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Lors du salon de Genève, Automobile-Propre a pu s’entretenir avec Eric Feunteun, Directeur du Programme VE Renault depuis avril 2015. L’occasion de revenir sur les projets de la marque en matière d’électro-mobilité et sur la future augmentation d’autonomie de la Renault Zoé. Si le calendrier n’est pas précisé, l’objectif du constructeur est clair : proposer plus de 300 kilomètres d’autonomie réelle pour sa citadine électrique dans les années à venir.
Renault présente à Genève la Zoé Swiss Edition. Quelles sont ses caractéristiques et quand sera-t-elle disponible ?
« La Swiss Edition est une version haut de gamme de Zoé centrée sur une des selleries cuir les plus travaillées de la gamme Renault, le son Bose et une couleur dédiée. Cela prouve qu’on continue d’investir et qu’on essaye de répondre à tous les types de clients. Certains cherchent la compétitivité coût tandis que d’autres veulent des véhicules plus statutaires tout en gardant la compacité de Zoé. De nombreux clients venant à Zoé sont issus de segment plus premium, la Swiss Edition permet de répondre à leurs attentes.
Elle sera disponible d’ici la fin de l’année et il reste encore plusieurs choses à figer. Pour l’heure le périmètre de commercialisation et les tarifs restent à clarifier ».
Quelle est la stratégie de Renault en termes d’autonomie pour Zoé ? Les clients actuels pourront-ils « upgrader » leur voiture pour une batterie plus performante ?
« La stratégie de Renault est claire. On doublera l’autonomie de Zoé dans les prochaines années. On ira chercher plus de 300 kilomètres en usage réel, soit 400 km en NEDC. Nous sommes aujourd’hui leader en Europe et avons bien l’intention de le rester !
Nous estimons néanmoins qu’il y aura deux voies : l’une centrée sur le coût, avec des autonomies telles qu’elles sont aujourd’hui, et la seconde centrée sur les performances avec l’augmentation de l’autonomie. Renault s’engagera sur les deux et reste convaincu que beaucoup de clients en ont déjà assez avec l’autonomie actuelle. Tout le monde n’aura pas besoin de 300 kilomètres !
L’interchangeabilité de la batterie est en cours de discussion et va dépendre à la fois des possibilités techniques, du cadre juridique et des conditions économiques vis-à-vis des clients. C’est un équilibre à trouver ».
Quand pourra t-on acheter les batteries des véhicules électriques Renault ?
« Proposer la voiture avec la batterie, nous le faisons sur certains marchés mais plus pour des raisons de mécanismes fiscaux.
Cela fait trois ans que nous proposons la formule location. Nous avons été précurseurs, et il y a peu d’éléments qui remettent en cause ce modèle. Les quelques expériences réalisées restent sur des volumes très marginaux. En Angleterre par exemple, il ne s’agit que d’un faible pourcentage de nos ventes. Une fois passé l’obstacle psychologique, les clients voient aussi les nombreux avantages de la formule, notamment le risque technique qui est assumé par Renault et qui permet de lever l’obstacle d’un TCO (Total Cost of Ownership – Cout total de possession) difficile appréhender pour les particuliers.
Renault reste toutefois à l’écoute et répond aux attentes, notamment pour les petits rouleurs. Pour Twizy, nous proposons par exemple un loyer à 2000 km/an et 30 €/mois en France et en Allemagne. Le déploiement de ces offres dans d’autres pays dépend des volumes réalisés. »
Alors que certains constructeurs travaillent à repousser les limites du 50 kW pour la charge rapide, quelle est la stratégie de Renault ? Il y aura-t-il du DC Combo sur la prochaine Zoé ?
« Il faut tout d’abord rappeler que la base de la charge sera de la charge lente – à terme plutôt du 7 kW en wallbox – et c’est ce type d’installation qu’il faut faciliter en premier lieu pour que les clients puissent se recharger à domicile ou au bureau.
