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Changeant de véhicule tous les dix-huit mois pour ses besoins professionnels et personnels, Olivier a enchaîné deux Tesla Model 3 et une Model S avant de passer au Renault Scenic électrique. Il explique pourquoi il est satisfait de son choix.
Avant de devenir électromobiliste, Olivier roulait en hybride. Il souhaitait toutefois aller plus loin : « Ayant longtemps vécu à Grenoble, j’ai toujours été choqué par la pollution créée par les véhicules thermiques. Je suis aussi cycliste et je pense en particulier aux sorties d’échappement qui arrivent à la hauteur des poussettes. Selon les connaissances actuelles, nous aurions aujourd’hui usé 50 % du pétrole alors qu’il faut des millions d’années pour qu’il se forme ».
Notre lecteur n’hésite pas à le dire, son passage à l’électrique « est en quelque sorte un geste politique ». Il s’insurge aussi contre ce qu’il découvre parfois sur les réseaux sociaux : « Je lis les commentaires concernant les publicités de VE. Des automobilistes qui n’ont jamais essayé ces voitures les dézinguent. Si le pot d’échappement sortait au milieu du volant, ils passeraient vite à l’électrique ».
Qu’on ne vienne pas lui dire que les progrès technologiques ont résolu le problème : « Peut-être que les véhicules thermiques neufs polluent moins, mais ils polluent encore un peu et ce sera de pire en pire en vieillissant et le manque d’entretien. Une voiture diesel achetée aujourd’hui, c’est dix ou quinze ans de pollution, et même plus en s’en débarrassant ensuite dans un autre continent ».
Une Tesla Model 3 a été la première voiture électrique d’Olivier : « J’avais immédiatement effectué une réservation lors de sa sortie. Puis je l’ai annulée, avant de passer commande environ un an plus tard fin 2019. Elon Musk a profondément réussi à faire changer les règles au niveau de l’automobile. Je m’étais dit à l’époque que plus il y aurait d’automobilistes à passer commande d’une Tesla, plus les autres constructeurs seraient contraints à réagir ».
Notre lecteur a bien apprécié cette voiture : « Dix-huit mois après, j’ai acheté le nouveau modèle avec une meilleure autonomie, une bonne isolation phonique grâce au double vitrage sur les vitres avant, et la pompe à chaleur. J’ai revendu ces deux voitures à des amis en étant satisfait qu’elles tracent leur route dans l’occasion ».
La suivante a été une Tesla Model S : « C’était un modèle de deuxième génération. On peut dire que ça a été un achat plaisir. Mais j’ai dû l’attendre environ deux ans. Je l’avais commandée en 2021, mais reçue seulement en mars 2023. J’ai été pris dans un arrêt temporaire de livraison. Au redémarrage, c’est d’abord le marché américain qui a été servi ».
Olivier a particulièrement bien apprécié sa Tesla Model S : « C’est un véhicule puissant qui se comporte très bien, mieux fini que la Model 3, avec un écran devant soi. Je préfère les berlines aux SUV. J’ai pensé faire une bonne opération financière quand j’ai reçu la Model S achetée environ 92 000 euros avec l’option intérieur premium, alors qu’elle était 2 ans plus tard affichée à 110 000 euros ».
C’est un point qu’il avait alors jugé très positif : « Finalement, à la revente, ça ne m’a rien fait gagner. La politique commerciale de Tesla m’interpelle aujourd’hui. C’est un vrai problème ces importantes variations de tarifs. Je me demande si Tesla n’est pas en train de se tirer une balle dans le pied à moyen ou long terme ».
Il se souvient de l’expérience de livraison qui n’avait pas été excellente : « Au moins, on ne m’a pas laissé découvrir la voiture devant des vidéos, comme avec les Model 3. Une personne sympa m’a expliqué pendant trente minutes le fonctionnement du véhicule. Mais c’était au cul d’un terrain vague, dans une zone d’activité au nord de Lyon, où une tente avait été dressée. Une expérience vraiment étrange ».
