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Essai Suzuki Swift et Ignis SHVS : de l'hybride (bien trop) léger

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Hybride « classique », hybride rechargeable, hybride « léger » : plusieurs niveaux d’hybridation sont possibles à bord d’une voiture. Nous avons essayé la moins chère mais aussi la moins « verte » des technologies hybrides  actuellement commercialisées : le SHVS, proposé à bord des Suzuki Swift et Ignis.

Déjà proposé à bord de la nouvelle Baleno, Suzuki offre désormais le système SHVS sur ses modèles Suzuki Swift et Ignis. Mais que vaut cette technologie hybride (très) légère ? Si on ne s’attendait évidemment pas à des prouesses électriques de la part des véhicules, nous espérions au moins pouvoir rouler et manœuvrer à très basse vitesse en mode 100% électrique. Cela n’a pas été possible.

Une batterie lithium-ion de 0,036 kWh

Le système hybride SHVS développé par Suzuki n’est destiné qu’à soulager légèrement le moteur thermique lors de phases de démarrage et d’accélérations, et ainsi économiser quelques millilitres d’essence par trajet. Il consiste en un alterno-démarreur Mitsubishi alimenté par une petite batterie lithium-ion d’une capacité de… 0,036 kWh. Vous avez bien lu. Une batterie 12 volts de 36 Wh, à comparer aux accumulateurs de vélos à assistance électrique qui stockent généralement de 300 à 600 Wh.

Un alterno-démarreur de moins de 3 chevaux

Cette micro-batterie est rechargée très rapidement lors des phases de décélérations. Il nous a par exemple suffit de relâcher l’accélérateur en empruntant une sortie d’autoroute à 130 km/h pour régénérer le pack à près des trois-quarts de sa capacité.

La traction est donc exclusivement assurée par le moteur essence dualjet 4 cylindres de 1242 cm3 développant 66 kW (90 chevaux) et un couple de 120 nm. L’alterno-démarreur qui y est associé est capable d’ajouter temporairement 50 Nm et 2,3 kW (moins de 3 chevaux) de puissance.

Quelques millilitres d’essence économisés

Les avantages ? Une économie annoncée de 0,3 litres / 100 km en cycle mixte sur Ignis par rapport à une version non-équipée, 7 grammes de CO2 épargnés par kilomètre et 0,4 secondes gagnées sur le 0 à 100 km/h. Même si ces caractéristiques ne permettent pas de bénéficier d’un bonus écologique à l’achat, elles permettent d’attribuer à la voiture l’appellation « hybride » et ainsi offrir au propriétaire quelques avantages comme la gratuité de la carte grise dans certains départements.

La consommation affichée de l’Ignis SHVS traction est de 4,3 litres / 100 km, les émissions de Co2 à 97g par km, le 0 à 100 km/h est abattu en 11,8 secondes pour une vitesse maximale de 170 km/h. Sa masse de 835 kg n’est alourdie que de 25 kg par la partie hybride.

L’option SHVS est disponible pour un surcoût de 800 euros, en 2 ou 4 roues motrices « allgrip » mais uniquement sur boite de vitesse manuelle. Suzuki justifie ce choix par une stratégie économique : ne proposer l’option que sur la version la plus largement vendue. Ainsi, une Ignis finition « pack » est offerte à 16 190 euros.

4,6 litres aux 100 sur un trajet-test de 167 kilomètres

Nous n’avons pas pu essayer librement le mini-SUV citadin Swift et ainsi jauger sa consommation dans des conditions d’utilisation réalistes. Cependant, nous avons pu collecter quelques données à bord d’une Ignis SHVS sur un itinéraire de 167 kilomètres à travers les Vosges et l’Alsace. Un trajet composé essentiellement de routes nationales, quelques autoroutes et un peu de boulevards urbains effectué avec un comportement de conduite économe. Résultat : une consommation de 4,6 L /100 km et « 6 ml » d’essence économisée…

Start-and-stop capricieux

La puissance ajoutée par le système hybride lors des accélérations est très difficilement perceptible. Le véhicule est plutôt vif, même dans de franches montées, mais c’est également le cas des versions non-équipées du SHVS. Inutile de décrire l’expérience de conduite, qui est sensiblement comparable à celle de n’importe-quel véhicule urbain thermique récent.

Le bruit du moteur à explosion assez présent, ne cesse que lorsque le système start-and-stop décide de fonctionner. Sans grand intérêt à côté de l’agrément de conduite et l’intérêt environnemental des véhicules électriques et hybrides rechargeables…

La Suzuki Ignis

Toutes les hybridations ne se valent pas

Si l’appellation « hybride » flatte l’image d’un véhicule, il est absolument nécessaire de préciser le type de technologie embarqué. Elle couvre une si grande variété de systèmes que la confusion et les comparaisons hasardeuses sont vites établies. Les différences sont en effet très grandes entre des véhicules hybrides rechargeables capables de rouler 100% électrique sur une cinquantaine de kilomètres et des voitures hybrides « léger » fonctionnant exclusivement à l’essence et émettant une centaine de grammes de Co2 par kilomètre.

On peut ainsi voir plusieurs médias pourtant spécialisés comparer l’hybride classique Toyota à l’hybride léger sans vraiment comprendre les différences autres que celles des prix d’achat. En conférence de presse, certains étaient même étonnés par nos questions insistantes sur la partie hybride. Il semble que la traction électrique ait encore beaucoup de route avant d’envahir l’automobile.

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