Le Tesla Model Y demeure toujours la référence du segment, mais ne convient pas à tous les budgets. Voici nos alternatives en occasion.
On ne présente plus le Tesla Model Y, devenu le véhicule le plus vendu au monde et une référence dans le segment des véhicules électriques. D’une longueur de 4,79 m, il offre une habitabilité record avec ses deux coffres. Et malgré ses mensurations coquettes, il figure parmi les plus sobres de sa catégorie : la nouvelle mouture promet jusqu’à 622 km d’autonomie WLTP en version Grande Autonomie Intégrale, affichée à 46 990 €. La version Propulsion, créditée de 500 km d’autonomie, réclame un chèque de 44 990 €. Mais le Tesla Model Y n’est pas la réponse à tout. S’il est presque imbattable en neuf à la stricte comparaison des chiffres, des alternatives tout aussi intéressantes et plus abordables existent en occasion. Voici notre sélection de SUV avec plus de 300 km d’autonomie réelle sur autoroute et à moins de 40 000 €.
Dans le sillage de ses concurrents allemands à l’image du Mercedes EQC, BMW a décidé de développer son offre de modèles électriques en convertissant son SUV familial. Ainsi a vu le jour le BMW iX3, la déclinaison 100 % électrique du X3, dont il est très proche à l’extérieur comme à l’intérieur. Comme d’habitude, la présentation et la finition sont impeccables. Mais la dotation technologique accuse le poids des années malgré la présence d’une instrumentation numérique et d’un écran central. Aussi, en raison de sa production en Chine, les possibilités de personnalisation étaient restreintes, et les modèles proposés sur le marché se ressemblent beaucoup. Si la place à bord est correcte, le BMW iX3 peine à cacher ses origines thermiques et ne libère pas autant de place à bord que les autres modèles de cette sélection. Le coffre, de 510 l, aurait pu être secondé par un bac sous le capot. Mais BMW a décidé de ne pas l’exploiter.
Comme ses concurrents de l’époque, là encore, le BMW iX3 a fait simple, avec une seule configuration mécanique au menu. On y retrouvait un tandem composé d’une batterie de 74 kWh de capacité nette et d’une machine électrique arrière de 286 ch/400 Nm, le tout pour près de 470 km WLTP. Une configuration plutôt timide pour un SUV premium, BMW de surcroit : les performances sont sans éclat et le comportement très sage. La consommation sur autoroute est plutôt élevée et limite le SUV à près de 300 km d’autonomie. Heureusement, la recharge rapide (150 kW) permet de faire le plein en 30 minutes, dans la moyenne.
Le bon choix : sans éclairage LED et quelques oublis, la finition Inspiring s’incline face à l’Impressive, plus recommandable. Dans ce cas, un modèle de 2021 avec 60 000 km gravite autour des 35 000 €. Pour un modèle restylé de 2022 avec le même kilométrage, comptez 38 000 €.
Ford Mustang Mach-E : le plus joueur
C’est le concurrent naturel du Tesla Model Y. Lui aussi originaire des États-Unis, le Ford Mustang Mach-E est reconnaissable de loin grâce à sa gueule d’enfer. Avec un empattement de 3,0 m, l’espace à bord est remarquable, alors que la finition est assez soignée, en tout cas bien mieux qu’à l’intérieur de son concurrent. Comme ce dernier d’ailleurs, le Ford Mustang Mach-E fait l’effort d’utiliser la place disponible sous le capot pour offrir un compartiment de 81 l en complément du coffre de 402 l qui, lui, est plutôt étriqué pour la catégorie. À l’intérieur, le conducteur fait face à une fine instrumentation plutôt lisible et à une gigantesque dalle tactile de 15,5 pouces façon… Tesla. Comme chez ce dernier, la réactivité et la simplicité des menus facilite son usage. Mais l’ensemble ne se révèle pas aussi techno.
Le SUV américain était disponible avec deux batteries et deux configurations mécaniques différentes. On y retrouvait des accumulateurs de 76 kWh (pour 73 kWh utiles) et de 99 kWh (88 kWh utiles). En version RWD, ces batteries alimentaient des moteurs de 269 ch (440 km WLTP) ou de 294 ch (610 km). En configuration AWD, la puissance était identique en 76 kWh (269 ch pour 400 km WLTP), alors que l’autre montait à 351 ch (540 km WLTP). À noter que la version Extended Range est montée à 91 kWh utile après une mise à jour en 2022. Dans le meilleur des cas, le pic de recharge de 150 kW permet de faire le 10-80 % en 40 minutes sur les bornes rapides.
