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Dans le foyer d’Antoine, quatre personnes modèrent leurs émissions de CO2 tout en voyageant sereinement et avec plaisir en voiture électrique. Témoignage.
Travaillant dans le milieu académique, Antoine est avant tout un citoyen engagé qui n’hésite pas à réaliser les efforts qui conviennent pour modérer son empreinte carbone : « Alors que la moyenne des Français est à environ dix tonnes par an, nous avons déjà réussi à descendre à quatre tonnes selon le configurateur de l’Ademe. Pour cela, nous avons décidé de réduire la viande dans notre alimentation et de venir habiter en ville dans une copropriété BBC ».
La nouvelle adresse influe non seulement sur la consommation énergétique du foyer, mais aussi sur les modes de déplacements : « Au quotidien, nous utilisons beaucoup le vélo, même pour faire nos courses. La voiture ne sort donc désormais pas souvent du garage. Malgré cela, nous avons fait le choix de passer à l’électrique. Nous avions une Renault diesel âgée de dix ans ».
A la suite de la COP21, il est question de descendre à deux tonnes de CO2 par habitant : « Remplacer toutes les voitures thermiques par des électriques ne suffirait pas. Il faut être dans une logique de réduction et accepter que les nouvelles technologies amènent des comportements différents. Par exemple des changements pour effectuer les pauses sur l’autoroute ».
Si la voiture électrique d’Antoine ne sort pas beaucoup dans la semaine, elle sert en revanche pour voyager loin. Ce qui l’a guidé vers une Tesla Model 3 Long Range : « J’aurais préféré une SR+, mais elle n’était pas éligible au bonus et sa batterie m’apparaissait un peu juste. Nous savions que nous allions voyager assez loin et dans des zones parfois mal desservies pour la recharge ».
Quelle alternative à la berline du constructeur américain ? « En 2020, il y avait assez peu d’autres options pour nos besoins. J’étais à la recherche d’un modèle d’usage familial pour électromobilistes débutants. J’ai écarté le Kia e-Niro car je craignais pour l’autonomie et la vitesse de recharge. Par ailleurs, je mesure 1,90 m et ma fille de 14 ans est déjà à 1,82 m ».
Notre lecteur n’est « pas accro à Tesla » : « Il y a du bon et du moins bon dans cette marque. Et puis il y a l’homme derrière. Avec l’offre actuelle du marché, aujourd’hui, nous nous intéresserions à davantage de modèles. Mais nous sommes partis pour conserver longtemps notre Tesla Model 3 »
Pour ce membre d’une association étudiant la qualité de l’air, faire durer est important : « Je ne suis pas pour le changement fréquent de mes équipements. Même un réfrigérateur qui a quinze ans reste valable face à un modèle qui consommera moins, mais dont le gain sur l’empreinte carbone sera ruiné par les émissions liées à la fabrication. En revanche, abandonner un vieux diesel pour une électrique se justifie par le bond technologique ».
En roulant comme Antoine et sa famille de l’ordre de 15 000 km par an, ce remplacement ne fait pas que jouer positivement sur l’impact carbone : « C’est la seule voiture du foyer et nous la conduisons autant, ma femme et moi. J’ai calculé que, sur dix ans, les gains financiers seraient de 15 000 euros sur le carburant, 5 000 euros pour l’entretien et encore 5 000 euros au niveau du financement. Au final, question coûts, notre Tesla Model 3 est au niveau d’une Peugeot 308 thermique ».
Dans un premier temps, cette voiture a été branchée à l’extérieur : « Nous avions commencé des démarches pour disposer d’un moyen de recharge personnel, mais ça a pris des mois. En attendant, nous utilisions les bornes Lidl gratuites en Allemagne tout en effectuant nos courses. Nous sommes à Strasbourg, la frontière est toute proche ».
À lire aussiTémoignage – Après 300 000 km en électrique, Céline ne jure que par la Hyundai IoniqAntoine et sa famille vivent dans une copropriété de vingt-deux appartements et box construits il y a une dizaine d’années : « Dans ce parking, il n’y avait alors la puissance suffisante que pour deux bornes de recharge. J’aurais pu en profiter, mais je suis président du conseil syndical de la résidence. Je me devais donc de ne pas faire que pour moi, mais d’agir pour le bien de tous les copropriétaires ».
Trois devis ont été demandés : « Le premier concernait une installation électrique complète avec le câblage pour les bornes individuelles. Le coût était de 500 euros par box. Impensable pour la plupart des copropriétaires qui ne pensaient pas rouler en VE. Avec Zeplug, l’installation était gratuite, mais le coût au kilowattheure était trop élevé, de l’ordre de 0,40 euro quand il n’était que de 0,16 euro au tarif bleu ».
C’est l’offre d’Electricité de Strasbourg qui a été retenue : « Le pré-équipement pour le box n’était que de 100 euros, ajoutant une plus-value à l’heure de revendre l’appartement. Ceux qui voulaient une borne payaient 1 400 euros comprenant le matériel Hager 7 kW et l’installation. L’opération était éligible à la prime Advenir. Ensuite, ça coûtait 10 euros par mois pour l’entretien et 0,25 euro/kWh au tarif bleu ordinaire. Pas de possibilité de profiter des formules HP/HC ou tempo, comme l’impose Izivia qui facture l’énergie ».
La démarche afin de faire pré-équiper la copropriété pour la recharge des véhicules électriques a été longue : « La période pour les devis et les négociations a duré trois à quatre mois, et autant pour l’installation. Aujourd’hui, trois boxes sont équipés, pour autant de Tesla Model 3. Deux copropriétaires avaient envisagé de le faire pour des hybrides rechargeables. Ces travaux relativement simples sont normalement réalisables dans tous les parkings des copropriétés ».
