AccueilArticlesFreiner les ventes des voitures électriques made in China : une décision contre-productive ?

Freiner les ventes des voitures électriques made in China : une décision contre-productive ?

La suite de votre contenu après cette annonce

C’est officiel : les 27 États membres ont validé la décision de la Commission européenne au sujet des droits de douane sur les voitures électriques chinoises. En toute logique, Pékin s’y oppose fermement. Mais est-ce vraiment la bonne approche à adopter ? Des analystes estiment qu’il pourrait s’agir d’une décision contre-productive pour l’Europe.

Un risque pour les objectifs climatiques de l’Europe

L’Union européenne a décidé de freiner l’arrivée des voitures électriques made in China sur son sol. Une nouvelle taxe a récemment été adoptée par les États membres. Ces droits de douane vont obliger les constructeurs chinois à s’acquitter de lourdes sommes (jusqu’à 45,3 % pour SAIC) s’ils veulent vendre leurs modèles en Europe. Une décision similaire a été prise aux États-Unis et au Canada.

Les Occidentaux s’inquiètent des risques de « surcapacité chinoise ». Les subventions accordées par Pékin ont également poussé la Commission à agir. Mais ces sanctions pourraient en réalité être contre-productives étant donné les objectifs climatiques ambitieux fixés par l’Europe. Aussi parce que la Chine risque de riposter avec des sanctions qui viseront directement les constructeurs historiques.

« Il n’y a aucune chance que l’Union européenne et les États-Unis atteignent leurs objectifs climatiques dans les délais qu’ils ont initialement fixés sans l’aide des véhicules électriques chinois », estime par exemple Tu Le, directeur général de Sino Auto Insights. Selon lui, les autorités des pays concernés devront « soit adapter leurs objectifs, soit autoriser l’entrée, au moins partielle, des véhicules électriques chinois ».

Les constructeurs allemands dans le viseur de la Chine ?

L’objectif qui consiste à mettre fin à la vente de voitures thermiques neuves en 2035 semble difficilement atteignable sans l’aide de la Chine. Freiner l’accès des voitures électriques made in China sur notre sol reviendrait à « limiter la disponibilité et l’accessibilité financière », prévient MingYii Lai, de Daxue Consulting. Selon ces analystes, cette stratégie protectionniste ne serait donc pas un bon calcul. Au contraire.

À lire aussiEn Chine, les voitures électriques représentent déjà une vente sur quatre

Sans oublier le fait que les constructeurs automobiles allemands dépendent fortement du marché chinois pour réaliser des bénéfices. M. Tu précise que « les deux plus grands constructeurs automobiles européens (Stellantis et Volkswagen) ont maintenant des participations significatives dans les marques chinoises de véhicules électriques et il est dans leur intérêt que ces entreprises réussissent ».

Désormais, la Commission européenne a les mains libres pour mettre en application cette nouvelle loi. La taxe doit officiellement entrer en vigueur fin octobre. Bruxelles semble en bonne posture pour aller jusqu’au bout et « défendre la filière automobile européenne » et ses 14 millions d’emplois. Une ligne protectionniste assumée par Ursula Von der Leyen depuis le début de l’enquête il y a un an.

Pékin ne veut pas de cette taxe sur les voitures électriques

De son côté, le gouvernement chinois n’a pas tardé a faire savoir qu’il était « fermement opposé » aux nouveaux tarifs douaniers. Un porte-parole du ministère chinois du Commerce a précisé que « la Chine s’oppose fermement aux pratiques protectionnistes injustes, non conformes et déraisonnables de l’Union européenne et à l’imposition de droits de douane sur les véhicules électriques chinois ».

Il sera nécessaire de « revenir sur la bonne voie », peut-on lire dans le communiqué de presse officiel. Sans surprise, les constructeurs de l’empire du Milieu se rangent derrière le discours de Pékin. Geely a par exemple déclaré le 4 octobre que « cette décision risque d’entraver les relations économiques et commerciales entre l’Union européenne et la Chine ». Et on peut penser que le géant automobile n’a pas tort.

Le patron de Xpeng a également tenu un discours dans ce sens. Selon lui, les marques chinoises ne veulent pas être « l’alternative bon marché aux produits existants ». Il estime que les voitures électriques made in China sont plus abouties (en particulier les modèles Xpeng). Et qu’elles vont permettre d’apporter « la meilleure technologie qui a été développée sur un marché chinois hautement compétitif ».

La suite de votre contenu après cette annonce

La suite de votre contenu après cette annonce



Nos guides