Le bon choix : que ce soit avec deux ou quatre roues motrices, l’autonomie de la version 76 kWh pourrait être mesurée. Pour une alternative au Model Y, privilégiez plutôt la grosse batterie, créditée de 600 km WLTP en version RWD. Cette dernière se trouve avec des modèles de Premium de 2022, avec 40 000 km et affichés à près de 34 000 €.
Derrière sa silhouette de berline compacte se cache un imposant crossover de 4,66 m de long. À l’intérieur, la Ioniq 5 est toutefois moins spectaculaire, avec un habitacle épuré et reposant. L’absence de console centrale sur les modèles avant le restylage de l’an dernier participe à cette sensation d’espace. On y retrouve même des sièges Zéro Gravity pour faire des — courtes— recharges un moment relaxant. À l’arrière, l’empattement généreux libère de la place aux genoux et trois adultes peuvent confortablement prendre place sur la banquette. Contrairement à sa cousine EV6, la Hyundai Ioniq 5 propose une soute à peine plus vaste (527 l). Le comportement est aussi plus souple et finalement bien plus confortable que celui d’un Model Y. Enfin, notons que la gamme d’équipement était un peu plus riche qu’avec la Kia, avec notamment la présence en série des aides à la conduite dès la Creative, et du système V2L en Executive.
La Hyundai Ioniq 5 repose sur la plateforme e-GMP du groupe coréen. Petite particularité toutefois : elle est arrivée sur le marché avec une batterie de 73 kWh de capacité nette (oublions la 58 kWh, trop juste). De plus, elle affichait des niveaux de puissance à peine inférieurs, de 218 ch en version Propulsion et de 306 ch en version HTRAC à transmission intégrale. Le rayon d’action est alors plus court, avec 481 km et 460 km WLTP. C’est en 2022 qu’est apparue la version 77 kWh de 229 ch équivalente à la Kia EV6. Mais avec sa silhouette, la Ioniq 5 consomme plus, et se limite à 300 km d’autonomie totale sur autoroute. Mais la plateforme haute tension permet de catapulter le 10-80 % en 18 minutes.
Le bon choix : le choix de la finition a une forte incidence sur le prix de vente. Ainsi, quand une 73 kWh Intuitive avec 40 000 km s’affiche à 26 000 €, une Executive grimpe à 31 000 €. En version 77 kWh/229 ch, une Executive de 2023 peut se dénicher à 37 000 €.
Kia EV6 : une référence
La Kia EV6 repose sur la même plateforme e-GMP que la Hyundai Ioniq 5. Mais la philosophie est différente ici, avec un modèle voulu plus dynamique, même si la conduite ne laisse pas de souvenirs impérissables. Ni berline, ni break, ni SUV, l’EV6 est à la croisée des genres. A bord, la présentation est un peu plus « sportive », avec un poste de conduite plus enveloppant. La finition est correcte et la présentation moderne avec une grande dalle numérique. Grâce à l’empattement de 2,90 m, la place arrière est digne d’une limousine. En revanche, le coffre de 490 l est assez petit pour un véhicule de cette taille. En cause, une découpe du pavillon qui limite l’emport d’objets imposants. Un espace de rangement est installé sous le capot, mais il ne sert que de dépannage (52 l en version Propulsion). Enfin, si l’équipement est complet, contrôlez la présence de la pompe à chaleur optionnelle, même en GT-Line haut de gamme.
Contrairement à la Hyundai Ioniq 5, la Kia EV6 a directement fait le choix de deux batteries. Celle de 58 kWh est trop juste pour un usage polyvalent en famille. Il faut donc viser la 77 kWh, qui offre plus de 420 km d’autonomie mixte et plus de 300 km sur autoroute dans sa version propulsion de 229 ch/350 Nm. La version quatre roues motrices de 325 ch/605 Nm présente un rayon d’action plus court d’une vingtaine de kilomètres. Dans les deux cas, la Kia EV6 peut aller chercher une puissance 240 kW sur les bornes de recharge rapide, et faire le 10-80 % en 18 minutes ! De quoi faire rougir le Tesla Model Y Grande Autonomie.
Le bon choix : la finition Active n’est pas dépouillée, mais elle est privée de quelques indispensables. La Design fait un peu plus d’effort (radar avt/arr, coffre électrique, sièges chauffants avt/arr, volant chauffant, …), alors que la GT-Line fait le plein. En version Propulsion, cette dernière se trouve autour des 35 000 € avec 40 000 km. Il faudra ajouter 1 000 € de plus en moyenne pour la version 325 ch.