Il est toujours possible de faire installer une borne : « Il y a une affichette dans les communs indiquant les moyens de contacter Electricité de Strasbourg. Un électricien est ensuite envoyé sur place pour réaliser les travaux dans le mois. Il a juste un câble à tirer du tableau électrique jusqu’à la borne en le faisant passer par la gaine déjà en place. Nous étions la troisième copropriété de l’agglomération à faire appel à cet énergéticien ».
Antoine connaît le prix moyen de la recharge aux 100 kilomètres depuis l’achat de sa voiture électrique en 2020 : « La répartition des recharges est de 40 % dans notre box, 30 % sur les Superchargeurs Tesla et 30 % chez d’autres opérateurs principalement pendant nos voyages. Ce qui donne un coût de 4,20 euros/100 km qui comprennent les pertes pendant les recharges ».
La Tesla Model 3 familiale a déjà goûté la route d’autres pays : « Nous partons en général trois fois par an pendant les vacances scolaires. Plutôt au printemps et à l’automne, mais pas pendant le période estivale. Pas d’avion en raison de l’impact carbone, ni de train. Ce dernier est cher pour quatre personnes, compliqué pour les voyages internationaux et limite les déplacements sur place. Pour nos vacances, la voiture électrique semble être la meilleure solution ».
Un premier périple de plus de 5 000 km : « Cette fois-là, nous étions allés à Saragosse en Espagne, puis nous sommes remontés en Charente et en Bretagne, avant de repartir à Strasbourg. Nous changions d’hébergement tous les trois ou quatre jours. Nous sommes aussi allés en Écosse, en Croatie, en Toscane, au Danemark, en Belgique, etc. ».
Antoine cherche à recharger le plus souvent chez les hôtes : « Il y a un filtre pour cela sur les site Airbnb et Booking. Soit on utilise une borne s’il y en a une, soit le câble domestique. A 8 A, la batterie retrouve environ 30 % d’énergie en une nuit. Je demande toujours l’accord au préalable. Il y a parfois un sympathique travail de pédagogie à réaliser, car certains hôtes se font de fausses idées sur les VE, par exemple concernant les risques d’incendie ».
Notre lecteur propose toujours de payer : « Quand ce n’est pas en euros, c’est avec du vin d’Alsace. On peut littéralement dire que c’est un paiement en liquide. Nous l’avons fait en Écosse par exemple ».
La recharge fonctionne-t-elle bien lors des longs déplacements ? « Je ne me suis jamais trouvé en difficulté à ce sujet. J’effectue toujours un travail de préparation avant le départ. Ainsi, lorsque nous avons séjourné en Bretagne, l’installation électrique de la maison ne permettait pas de brancher la voiture. J’ai trouvé une concession BMW à 5 km avec une borne 150 kW ouverte aux automobilistes ».
Antoine a vu évoluer les réseaux : « En 2024, la recharge est devenue d’une facilité extrême, si ce n’est qu’il faut arriver à se retrouver dans la jungle des prix. Depuis 2023, la couverture a bien évolué en France. Le maillage était supérieur en Allemagne en 2022, avec parfois plusieurs stations à un même endroit, par exemple Tesla, Ionity et Allego. Ce qui m’a permis d’en essayer plusieurs et de me rendre compte qu’on pouvait trouver moins cher que les Superchargeurs du constructeur ».
Une intéressante découverte : « En Croatie, il n’y a pas encore beaucoup de véhicules électriques en circulation. La bonne surprise a été de découvrir des bornes en bon état et installées régulièrement. À Senj, sur une jetée tout en bord de mer, la puissance n’était que de 30 kW, mais l’attente n’avait rien de pénible tellement le paysage est superbe ».
À lire aussiTémoignage – David a déjà fait un roadtrip de 6 000 km en Renault Scenic électrique !Aujourd’hui, Antoine ne regrette ni ses choix de vie ni l’acquisition de sa Tesla Model 3 : « Voyager loin n’est pas un problème en électrique. Notre voiture qui reste le plus souvent au garage nous permet de nous faire plaisir en découvrant des pays avec de basses émissions de CO2. Nous roulons zen, quittant parfois l’autoroute. L’électrique redonne une certaine connexion avec la voiture et avec le tourisme. Je me sens un peu comme les pionniers de l’automobile découvrant un certain art de voyager dans les années 1930 ».
Notre lecteur a quelques habitudes pour lui faciliter les longs déplacements à quatre dans la voiture : « Les trajets font déjà partie du voyage. Je fais en sorte de faire correspondre les arrêts humains aux besoins de recharge. Ce coffre sans hayon, c’est le défaut de cette voiture. Pour loger le maximum de bagages dedans, j’utilise des sacs avec fermeture zip qu’on trouve chez Ikea pour 5 euros. Ce qui permet d’optimiser le rangement ».
Forcément, la famille a déjà en tête plein de projets de voyages : « Nous pensons au sud de l’Espagne avec Séville et Grenade. Pourquoi pas la Grèce ou la Turquie ? Nos filles nous parlent beaucoup de l’Albanie qu’elles aimeraient découvrir, car elles ont des camarades de classe originaires de ce pays et qui leur ont montré des photos ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Antoine pour sa réactivité, sa confiance et son témoignage que nous avons sollicité.
Afin de ne pas décourager nos lecteurs de témoigner dans le futur, tout commentaire désobligeant à l’encontre de notre interviewé, de sa vie, de ses choix, et/ou de ses idées sera supprimé. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
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