Mercedes intègre des robots humanoïdes dans ses usines : une révolution qui va tout changer ?

Mercedes vient de franchir une étape importante dans la digitalisation de sa production automobile. Lors d’un événement exclusif auquel Automobile Propre a eu la chance d’assister, la marque a présenté son tout nouveau partenaire technologique : Apollo, un robot humanoïde qui pourrait bien changer la donne dans les usines.

Apollo, un robot pas comme les autres

La star de la présentation organisée par Mercedes était sans conteste Apollo, le robot humanoïde développé par la start-up américaine Apptronik. Jeff Cardenas, cofondateur et PDG de la start-up, était d’ailleurs sur place, visiblement fier, mais aussi très protecteur de sa création, bien surveillée derrière une ligne de sécurité que personne n’était autorisé à franchir. C’était assez amusant de le voir jouer le garde du corps du robot face aux journalistes un peu trop zélés !

Mais revenons à Apollo. Sur pieds, il mesure environ 1,77 m pour un poids de 72,5 kg, ce qui le rapproche beaucoup des dimensions d’un humain. D’après le constructeur, il peut manipuler des charges allant jusqu’à 25 kg. Son autonomie est de quatre heures par batterie, celles-ci sont interchangeables « à chaud » ce qui permet de le faire fonctionner en continu sans devoir l’arrêter pour le recharger.

Apollo est également modulaire : il peut être fixé sur une plateforme mobile ou stationnaire, voire être monté sur des jambes pour une plus grande liberté de mouvement. Des LED placées sur sa tête, sa bouche et son torse permettent de visualiser son statut en temps réel, facilitant l’interaction avec les équipes humaines.

Avec son apparence proche de celle d’un humain, Apollo peut se déplacer dans des espaces conçus pour les personnes et manipuler des outils classiques, ce qui le rend très adapté à l’environnement industriel. Néanmoins, lors de la présentation, nous n’avons pas pu le voir en mouvement sur pieds, Apollo étant fixé sur une plateforme plutôt que debout sur des jambes.

En revanche, le constructeur a fait la démonstration de la dextérité d’Apollo à manipuler des objets. La première partie de la démonstration était liée à la manipulation d’objets de façon autonome, la seconde a été l’usage d’une perceuse par le robot, mais qui était téléguidé à ce moment-là. Tout l’enjeu est d’entrainer le robot via le téléguidage par un humain pour le rendre autonome.

Des robots pour plus de flexibilité

Mercedes nous explique que l’un des grands atouts des robots humanoïdes à usage général comme Apollo, c’est leur flexibilité. Contrairement aux robots industriels classiques, souvent limités à une seule tâche, ils peuvent facilement passer d’une mission à une autre.

L’arrivée d’Apollo chez le constructeur marque donc une phase d’expérimentation : l’objectif est de déterminer les cas d’usage les plus pertinents pour ce type de robot sur une chaîne de production. Mercedes prévoit ainsi d’utiliser Apollo pour des missions variées : logistique interne, inspections qualité, ou encore travaux répétitifs et physiquement exigeants.

Autre avantage non négligeable : Apollo reviendra moins cher que les robots industriels spécialisés, car produit à plus grande échelle. Une économie qui devrait encore s’accentuer lorsque la montée en cadence de la production de ces robots démarrera. Difficile de ne pas faire le parallèle avec Tesla, où Elon Musk mise gros sur Optimus, son propre robot humanoïde qu’il cherche à produire à très grande échelle.

Un apprentissage continu

Pour devenir pleinement opérationnel, Apollo doit d’abord apprendre en observant les gestes des employés. Ces mouvements sont ensuite intégrés à son intelligence artificielle, lui permettant de développer progressivement ses compétences. Grâce à cet apprentissage continu, Apollo devient capable d’accomplir des tâches qu’il n’avait jamais réalisées auparavant, gagnant ainsi en autonomie et en flexibilité.

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Mercedes pourra également compter sur les avancées de Google DeepMind pour renforcer les capacités d’Apollo, notamment via le modèle Gemini Robotic. Récemment mis en avant dans une vidéo impressionnante, ce modèle illustre les progrès majeurs de l’IA dans la compréhension de l’environnement physique.

L’objectif d’Apptronik est clair : faire d’Apollo un robot capable d’interagir avec son environnement de façon fluide, sécurisée et naturelle, au service des équipes humaines.

Un soutien, pas un remplacement

Si ces robots impressionnent, Mercedes tient à rassurer : ils ne sont pas là pour remplacer les employés, mais pour les accompagner. « On n’imagine pas une usine entièrement automatisée en raison de la complexité que cela représente », explique Jörg Burzer, membre du conseil d’administration de Mercedes-Benz Group AG.

Les premières réactions des salariés sont d’ailleurs plutôt positives d’après le constructeur. Curieux et intrigués, certains n’hésitent pas à poser avec Apollo pour un selfie ! Mercedes explique mettre un point d’honneur à bien communiquer avec ses équipes pour les associer pleinement à cette transformation, en les impliquant dans le choix des missions confiées au robot.

Il faut dire que les équipes sont déjà très habituées à la forte présence de la robotisation sur la chaîne de production, et que dans son état actuel, Apollo ne semble pas encore très menaçant pour l’emploi des collaborateurs.

Apollo n’est pour l’instant qu’en phase de test chez Mercedes, avec une présence encore très récente sur les chaînes de production. Mais la marque affiche une conviction claire : ce type de technologie a sa place dans l’usine de demain. Si la robotique humanoïde ne constitue pas encore un avantage concurrentiel tangible, l’ignorer pourrait s’avérer plus risqué que d’y croire trop tôt.

La course à l’intégration de ces robots est lancée, mais elle ne se jouera pas seulement sur la prouesse technologique : il faudra aussi prouver l’utilité, la fiabilité, et l’impact réel de ces machines sur le terrain.