordés, ceux concernant la recharge : « Nous sommes allés jusqu’à Troyes dans l’Aube, il n’y pas longtemps. Dans les voyages école, on en profite pour distiller tout le discours sur le courant alternatif, le courant continu, les différentes sortes de recharge et aussi casser cette idée de la voiture électrique qui ne pourrait pas aller loin ».
Et pourtant, les Hyundai Kona de l’établissement sont des modèles à batterie 39 kWh dont l’autonomie en cycle mixte WLTP est de l’ordre de 300 km, pour une puissance de 100 kW (136 ch) : « Pour l’apprentissage, c’est largement suffisant ». La capacité énergétique du pack couvre les besoins habituels : « On est en auto-école sur une moyenne entre 20 et 25 kilomètres de l’heure. Même sur une grosse journée, la batterie tient à l’aise. Au début, les formateurs n’y croyaient pas. À l’usage, on voit que ça passe facilement ».
Les voitures électriques n’étant pas encore généralisées dans les auto-écoles, on pourrait imaginer qu’il soit plus coûteux de les équiper pour la formation à la conduite. Ce n’est pas le cas « parce qu’il n’y a pas la double commande pour l’embrayage. Il n’y a donc pas de surcoût par rapport à un modèle thermique, mais les coûts en général ont augmenté. En TTC, on est à peu près à 2 500 euros en passant par une société dans le Val-d’Oise ».
Des frais qui apparaissent relativement onéreux à notre interviewé. Avant le Covid, l’amortissement de cet équipement s’effectuait sur six ans. C’est désormais sur sept. En contrepartie, l’emploi d’une voiture électrique pour la formation permet de réaliser des économies : « Le coût de la carte grise n’a rien à voir avec celui d’une thermique. En termes de taxes, la TVS [NDLR : Taxe sur les véhicules de société] est plus avantageuse ».
S’y ajoutent les économies réalisées au quotidien, « que ce soit au niveau du carburant, de l’entretien et des pannes ». Au sujet de ces dernières, il compare : « La Ioniq, je l’ai eue en 2018. À ce jour, aucune panne. Alors que j’ai une thermique diesel chez le garagiste en ce moment pour un catalyseur à remplacer. L’électrique ne me donne pas ce type de mésaventure. Pour moi, c’est tout gagnant d’avoir de telles voitures ».
Avec une voiture électrique, les élèves doivent se familiariser à utiliser plus que d’ordinaire la seule pédale d’accélérateur. N’est-ce pas un peu perturbant ? « Ça se fait assez bien. On essaye d’amener ça de manière progressive. Au début, on est en total roues libres. La Kona n’était pas destinée aux auto-écoles, mais elle est assez pédagogique ».
Les palettes au volant sont un plus pour l’apprentissage de la conduite : « On apprend au départ aux élèves le freinage régressif à basse, moyenne et grande vitesses. Puis, au fur et à mesure, on vient instaurer le freinage régénératif. Il arrive donc progressivement. Il y a quatre compétences dans l’apprentissage. Dans les deuxième et troisième, on arrive tout doucement à la One-Pedal en maintenant une palette ».
Roméo est actuellement en pleine réflexion pour le choix de ses prochaines voitures électriques : « Citroën m’a contacté. Autant faire fonctionner des marques françaises. Hélas, il y a des équipements sur lesquels je ne peux pas revenir en arrière. C’est tout bête, mais il n’y a pas de caméra de recul sur la version auto-école de la voiture électrique proposée. En 2024, cette caméra est une base et un confort quand on passe toute la journée dans le véhicule ».
Choisir une marque française aurait pourtant un intérêt pour son entreprise : « Elles sortent les voitures pour les auto-écoles directement avec les doubles commandes, ce qui évite de faire sortir de la trésorerie. Mais là je pense rester chez Hyundai et me diriger vers l’Inster électrique qui va prochainement sortir. C’est une voiture qui devrait se situer dans les 25 000 euros, ce que m’a confirmé la concession ».
À lire aussiFormation voiture électrique : laquelle choisir selon son profil ?Le dirigeant-formateur a abandonné l’idée de prendre une MG4 : « Ma femme en a une. Je suis allé chez MG, mais malheureusement, il y a des systèmes d’homologation pour les auto-écoles, et cette voiture-là ne les passe pas ». Une réponse étonnante de la part de cette concession MG, puisque la MG4 a déjà été utilisée en France par plusieurs auto-écoles.
Nous remercions beaucoup Roméo pour son témoignage.
Afin de ne pas décourager nos lecteurs de témoigner dans le futur, tout commentaire désobligeant à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimé.
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