D’une longueur de 4,65 m de long, le Skoda Enyaq est un peu plus court que le Model Y. Si la plateforme MEB ne permet pas de dégager de la place sous le capot, le SUV propose un coffre de 585 l, qui peut grimper à 1 710 l avec la banquette à plat. A bord la place est royale, notamment à l’arrière. A l’avant, on retrouve un petit combiné d’instrumentation couplé à un écran tactile central. Sur la route, le Skoda Enyaq privilégie le confort au dynamisme. Un gros bébé qui n’aime pas être chahuté, même dans ses versions 80x et RS à deux moteurs. Dans tous les cas, épluchez la liste des options cochées, nombreuses avec l’Enyaq iV, et notamment la présence de la pompe à chaleur.
Pour avoir un niveau de polyvalence proche du Tesla Model Y, il faudra oublier les versions 50 et 60, trop justes, et viser uniquement les 80 et 85, toutes deux équipées de batteries de 77 kWh. Mais ce ne sont pas les mêmes. Les toutes premières versions affichaient une puissance maximale de 125 kW, si l’option avait été cochée. Ensuite, Skoda a corrigé le tir avec une puissance de 135 kW en série (10-80 % en 29 min.). Mais la courbe était différente pour la version 85x (36 min.). Notez que la version 80 dispose d’un moteur arrière de 204 ch/310 Nm, alors que la déclinaison 85 embarque un bloc de 286 ch/545 Nm, bien plus sobre. Sur autoroute, il faudra compter entre 300 et 340 km d’autonomie selon la génération.
Le bon choix : les premiers prix démarrent autour de 28 000 € pour des Enyaq iV 80 de 2021 avec 60 000 km. Pour 38 000 €, il est possible de mettre la main sur un Sportline de 2023 avec moins de 15 000 km au compteur. C’est à ce prix que démarre l’offre d’Enyaq 85 de 286 ch. En fouillant, vous pouvez même repartir avec un modèle restylé en finition Plus avec 2 500 km et affiché à 43 000 € !
Skoda Enyaq dynamique
XPeng G6 : l’occasion très récente
Le XPeng G6 veut se faire la peau du Tesla Model Y, quitte à s’en inspirer fortement. C’est surtout le cas avec la version restylée du SUV américain, arrivée après le G6, avec un bandeau lumineux qui devient à la mode. Même chose, ou presque, à bord. Car si l’énorme tablette centrale et le double chargeur à induction donnent une ambiance Tesla, le G6 dispose d’un utile combiné d’instrumentation derrière le volant, mais aussi d’une fonction Mirror Link. Le coffre de 571 l est généreux, mais le capot ne cache aucun compartiment.
Raisonnablement motorisé avec un moteur arrière de 286 ch/440 Nm en version Propulsion, le SUV chinois annonce une autonomie WLTP de 570 km avec sa batterie de 84 kWh de capacité nette. Surtout, celle-ci repose sur une architecture haute tension, vulgarisée à 800 V. Mais si la tension réelle est de « seulement » 550,5 V, elle récupère les meilleurs composants électriques, ce qui lui permet d’expédier les recharges rapides (10-80 %) en 20 minutes. Le Tesla Model Y Grande Autonomie réclame 10 minutes de plus pour le même exercice.
Le bon choix : le Xpeng G6 fait les choses simplement et ne propose pas de niveaux de finition et autres options. Côté mécanique, c’est la version RWD Long Range qui offre la meilleure autonomie. Au prix de 46 990 € en neuf, le SUV s’affiche au prix de 44 000 € avec moins de 10 000 km. De quoi profiter d’un SUV aussi performant qu’un Audi Q6 e-tron sur les longs trajets, au prix d’un Tesla Model Y Propulsion neuf.
Que retenir ?
Si la version restylée du Tesla Model Y a permis de corriger certains détails, notamment en matière de confort, le SUV américain n’est pas la réponse à tout. Un BMW iX3 est mieux fini, un Ford Mustang Mach-E plus sympa à conduire, les deux Coréennes donnent des leçons en matière de recharge rapide, le Skoda Enyaq iV est plus confortable et le XPeng G6 voyage bien plus vite. Certes, aucun d’eux n’arrive à afficher l’homogénéité et la polyvalence du Model Y, qui est aussi habitable, performant et sobre. Mais avec 5 000 à 10 000 € de moins à poser sur la table, certaines lacunes peuvent être relativisées très facilement.