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Au cours des prochaines années, l’industrie des transports pourrait vivre des changements majeurs. La voiture individuelle perd du terrain face aux nouvelles formes de mobilité partagée et aux taxis autonomes. Alors, doit-on s’attendre à la mort de la voiture telle que nous la connaissons aujourd’hui ?
L’automobile a longtemps été perçue comme un symbole de liberté, d’indépendance et de statut social. Posséder une voiture signifiait pouvoir se déplacer librement, sans contraintes. Cette perception semble en train de changer.
En effet, une récente étude réalisée par Getaround, en collaboration avec YouGov, révèle une baisse significative de l’intérêt pour la voiture individuelle, au profit de nouvelles formes de mobilité partagée, plus économiques et écologiques. À cela s’ajoute l’émergence des taxis autonomes, des engins qui pourraient bien bouleverser l’industrie du transport.
Les résultats de cette enquête, réalisée dans le cadre de la Semaine européenne de la mobilité, dresse un tableau intéressant sur les nouvelles habitudes de mobilité des Français et sur leur rapport à la voiture individuelle. Le baromètre, basé sur un échantillon représentatif de 1 001 personnes, permet de mieux comprendre les tendances actuelles.
En 2024, 87 % des ménages français possèdent encore une voiture, un chiffre qui peut paraître élevé. Mais selon l’étude, une proportion significative de ces automobilistes serait prête à abandonner leur véhicule dans un avenir proche. En effet, 47 % des Français envisagent de se séparer de leur voiture dans les mois ou années à venir.
À lire aussiLa France peut-elle encore rattraper son retard sur les robotaxis ?Cette tendance à la démotorisation est particulièrement prononcée dans les grandes métropoles, ce qui est logique. A Paris et en Île-de-France, 70 % des utilisateurs de services d’auto-partage ne possèdent plus de voiture. Ce chiffre tombe à 55 % dans les autres grandes métropoles françaises. Sans surprise, cette proportion diminue à 28 % dans les petites villes, où les infrastructures de transports publics sont souvent beaucoup moins développées et où la voiture individuelle est indispensable.
Cela n’est pas une nouveauté : les alternatives à la voiture individuelle se développent plus rapidement dans les zones où les transports en commun sont accessibles. Mais l’une des conclusions les plus marquantes de l’étude est la dimension économique de la démotorisation. En effet, 42 % des Français déclarent que le coût élevé de la possession d’une voiture est la principale raison pour laquelle ils renoncent à cet achat. Une tendance qui s’étend donc en dehors des métropoles.
L’étude montre aussi que la mobilité partagée n’est pas un modèle qui convient à tout le monde. Les jeunes générations sont plus enclines à pouvoir se passer d’une voiture individuelle. Les résultats de l’enquête montrent que 50 % des 18-24 ans et 61 % des 25-34 ans seraient prêts à utiliser un véhicule électrique via un service d’auto-partage, contre seulement 44 % pour le reste de la population. Une évolution des mentalités qui peut avoir des conséquences dans les temps.
Enfin, on constate que le modèle de l’autopartage aide à la diversification des moyens de transport. De quoi favoriser d’autres modes de déplacement, comme le vélo, les transports en commun ou la marche, en fonction des besoins spécifiques. L’étude montre que cette approche multimodale de la mobilité contribue à réduire l’encombrement des routes et à diminuer l’impact environnemental global des déplacements urbains.
Bref, on constate que dans les grandes villes, la place de la voiture devient de plus en plus limitée. Les embouteillages, le manque de stationnement et la saturation des infrastructures routières rendent la possession d’une voiture individuelle de moins en moins pratique (et utile). L’urbanisation croissante pousse les citadins à repenser leurs modes de déplacement. Et la voiture individuelle pourrait être la grande perdante de ce changement de mentalité.
Alors que la voiture individuelle perd du terrain, une nouvelle forme de transport pourrait prendre sa place : les taxis autonomes. Ce secteur, en plein essor, est porté par des entreprises comme Waymo, Uber, Tesla, Rimac et même Hyundai. Elles investissent massivement dans le développement de technologies de conduite autonome. Ces entreprises misent sur le fait que, dans un futur proche, les taxis autonomes pourraient remplacer la voiture individuelle, aussi bien dans les villes qu’à la campagne.
Rimac, entreprise croate célèbre pour sa supercar électrique, a récemment annoncé son entrée sur le marché des taxis autonomes avec le projet Verne. Ce robotaxi vise à offrir une alternative séduisante à la voiture individuelle. La vision de Rimac est claire : proposer des véhicules partagés haut de gamme capables de rivaliser en termes de confort et de performance avec les voitures privées. Le service sera déployé à Zagreb en 2026.
Tesla, de son côté, a également fait des taxis autonomes une priorité. Elon Musk affirme depuis plusieurs années que son robotaxi pourrait changer la manière dont nous nous déplaçons en ville. Des véhicules autonomes sans pédales ni volant, capables d’aller d’un point A à un point B sans chauffeur. La firme d’Austin imagine un modèle de « flotte partagée » capable de transformer la mobilité urbaine. Nous en saurons davantage le 10 octobre prochain.
À lire aussiRobotaxi : le patron d’Uber ne croit pas vraiment au taxi autonome de TeslaSi Rimac et Tesla ont fait parler d’eux au cours des derniers mois, Waymo reste l’un des acteurs incontournables du secteur. Filiale d’Alphabet (la maison mère de Google), Waymo a déjà lancé plusieurs programmes pilotes dans des villes américaines (notamment à San Francisco ou à Phœnix). En testant ses véhicules autonomes dans des conditions réelles, Waymo se positionne comme le leader incontesté des taxis autonomes.
Si le potentiel des taxis autonomes semble immense, leur adoption à grande échelle dépend encore de plusieurs facteurs. Les réglementations doivent être adaptées pour encadrer l’utilisation de ces véhicules, et la sécurité reste une préoccupation majeure. De plus, l’acceptation sociale de cette technologie n’est pas encore acquise. Beaucoup d’utilisateurs hésitent à faire confiance à des véhicules sans conducteur, même si les premiers tests sont encourageants.
La voiture individuelle, autrefois reine des routes, est donc clairement en train de perdre du terrain. Si sa mort définitive n’est pas encore actée, il est clair que nous sommes à l’aube d’une révolution majeure dans la manière dont nous nous déplaçons. Les prochaines années seront cruciales pour déterminer si les taxis autonomes deviendront la norme, ou si les constructeurs automobiles parviendront à réinventer la voiture individuelle.
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