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Le Skoda Kodiaq iV adopte une motorisation hybride rechargeable inédite. On le passe au crible pour voir ce qu’il a dans le ventre.
Lancé en 2017, le Skoda Kodiaq n’a jamais eu le droit à une motorisation hybride rechargeable durant sa carrière, contrairement au Seat Tarraco. Désormais retiré du catalogue, ce dernier libère la route au Kodiaq de nouvelle génération, qui adopte une inédite chaîne de traction hybride. La marque annonce des progrès, qui se confirment sur nos bases.
À lire aussiEssai – Skoda Kodiaq iV : l’hybride rechargeable qui vous fait oublier le dieselLe Skoda Kodiaq iV embarque donc la nouvelle génération de moteur hybride rechargeable déployée au sein du groupe Volkswagen. On y retrouve désormais le 1,5 l TSI (code EA211 Evo à cycle Miller et turbo à géométrie variable) de 150 ch pour 250 Nm de couple, qui remplace le 1,4 l TSI de même puissance., associé à une boîte automatique à 6 rapports de type DSG. Entre les deux se trouve la machine électrique pouvant délivrer un pic de 116 ch pour 330 Nm. La puissance combinée du système annonce un total de 204 ch pour 350 Nm. La fiche technique est donc semblable à la précédente mouture, que l’on retrouvait notamment sur la Skoda Octavia iV.
En revanche, la chaîne de puissance électrique diffère avec la présence d’une grosse batterie de 25,7 kWh de capacité brute, pour 19,7 kWh utilisables (un peu plus de 20 kWh selon nos mesures). C’est beaucoup plus que la précédente version de cette motorisation qui ne disposait que de 10,4 kWh, et équivalent à ce que l’on retrouve à bord de plus gros SUV premium ! Comme ces derniers, le Kodiaq embarque aussi ce qu’il se fait de mieux en matière de recharge avec un système AC de 11 kW en série, et un dispositif de recharge rapide de 50 kW en courant continu !
Ainsi doté, le Skoda Kodiaq iV annonce une autonomie WLTP 100 % électrique de 124 km ! En l’intégrant à la formule de calcul de l’administration, cela porte la consommation officielle à 0,4 l/100 km pour 9 g/km de CO2. En ne prenant pas en compte le facteur d’utilité de la norme, le constructeur annonce une consommation mixte homologuée de 5,7 l/100 km (130 g/km de CO2). Voyons maintenant comment cela se traduit sur nos routes.
Le mode hybride par défaut peut être géré automatiquement (la fonction manuelle permet de maintenir la charge ou de réserver un taux à ne pas dépasser). Avec la navigation activée, il encadre la charge sur l’intégralité du trajet pour limiter au mieux les consos. Comme toujours, si vous n’activez pas la navigation (comme nous) ou si vous utilisez une application tierce, la fonction n’est pas disponible.
Dans ce mode, le système alterne entre les deux modes de propulsion en fonction des conditions. Mais le moteur électrique peut facilement emmener le véhicule jusqu’à 90 km/h avant de passer le relais. Voilà qui permet de couvrir une large plage d’utilisations quotidiennes sans brûler une goutte d’essence. Au terme de notre parcours mixte de 100 km, nous avons mesuré une consommation de 2,2 l/100 km seulement, pour 11,7 kWh/100 km, soit 60 % de la batterie. Dans ces conditions, la batterie serait épuisée au bout de 165 km de parcours.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (l/100 km) | 2,7 | 3,8 | 0 | 2,2 |
Sur son socle de fonctionnement (lorsque le mode EV n’est plus disponible et l’autonomie à 0 km), le système conserve près de 15 % de charge encore utilisable. Voilà qui permet de maîtriser l’appétit en autorisant quelques phases de conduite à la seule force du moteur électrique. Cependant, il est ici assez difficile de dépasser les 40 km/h avant que le 1,5 l TSI ne prenne le relais. À rythme stabilisé sur les voies rapides et autoroutes, ce dernier en profite toutefois pour recharger la batterie. Preuve en est avec un compteur négatif de -1,1 kWh/100 km au bout de notre portion sans phase de ralentissement. Comme avec le Mercedes GLC 300e, la consommation sur voie rapide apparaît étonnamment plus basse que sur route.