Sur la charge plus rapide, il va y avoir un équilibre à trouver entre la vitesse de charge et la taille des batteries. Je reste dans une logique step by step ! Ne brûlons pas les étapes et faisons des choses concrètes qui fonctionnent. Nous aurons bientôt 200 bornes en France (via le réseau Corri-Door NDLR). On fait déjà beaucoup avec du 50 kW.
Le DC Combo arrivera t-il sur la Zoé ? Il n’y a pas de sujets tabous mais ce qui est sûr c’est que la stratégie AC 22 kW restera car elle offre un bénéfice incroyable pour les flottes qui représentent 50 % de nos ventes. Aujourd’hui, les temps de charge en 22 kW sont raisonnables et resteront acceptables lorsque les batteries auront doublé. »
Justement, le Renault Kangoo ZE ne propose pas de 22 kW à ce jour. Des évolutions sont-elles prévues ?
« Il n’y a pas de 22 kW sur le Kangoo ZE tout simplement car cela ne semble pas être une évidence et une demande de nos clients. Le 22 kW n’aurait de sens que pour faire des doubles-tournées. Chez des professionnels comme le groupe La Poste, cela ne représente qu’une très faible partie du parc.
Nous préférons donc privilégier la compétitivité coût plutôt que de faire des ajouts de fonctionnalités qui ne serviront qu’à une très faible part de nos clients. Le sujet n’est pas exclu mais rien n’est prévu à très court terme ».
Lors de l’annonce de notre entretien sur Facebook, nous avons eu beaucoup de réactions de la communauté Twizy. Quelles sont les ambitions du constructeur sur ce petit véhicule ? Un Twizy 2 pourrait-il voir le jour ?
« Ce qui se passe sur ces communautés est formidable. C’est passionnant pour nous et ultra-bénéfique pour la marque d’avoir autant d’énergie, de passion et de questions sur un véhicule, qu’elles soient positives ou négatives. Nous sommes en train d’organiser des rencontres pour nourrir la réflexion sur l’avenir de Twizy, un produit au caractère très atypique. Dans beaucoup de pays ou on démarre, Twizy est connu avant Renault. C’est une attraction énorme pour la marque.
On fait évoluer le produit progressivement. Cette année, l’éclairage de jour obligatoire a été ajouté et nous aurons d’autres modifications réglementaires l’an prochain. Cela veut dire qu’on continue à investir. De là à parler d’un Twizy 2… Aujourd’hui nous avons une voiture qui, malgré ses 3 ans d’existence, n’a pas fondamentalement vieilli. Cela n’empêche pas de faire de petites améliorations mais nous souhaitons avant tout en tirer plus profit. Quoi qu’il en soit, Twizy reste sur de petits volumes, il faut donc être parcimonieux. C’est pour cela que les « feedbacks » des usagers sont importants ».
Dans l’hybride et l’hybride rechargeable, quels sont les projets de Renault ?
« Je n’ai pas à m‘exprimer car ce n’est pas mon domaine. Ce que je peux dire, c’est qu’il n’y a pas d’opposition entre les technologies. De petits systèmes d’hybridation comme celui présenté sur Mégane sont sur le point d’arriver. Des optimums économiques sont à trouver en fonction des endroits et de la fiscalité. Néanmoins, il y a toujours un point commun : le côté abordable. Nous n’irons pas proposer de technologies qui n’ont pas de sens économique pour les clients ».
Si nous n’avons malheureusement pas eu le temps de répercuter toutes les questions posées via la page Facebook d’AP, Renault devrait davantage s’ouvrir à la communauté d’utilisateurs au cours des prochains mois. Une rencontre entre certains utilisateurs et le chef de produit de Twizy est d’ores et déjà dans les tuyaux tandis qu’une autre serait à l’étude pour les utilisateurs de Zoé. Des rencontres qui permettront aux utilisateurs de partager, en bien ou en mal, leur expérience à bord de la gamme Z.E pour contribuer à l’amélioration des produits.
En attendant, le constructeur reste attentif à vos commentaires. « Les discussions sur AP sont toujours riches en enseignements pour nous » nous confie une attachée de presse du constructeur…
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