À lire aussiTémoignage – Après 300 000 km en électrique, Céline ne jure que par la Hyundai IoniqLa Model S n’est resté qu’un an chez Olivier : « Un jour, un ami m’a demandé ce que j’en pensais. J’ai alors réalisé qu’elle ne m’était pas adaptée. Ça reste une voiture encombrante qui n’est pas faite pour la France. Je ne vais plus dans les parkings souterrains dans le sud et en particulier à Montpellier : j’ai abîmé toutes mes jantes. J’ai parfois la possibilité d’utiliser un box, mais je n’ai pas plus de 3 cm de marge de charge côté avec les rétroviseurs. J’ai déjà accroché ».
Et puis il y a eu ce gravillon sur le pare-brise : « Deux ou trois jours après, le vitrage s’est fendu. Tesla l’a remplacé, mais ça m’a privé de GPS pendant six mois. J’ai dû aller plusieurs fois dans un Tesla Center, avant qu’ils trouvent le problème, A priori le faisceau GPS avait été touché. Quatre mois de délai pour recevoir la pièce. Le SAV est vraiment catastrophique ».
Le volant Yoke n’a pas été un souci pour notre lecteur : « En revanche, l’absence de commodo de clignotants a été pour moi un problème. Dans les ronds-points, avec les boutons et le volant dans tous les sens, je ne savais plus où j’en étais. Et ce détecteur de pluie qui déclenche les essuie-glaces en passant sous les platanes, mais pas quand il pleut. Aussi, l’absence de détecteurs pour se garer a fait que j’ai déjà touché ».
Aujourd’hui, Olivier est déçu du comportement d’Elon Musk : « C’est une des motivations qui m’ont poussées à quitter Tesla. Je ne suis pas contre la marque. Je reconnais le rôle qu’Elon Musk a eu pour le développement des véhicules électriques, et, pour cela, je lui tire mon chapeau. Mais la stratégie du constructeur devient inquiétante aujourd’hui : des robotaxis, mais pas de Model 2. C’est une vision très californienne. En perte de vitesse, Tesla devrait s’attaquer au cœur du marché ».
La marque ne représente plus pour lui des voitures d’exception : « On en voit partout aujourd’hui des Tesla Model Y et Model 3. Et pour ne pas payer plus cher, elles sont le plus souvent blanches. C’est comme les Renault 5 à une époque. Si on met plus de 40 000 euros dans une voiture, c’est quand même pour avoir aussi quelque chose de différent ».
Trop réactive : « Avec le mode Inouï, la puissance est phénoménale. La capacité d’accélération peut surprendre des automobilistes. Ce qui permet de remonter rapidement une file de voitures. Mais si quelqu’un déboîte ? Je ne roule pas sauvagement, mais je suis plus calme avec le Renault Scenic qui offre déjà de belles performances ».
Pourquoi prendre une Renault électrique ? « Je n’étais plus super content de rouler en Tesla et n’avais plus confiance, en particulier parce que le constructeur n’a jamais répondu à mon courrier en recommandé quand j’ai eu le problème avec le GPS. Renault, c’est un peu le choix du cœur. C’est une marque familiale, celle des voitures de mon père, de mon grand-père et de mes oncles ».
Le Renault Scenic E-Tech est aussi un symbole pour lui : « C’est le premier modèle électrique d’une marque française à dépasser les 600 km d’autonomie WLTP. Cette voiture est donc adaptée à mon usage. En plus elle est fabriquée en France et je la trouve chouette. Étant audiophile, l’environnement sonore est très important dans mon choix. Le système Harman Kardon du Scenic est vraiment de très bonne facture et me donne entière satisfaction ».
Son passage à la concession l’a dérouté : « Je suis tellement habitué au fonctionnement de Tesla que j’en avais oublié le bon accueil auquel on peut s’attendre dans une concession. Alors que la commerciale cherchait à me convaincre, je lui ai rapidement répondu que de toute façon j’allais acheter ce Renault Scenic. Pendant l’essai de 20 minutes, j’ai été surpris par l’ambiance à bord et les progrès réalisés par Renault en matière de finition ».
Dès les premiers tours de roues, Olivier s’est senti conquis par le SUV français : « J’ai retrouvé un vrai volant et un encombrement du véhicule qui me convient. Cette voiture est confortable, bien insonorisée, et elle accélère bien. Je n’ai pas eu besoin de prendre d’option : le rouge si seyant était la couleur de série ».