Au final, avec une conso électrique nulle, nous avons enregistré une moyenne de 5,9 l/100 km dans le pire des scénarios pour un véhicule hybride rechargeable. S’il ne fait pas aussi bien que le Honda CR-V e:PHEV et ses 5,3 l/100 km dans les mêmes conditions, le Kodiaq iV reste relativement sobre pour un SUV de ce gabarit et de ce poids, même si la surconsommation de 168 % par rapport au mode hybride batterie pleine est élevée.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (l/100 km) | 6,3 | 6,1 | 5,4 | 5,9 |
Ce mode verrouille en toute logique le fonctionnement de la chaîne de traction 100 % électrique jusqu’à épuisement de la batterie. Ici, la machine électrique est la seule aux commandes jusqu’à une vitesse maximale de 140 km/h compteur (138 km/h GPS). Cependant, en utilisant tous les rapports de la boîte, l’agrément n’est pas aussi limpide que celui d’un véhicule 100 % électrique. Surtout, elle engendre des pertes qui font grimper la consommation.
Le Skoda Kodiaq iV a pu boucler sans mal notre parcours test, et de continuer sur un cycle en ville (qui correspond à l’utilisation habituelle de ce mode) pour vider complètement la batterie. C’est au bout de 109 km que le moteur thermique s’est activé, avec une consommation moyenne de 18,7 kWh/100 km. Il fait donc un peu mieux que le Mercedes GLC 300e, doté d’une plus grosse batterie, mais pénalisé par sa consommation.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 17,7 | 20,2 | 18,2 | 18,7 |
Autonomie totale (km) | 115 | 100 | 112 | 109 |
S’il est difficile de mesurer avec précision les consommations mixtes réelles, les longs trajets permettent de lisser les écarts et de mettre en lumière le véritable appétit d’un véhicule selon que la batterie soit pleine ou vide. Dans ce dernier cas, nos trajets autoroutiers aux allures réglementaires se sont soldés par une moyenne de 7,0 l/100 km. Cela se traduit par une autonomie totale de près de 600 km avant d’entamer la réserve.
Avec la batterie pleine, nous avons mesuré une consommation de 6,2 l/100 km dans des conditions identiques. Cette moyenne est obtenue par l’intervention du moteur électrique, qui délivre en permanence près de 7 ch (5 kW) pour supporter le moteur thermique. Cela entraîne donc une consommation quasi fixe de 5,2 kWh/100 km, ce qui se traduit par une perte de 27 % de charge tous les 100 km. Dans ces conditions, il serait donc possible de profiter d’un fonctionnement hybride sur l’autoroute sur près de 370 km. Comme tous les autres véhicules hybrides rechargeables qui fonctionnent de cette manière, cela fait augmenter le coût d’utilisation (voir plus bas).
Sur le papier, le système promet un maximum de 204 ch pour 350 Nm de couple. Voilà qui peut paraître un peu léger pour un véhicule de 1 841 kg, mais les performances et les sensations sont globalement au rendez-vous. Et ce, grâce au boost électrique, disponible quel que soit l’état de charge de la batterie sur l’intégralité de nos mesures, qui extirpe de 54 à 70 ch de moteur électrique pour épauler le bloc thermique. Avec un taux de charge de 80 %, nous avons chronométré le 0-100 km/h en 8,1 s et le 400 m D.A. en 16,0 s. Avec la batterie complètement déchargée, nous avons compté 8,3 s et 16,0 s respectivement. En reprise pure, le 80-120 km/h s’exécute en 5,8 et 5,9 s. Pour mettre en perspective, il joue des coudes avec un Renault Scenic e-Tech Grande Autonomie.
Mode | 0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m |
HV batterie pleine | 8,14 s | 5,30 s | 15,99 s |
HV batterie vide | 8,25 s | 5,33 s | 16,03 s |
En mode 100 % électrique, les valeurs sont logiquement plus timides, d’autant que l’accélération est moins franche pour ne pas presser le kickdown de la pédale qui active le moteur thermique. Dans ce cas, le Kodiaq iV assure le 0-100 km/h en 11,9 s et le 400 m en 18,2 s. Une rapide comparaison dans notre base de données le place au niveau d’une Renault Twingo e-Tech.
Mode | 80-120 km/h |
HV batterie pleine | 5,84 s |
HV batterie vide | 5,93 s |
EV | 8,51 s |
Pour pouvoir accueillir la batterie sous le SUV, le réservoir migre sous le plancher du coffre et perd 10 l de contenance. Au prix moyen de 1,904 €/l de SP95-E10 lors de notre essai, un plein complet représente un coût total de 85,7 €. Précisons que nous avons noté aucun écart entre la consommation affichée au tableau de bord et la quantité effectivement mise dans le réservoir. Certes, cette donnée est indicative en raison de son imprécision, mais rappelons que l’on observe très régulièrement des différences pouvant aller jusqu’à 0,3 l/100 km.
