AccueilArticlesFlottes : le nombre impressionnant de grandes entreprises qui ne commandent pas de véhicule électrique

Flottes : le nombre impressionnant de grandes entreprises qui ne commandent pas de véhicule électrique

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En 2024, seulement un quart des groupes concernés par la loi « LOM » ont respecté les obligations de verdissement de leur flotte.

Transport & Environment vient de publier son rapport 2025 sur le respect des objectifs d’électrification des flottes des grandes entreprises. Pour rappel, la loi d’orientation des mobilités a mis en place une obligation progressive d’électrification des flottes de plus de 100 voitures et utilitaires. En 2022 et 2023, 10 % des commandes devaient concerner des modèles dits à faibles émissions, en clair des électriques ou hybrides rechargeables. Depuis 2024, c’est 20 %.

C’est donc le premier rapport de T&E avec ce nouveau quota, et cela se traduit par une chute du nombre de flottes qui respectent la LOM. Alors qu’en 2023, 40 % des sociétés concernées respectaient le quota de 10 %, en 2024, seulement 25 % sont dans les clous de la réglementation durcie.

La Poste est un très bon élève

Toutefois, T&E souligne qu’un écart se creuse entre de très bons élèves… et de très mauvais. Selon Léo Larivière, responsable transition automobile à T&E France et auteur du rapport, « la tendance des années précédentes se confirme. D’un côté, une minorité d’entreprises a déjà fait sa transition électrique. De l’autre, un large bloc n’est pas au rendez-vous. C’est regrettable, car les témoignages des entreprises engagées sont unanimes : les retours sont très positifs, en particulier sur le plan financier. Aucune n’envisagerait de revenir en arrière ».

Chez les « leaders », qui représentent un peu plus d’un groupe sur dix, il y a une part de véhicules à faibles émissions allant de 38 à 100 % des immatriculations. La Poste est un vrai bon exemple : 69 % de ses modèles immatriculés en 2024 étaient des électriques. A l’inverse, la moitié des flottes retardataires a immatriculé moins de 2 % de véhicules à faibles émissions.

Vers un durcissement de la loi

Parmi les mauvais élèves, on trouve la SNCF, avec seulement 5 % de livraisons en électrique en 2024.  T&E souligne d’ailleurs que 45 % des flottes visées par la loi LOM n’ont immatriculé aucun véhicule électrique. Pour l’ONG, « le retard dans la conversion électriques des grandes flottes n’est pas dû aux obstacles techniques mais à l’absence de projet de transition ».

Pour preuve, au sein d’un même secteur, des entreprises confrontées aux mêmes défis opérationnels affichent des performances diamétralement opposées. Quand Orange est à 58 % d’immatriculations en électrique, c’est 0 % chez Altice ! Autre exemple, dans le secteur du leasing, Crédit Agricole est à 38 % de véhicules électriques, quand le groupe BPCE plafonne à 8 %.

T&E rappelle l’importance de verdir ces flottes, car ces groupes ont un poids énorme sur le marché automobile français, ils immatriculent deux tiers des véhicules neufs. Ils sont donc en conséquence les principaux fournisseurs de véhicules électrifiés sur le marché de l’occasion.

T&E soutient d’ailleurs la proposition de loi qui vise à renforcer les dispositions de la loi LOM, avec des sanctions pour le non respect des quotas et l’exclusion des hybrides rechargeables. La loi actuelle permet d’opter pour les hybrides rechargeables, même si ce n’est pas la bonne solution pour T&E, qui estime que les PHEV sont mal utilisés dans les entreprises en n’étant pas assez rechargés.

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