Au bout de 2 000 km, notre lecteur peut déjà comparer les autonomies : « Avec ma manière de conduire et en empruntant beaucoup l’autoroute, et sous réserve de mieux le connaître, j’ai environ 400 km d’autonomie avec le Scenic, à peu près comme sur mes Model 3. Avec la Model S, j’avais de l’ordre de 500 km : elle a une efficience incroyable ».
Et du côté de la consommation ? « Seulement 17,8 kWh/100 km avec la Model S sur les 33 000 km. Alors qu’elle a été chaussée six mois avec les pneus hiver et que j’ai fait bien 50 % d’autoroute en roulant aux vitesses maximales autorisées. Le Scenic consomme davantage. Sur mon premier gros trajet entre Uzès et Biarritz, avec une vitesse moyenne de 110 km/h en raison des bouchons, j’ai observé 19 kWh/100 km. Sur le réseau secondaire, je suis à 14. Sur un trajet avec 95 % d’autoroute à 130 km/h mais 30 km de ralentissement, j’étais à 21,8 19 kWh/100 km ».
Petite comparaison des aides à la conduite : « J’avais l’Autopilot avancé sur la Model S. Pour déboîter, il fallait normalement juste mettre le clignotant. Mais parfois la voiture ne le faisait pas, car elle pensait qu’un véhicule arrivant derrière était trop proche, ce qui n’était pas toujours le cas. Elle prenait aussi trop de temps pour se rabattre. Et dès qu’on touchait à une commande, par exemple le volant, l’Autopilot se désactivait : vraiment désagréable ! ».
Le Scenic est plus tolérant : « Régulateur de vitesse adaptatif et maintien dans la voie enclenchés, la voiture progresse sans à-coup et si on intervient sur les commandes, rien ne se désactive. Plus cool, son maintien dans la voie est cependant moins fin et il faut bien rester vigilant. Mais je préfère le Renault à la Tesla sur ce point ».
Dans les moins : « Sur la Model S, je n’aimais pas la caméra selfie qui générait une alerte chaque fois que j’écartais les yeux de la route. J’avais l’impression d’être espionné. J’avais le toit vitré, aussi sur les Model 3. C’est sur le Scenic que c’est le mieux, avec l’assombrissement qui permet même de regarder le soleil. En revanche, je ne suis pas sûr que ce soit positif de retrouver un commodo pour le son au volant, comme je l’avais sur ma R19 autrefois ».
Maintenant qu’il roule avec satisfaction en Renault, Olivier philosophe : « Quand on a une Tesla, on a l’impression d’avoir le top du top. Mais ce n’est pas forcément le cas ». C’est pourquoi il conseille aujourd’hui à ceux qui roulent en Tesla et veulent changer de voiture : « Essayez un Scenic électrique, vous pourriez bien être agréablement surpris ! J’ai en tout cas la satisfaction d’acheter français ».
Il a aussi un message pour les conseillers commerciaux du Losange et du Lion : « Les cibles pour vos Scenic et e-3008, ce sont les utilisateurs de Tesla Model 3 et Model Y. Ce sont déjà des électromobilistes, donc pas besoin de les convaincre de rouler à l’électrique. Réfléchissez aux arguments que vous pourriez développer pour cela. Il faudrait que les vendeurs soient formés dans ce sens. J’aurais presque envie de le faire pour eux ».
Le One-Pedal ne manquerait-il pas aux utilisateurs de Tesla ? « En roulant avec la régénération au maximum, on obtient à peu près la même sensation, il n’y a que pour s’immobiliser que ça change à cause du rampage. Là on utilise les freins. Mais avec le Scenic, j’estime être 95 % du temps en One-Pedal ».
À lire aussiTémoignage – Comment les propriétaires français du Fisker Ocean se préparent à une éventuelle faillite ?Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Olivier pour sa réactivité, sa confiance et son témoignage que nous avons sollicité.
Afin de ne pas décourager nos lecteurs de témoigner dans le futur, tout commentaire désobligeant à l’encontre de notre interviewé, de sa vie, de ses choix, et/ou de ses idées sera supprimé. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
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