Côté batterie, les bornes ont délivré en moyenne 22,47 kWh en recharge lente, et 21,44 kWh en recharge rapide. Cette dernière réclame seulement 38 minutes d’immobilisation pour faire le plein complet, ou 25 minutes pour le 10-80 %. Cela se traduit par une puissance moyenne de 34 kW. Sur ces bases, le plein d’électrons représente donc un total de 5,7 € au tarif de base (0,2516 €/kWh), ou de 10,1 € sur une borne AC publique (0,45 €/kWh). Dans le cas d’une recharge rapide DC (0,59 €/kWh), nous avons compté un coût total de 12,6 €. Rappelons que les valeurs indiquées ici sont aussi indicatives en raison de leur variabilité (prix de l’essence, abonnement et puissance de recharge à domicile, tarifs préférentiels à l’extérieur, …).
Essence SP95-E10 | 85,7 € |
Rech. AC domicile | 5,7 € |
Rech. AC publique | 10,1 € |
Rech. DC publique | 12,6 € |
Sur ces bases, le Skoda Kodiaq iV présente un coût d’utilisation mixte pouvant varier de 5,2 €/100 km à 11,6 €/100 km en mode 100 % électrique en fonction des sources de ravitaillement. Dans le cas d’un usage batterie vide, il faudrait compter 11,2 €/100 km en utilisation mixte.
Avec la batterie chargée, et en prenant logiquement en compte la consommation électrique, nous avons calculé un coût de 7,5 €/100 km avec une recharge à domicile, et de 10,2 €/100 km avec une recharge AC sur les bornes publiques. Dans le cas d’une recharge rapide DC, la note passe à 11,7 €/100 km. Le coût d’utilisation est alors équivalent à celui du mode 100 % électrique avec la même méthode de recharge et supérieur de 0,5 € par rapport à une utilisation mixte batterie vide.
Sur autoroute, il faut s’attendre à un coût de 13,3 €/100 km avec un fonctionnement hybride batterie vide. En prenant là aussi en compte la charge électrique consommée sur 100 km, le prix d’usage est équivalent (13,3 €/100 km) en mode hybride avec une recharge à domicile. Avec des recharges extérieures, le coût augmente significativement : on passe alors de 14,5 €/100 km (recharge AC publique) à 15,2 €/100 km (recharge DC publique). Preuve s’il en est de l’intérêt tout relatif de ce type de recharge pour le porte-monnaie avec un véhicule hybride rechargeable !
Plus que des chiffres qui ne s’appliquent finalement qu’à notre utilisation sur nos bases de mesure, les données globales sur toute la durée du prêt sont un peu plus représentatives. Au terme des plus de 1 300 km parcourus avec ce véhicule, nous avons enregistré un total de 4,8 l/100 km pour 6,8 kWh/100 km. Côté portefeuille, cela porte le coût général à près de 12,5 €/100 km en raison de coûteuses recharges en extérieur lors de ce test.
Privé de motorisation hybride rechargeable dans sa précédente mouture, le Skoda Kodiaq iV de nouvelle génération rattrape son retard avec ce qu’il se fait de mieux dans la sphère des hybrides rechargeables. Surtout, aussi malin à l’intérieur que dans ces choix techniques, il associe ici une grosse batterie, habituellement utile aux SUV premium pour cacher leur appétit déraisonnable, à un moteur plus roturier mais surtout moins glouton. Il parvient donc à se montrer sobre même dans le pire cas de figure, alors que son autonomie électrique mesurée à près de 110 km couvre tous les besoins quotidiens, et aide à maintenir les consos au plus bas lorsque la charge est disponible.
Sur le papier, il se rapproche dangereusement du diesel avec une surconsommation moyenne de 0,4 l/100 km selon la norme WLTP et 1 282 € de plus au moment de signer (malus mini de 898 € du diesel pris en compte). Des écarts très vite compensés par l’utilisation du mode électrique, impossible sur le TDI. Reste qu’il faudra comme toujours observer le jeu de la recharge pour en tirer le maximum de bénéfice, tout en veillant à ne pas abuser du système de recharge rapide, qui peut vite faire grimper le coût d’utilisation. Surtout que le système de recharge AC de 11 kW n’a rien de ridicule.
Bref, le Skoda Kodiaq iV, et par extension sa nouvelle chaîne de traction déployée au sein du groupe Volkswagen, devient une nouvelle référence dans le monde des SUV hybrides rechargeables avec son autonomie généreuse couplée à un moteur raisonnable. Et c’est surtout l’un des premiers PHEV à réellement faire rougir le diesel équivalent.
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