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Une récente étude montre que la transition vers l’électrique risque d’avoir un impact important sur l’industrie automobile allemande. Près de 200 000 emplois pourraient disparaître d’ici 2035.
La VDA (Verband der Automobilindustrie, l’association de l’industrie automobile allemande), a récemment publié une étude pour analyser l’évolution des métiers dans le secteur et comprendre les changements à venir. Les conclusions donnent le vertige. En effet, l’électrification massive du parc pourrait faire perdre environ 200 000 emplois à l’Allemagne d’ici 2035. Un cataclysme pour ce pays de l’automobile.
Les auteurs du rapport expliquent que « la production de véhicules électriques nécessite globalement moins d’emplois que par le passé ». Ceux dans les domaines de la mécanique, de l’ingénierie industrielle et de la métallurgie, ont par exemple perdu de leur importance. En revanche, les métiers dans la R&D, l’informatique, l’électronique et le développement de logiciels sont de plus en plus recherchés.
Pour atténuer les pertes d’emploi, l’étude rappelle l’importance de la formation continue au sein même des entreprises. Il faut également être capable de recruter des travailleurs qualifiés dans les domaines qui deviennent plus pertinents. Sur ce dernier point, l’industrie automobile allemande s’en sort plutôt bien. En effet, les postes dans les ressources humaines ont augmenté de 36 % depuis 2013.
Malgré cela, le solde de l’emploi était déjà négatif entre 2019 et 2023. Si cette tendance s’accélère, l’industrie automobile allemande devrait compter 186 000 travailleurs de moins en 2035 par rapport à 2019. Les auteurs du rapport soulignent toutefois qu’il existe « une grande incertitude quant à l’ampleur réelle du phénomène de l’électrification du parc ». Plusieurs scénarios sont sur la table.
À lire aussiFin des voitures thermiques en 2035 : le patron de BMW demande à l’Europe de faire marche arrièreD’une part, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans certains domaines peut freiner la croissance des voitures électriques. D’autre part, le cadre politique peut influer, dans un sens ou dans l’autre sur l’évolution de l’industrie. Pour Hildegard Müller, présidente de la VDA, « la transformation de notre secteur est une tâche gigantesque. Les entreprises allemandes et leurs employés mettent tout en œuvre pour qu’elle réussisse ».
Quoi qu’il en soit, malgré les 280 milliards d’euros qui vont être investis dans la R&D et les 130 milliards d’euros mis dans la conversion des usines, il y aura des pertes d’emploi. C’est inévitable. L’Europe perd de plus en plus de sa compétitivité. Les prix de l’électricité sont jusqu’à 3 fois plus élevés pour les entreprises allemandes que pour leurs concurrents internationaux, tels que les États-Unis ou la Chine.
Pour passer la vague, l’association allemande réclame un soutien financier. « C’est le cadre politique et les subventions qui décident si les investissements futurs auront lieu en Allemagne, si les nouvelles choses qui se profilent seront créées ici avec de nouveaux emplois ou ailleurs. Ces éléments peuvent donc renforcer ou atténuer les effets sur l’emploi », peut-on lire dans le compte-rendu de la VDA.
« Des prix de l’énergie compétitifs, une bureaucratie moins écrasante, des procédures de planification et d’approbation rapides, un système d’impôts et de taxes compétitif, davantage d’accords de libre-échange… ». La liste est longue, mais les tâches sont urgentes. Les premiers signes d’une crise dans l’industrie automobile allemande sont déjà là. En effet, le groupe Volkswagen est en grande difficulté.
Il y a quelques jours, le géant allemand a officialisé la fin de la production dans l’usine Audi à Bruxelles. Mais ce n’est peut-être que le début. Plusieurs usines en Allemagne sont également menacées. En tout, Volkswagen pourrait supprimer 30 000 emplois au cours des prochaines années et abandonner plusieurs projets.
À lire aussiPorsche fait marche arrière sur l’électrique et prend une décision radicalePour tenter de limiter la casse, l’entreprise de Wolfsburg a annoncé la réduction des salaires de 10 % et leur gel en 2025 et 2026. Le groupe cherche à économiser 4 milliards d’euros. De son côté, Mercedes n’est pas non plus dans une situation idéale. La marque a développé une large gamme de voitures électriques mais elle a du mal à les écouler. Au troisième trimestre 2024, les ventes ont encore chuté.
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