Ce concept préfigure les futurs fourgons électriques de Renault, conçus sur une base inédite, plus modulaire et plus connectée. Le premier modèle de série sera lancé en 2026.

Le coup d’accélérateur de Renault sur le marché de l’électrique passe aussi par le marché des utilitaires. Alors que le Losange lance ces jours un nouveau Master à l’autonomie bien plus convaincante (460 km avec la grosse batterie), il prépare une nouvelle familles de fourgons basée sur une plate-forme entièrement dédiée à l’électrique.

Il n’est toutefois pas seul dans cette aventure. Renault s’est associé à Volvo et à l’armateur CMA-CGM, ce qui a donné naissance à la coentreprise Flexis. Les premiers modèles de série seront lancés en 2026, mais le Losange en donne un avant-goût avec ce concept qui refait vivre l’appellation Estafette.

Si le Losange évoque la fourgonnette apparue en 1959, c’est parce qu’il compte bousculer le marché des utilitaires avec les produits de Flexis comme l’Estafette a pu le faire en son temps. A l’époque, cette dernière inaugurait chez Renault l’architecture tout à l’avant (moteur/transmission), libérant totalement l’espace de chargement.

Forte baisse du coût d’utilisation

L’Estafette du 21e siècle aura une base inédite, avec une plate-forme de type skateboard, qui englobe mieux les éléments techniques (dont la batterie) et permet de faire varier facilement les carrosseries. Renault ne s’étend toutefois pas sur cet aspect pour le moment, et ne dit rien sur l’autonomie, préférant mettre en avant un autre élément important : le véhicule sera le premier du groupe Renault a être un SDV. Qu’est-ce c’est SDV ? C’est pour Software Defined Vehicle ou véhicule conçu autour du logiciel. Pour faire simple, c’est la promesse d’un véhicule hyper connecté.

 

Il y a plusieurs avantages. Déjà, c’est un véhicule qui répond mieux aux besoins des clients, avec des services adaptés aux différents métiers. La base de ces modèles permet notamment d’avoir une alimentation électrique haute performance, qui ouvre la porte à de nombreuses transformations essentielles, comme la réfrigération ou des éclairages. Il n’est plus nécessaire de multiplier les fusibles. Un tableau de trois sorties électriques à haute intensité sert à lui seul d’interface pour brancher et sécuriser les nouveaux accessoires électriques de la transformation.

Le SDV, c’est aussi un véhicule qui peut s’améliorer avec le temps, grâce à des mises à jour à distance en continu. Celles-ci peuvent ajouter des équipements, des fonctions, voire améliorer l’usage du véhicule, par exemple en peaufinant la gestion de la consommation électrique. Enfin, Renault promet une forte réduction des coûts à l’usage, de l’ordre de 30 %. La connectivité permet notamment aux gestionnaires de flotte de piloter au mieux les recharges et suivre au plus juste l’entretien.

Dédié aux livreurs de colis

Si la base sera très modulaire, Renault a choisi pour ce concept d’imaginer le véhicule idéal pour les livreurs de colis. Avec l’explosion du commerce en ligne, c’est devenu un débouché très important chez les vendeurs de fourgons. Le concept surprend ainsi par sa hauteur importante, avec 2,59 m. Elle permet au chauffeur d’être debout dans le véhicule. La marque a aussi prévu un accès à la soute depuis le cockpit, grâce à une porte-coulissante.

Le siège a été conçu pour que le conducteur se retrouve de manière naturelle en position debout. La planche de bord intègre une instrumentation de 7 pouces et un écran tactile de 12 pouces, avec des widgets de raccourcis aux fonctions choisies, que l’on trouve jusque sur le volant.

Le concept mesure 4,87 m de longueur, soit une vingtaine de centimètres de moins que le Trafic, mais il propose un volume de chargement semblable au Trafic L1H2 (7,1 m³). Ici, un grand volet roulant permet d’accéder à la soute, et sert seulement pour le chargement. Une fois la tournée de livraison lancée, le chauffeur descend par la porte-coulissante côté trottoir. Renault a conçu des portes coulissantes à l’ouverture simplifiée, d’un geste, ce qui fait gagner du temps et de la fatigue sur le poignet.

Côté look, cet utilitaire opte pour une carrosserie des plus lisses (Renault cite en inspiration le frigo de SMEG). Sous le pare-brise en trois parties, la calandre est plus sculptée, avec un logo rétroéclairé et une signature lumineuse aux extrémités qui reprend des fragments verticaux du losange. La proue intègre deux grandes optiques rondes, clin d’oeil à l’Estafette, avec entre un bandeau noir dissimulant la caméra. Pour cacher sa hauteur, le concept adopte une silhouette bicolore, avec une partie supérieure en “jaune pop”.

Rendez-vous est donc pris en 2026 pour voir dans nos rues un tel véhicule !

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