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Renault ne semble pas décidé à accepter la proposition de l’Europe concernant l’interdiction des moteurs thermiques. Le groupe français aimerait prolonger leur durée de vie de cinq ans.
Il y a deux mois, la Commission européenne a proposé d’interdire les moteurs à combustion à partir de 2035. Une décision à laquelle les constructeurs ont plus ou moins bien réagi, selon leurs avancées technologiques et leur marché de prédilection.
On savait que Renault et l’industrie française espéraient que la date limite concerne plutôt 2040, et c’est désormais confirmé. Gilles Leborgne, vice-président exécutif de l’ingénierie de Renault, a révélé qu’il veut prolonger la vie des moteurs hybrides.
« Nous allons nous battre pour que l’hybride vive après 2034 et 2035 », a-t-il expliqué au Salon IAA de Munich. « Actuellement, nous avons une interdiction complète des moteurs à combustion interne à cette date (2035 ndlr). Nous pensons que ce n’est pas la bonne approche, et nous allons nous battre pour proposer une manière plus douce de faire les choses. Je dirais que nous aimerions avoir une part de voitures hybrides jusqu’en 2040. »
À lire aussiEmmanuel Macron va défendre la voiture hybride devant l’EuropeSi Renault semble décidé à s’opposer à l’Europe sur ce dossier, c’est avant tout par crainte de voir les prix de l’automobile devenir trop élevés dans la prochaine décennie. Et bien évidemment, les développements et transferts technologiques jouent aussi dans ces décisions.
La situation de Dacia inquiète évidemment Gilles Leborgne, puisque la firme spécialiste du low cost évolue en décalé. S’il faut accélérer le développement de l’électrique, c’est bien elle qui sera en retard, et devra donc changer de modèle.
« Cela dépend des marques, Renault sera électrique à 90 % en 2030, et Alpine à 100 %. Mais pour Dacia, on parle d’une proportion électrique aux alentours de 10 %. Notre stratégie est simple, nous construisons des Dacia uniquement sur la plateforme CMF-B. Nous pouvons transférer les technologies de Renault à Dacia sans problème. Nous le faisons, déjà, regardez le Sandero. Mais pour une question de coûts, nous attendrons que ce soit absolument nécessaire pour le faire. Pour Dacia, ce sera une transition douce. Nous conserverons les moteurs thermiques et au gaz, puis nous passerons à l’hybridation légère, puis à l’hybride, et enfin à l’électrique. »
La plateforme CMF-B est celle de la Renault Clio actuelle. Si le groupe français doit baser ses futures Dacia sur des plateformes plus modernes, les coûts engendrés seraient conséquents. Et avec eux, le prix de vente des voitures roumaines augmenterait drastiquement.
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