De nouvelles réglementations vont rendre la motorisation hybride rechargeable bien moins intéressante, notamment pour les flottes.

Si l’électrique stagne en Europe, l’hybride rechargeable retrouve des couleurs. Entre janvier et avril, les PHEV ont vu leurs ventes progresser de 6,7 % et ont stabilisé leur part de marché à 7,2 %.

En France aussi, les ventes d’hybrides rechargeables sont stables, mais elles sont désormais loin derrière les 100 % électriques (8,1 % de part de marché pour les PHEV de janvier à mai, contre 17,5 % pour les électriques). Et l’écart devrait grandement se creuser en 2025, année où des évolutions de réglementations vont pénaliser les modèles hybrides “plug-in”.

Le calcul des émissions “officielles” des hybrides rechargeables va changer. Il va se durcir afin de se rapprocher de la réalité. Actuellement, les PHEV sont annoncés avec des valeurs de consommations et de rejets de CO2 très bas car l’homologation met l’accent sur l’usage en tout électrique.

Mais de nombreuses études ont montré qu’en usage réel, ces modèles sont bien plus polluants. D’autant plus que de nombreux utilisateurs ne rechargent pas assez l’auto.

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C’est particulièrement le cas des véhicules utilisés par les pros. Ceux-ci sont achetés en raison d’une fiscalité avantageuse (des exonérations de taxes pour les modèles sous 60 g/km de CO2). Mais une fois livrés, ces hybrides sont surtout utilisés en mode thermique, un mode où la consommation s’envole en raison du poids de la batterie.

Avec une nouvelle méthode de calcul, les rejets de CO2 homologués devraient doubler en 2025. De quoi rendre les hybrides rechargeables moins intéressants pour les flottes. Des modèles peuvent notamment ne plus entrer dans les quotas de véhicules dits à faibles émissions (moins de 50 g/km) qui sont imposés par la loi climat. De plus, au 1er janvier 2025, pour les pros, les véhicules hybrides ne seront plus exonérés de la taxe annuelle sur les émissions de CO2.

Sans oublier qu’en 2025, les hybrides rechargeables seront soumis au malus au poids, qui s’applique sur les modèles thermiques dès 1600 kg. Les PHEV auront le droit à un abattement de 200 kg. Mais de nombreux modèles se retrouveront pénalisés, d’autant que les derniers venus sont annoncés avec de plus grosses batteries. Par exemple, un Toyota RAV4 PHEV est à 1910 kg en masse à vide.

Le véhicule électrique restera épargné, et sera encore un temps la solution anti-taxes pollution.