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La législation plus permissive au Royaume-Uni lui permet un grand éventail d’excès automobiles autorisé à circuler librement sur la voie publique, comme cet étrange mélange transcendant nationalités, époques et carburants et dont vous pouvez maintenant devenir propriétaire.
Au-delà de l’aspect écologique effectivement tout à fait discutable, le rétrofit, cette opération complexe visant à troquer un moteur thermique contre un électrique, lance des débats houleux quand le choix de la base heurte la sensibilité de puristes horrifiés par la liberté que ressentent certains de faire ce que bon leur semble avec un objet leur appartenant. Et tout porte à croire que cette splendide BMW 3.0 CSL, dont le six cylindres en ligne a été remplacé par un moteur de Tesla, ne manquera pas de faire couler beaucoup d’encre et de noircir de nombreux pixels.
Ce sacrilège a été réalisé dans les règles de l’art par Electric Classic Cars, l’une des références mondiales en matière de rétrofit, située au Pays de Galles et fondée par Richard Morgan, ancien pilote de rallye et ingénieur. La base n’est pas celle d’une authentique CSL, ce modèle d’homologation produit à 1 265 exemplaires à partir de 1972 pour permettre à la plateforme E9 de participer au Championnat d’Europe des voitures de tourisme, ce qui permettra à certains de ranger fourches et bûchers. Non, il s’agit en fait d’une plus courante 3,0 CSi de 1975 ayant passé plusieurs décennies dans une grange à recueillir l’eau de pluie à travers son toit ouvrant à cause d’une fuite dans la toiture. Quand on connaît la propension à rouiller de la grande majorité des voitures de l’époque, on se doute bien que le destin de la pauvre BMW la menait dès lors plutôt vers la casse que le musée.
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Une fois les fondations assainies, l’heure est venue de dire adieu au six cylindres en ligne M30 3.0 injection de 200 ch et à sa transmission. Après une minute de silence réglementaire, entre en scène la donneuse d’organes, une Tesla Model S P85, léguant batterie lithium-ion de 85 kWh, moteur de 421 ch et tous les accessoires nécessaires. La première a été coupée en deux, une majorité des cellules prenant place sous le capot, le reste s’intercalant entre le dossier de la banquette arrière et le coffre pour préserver la répartition des masses originales, tandis que le moteur prend place au centre du train arrière. Il n’y a pas de chiffres précis donnés, mais la masse finale obtenue serait similaire à celle d’origine avec le plein d’essence fait et un passager à bord. Évidemment, suspensions et freins ont été revus en conséquence pour tempérer les élans de la puissance multipliée par deux. Le 0 à 100 km/h serait désormais expédié en un peu plus de trois secondes et l’autonomie annoncée est de 320 km. L’opération complète a duré près de trois ans et Richard Morgan lui-même la présente sur sa chaîne YouTube ci-dessous.
Bien sûr, les règles légales bien plus strictes entourant le rétrofit de ce côté-ci de la Manche rendraient impossible l’homologation d’un tel engin en France, mais si d’aventure vous vouliez tout de même devenir propriétaire de cette étrangeté, sachez qu’elle sera mise aux enchères chez Bonhams le 24 juin prochain à Chichester, au Festival of Speed de Goodwood. Comptez selon les prévisions entre 200 000 et 240 000 €.
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