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Historiquement, les produits en provenance de Chine ont toujours été considérés comme étant de qualité moyenne, pour dire les choses poliment. Mais grâce aux voitures électriques, l’image du « made in China » est en train d’évoluer. Nous avons pris le volant de la Wuling Cloud EV, un petit SUV positionné sur le segment B, comparable aux Peugeot 2008, Volvo EX30 et Kia EV3. Alors, la marque chinoise peut-elle espérer rivaliser avec des constructeurs bien établis ?
Wuling fait partie des constructeurs automobiles chinois qui s’attaquent sérieusement à l’Indonésie. Dans ce pays d’Asie du Sud-Est, la marque a réussi à s’imposer comme la référence sur l’électrique. La firme de l’Empire du Milieu commercialise trois modèles sur des segments différents : les Air EV, Binguo EV et Cloud EV. Présent dans le pays depuis 2017, Wuling contrôle déjà 52 % du marché de l’électrique.
Pour en arriver à ce stade, le fabricant a fait le choix de produire ses véhicules sur le sol indonésien. Les voitures électriques sont par exemples fabriquées à Cikarang, dans une région à l’ouest de Java. Avec un réseau de 150 concessionnaires répartis sur l’ensemble du territoire, la marque a réussi à se faire un nom dans le domaine de l’électrique, et à doubler ses concurrents locaux : Hyundai, Kia ou encore Toyota.
Après notre découverte des Air EV et Binguo EV, nous avons décidé de monter à bord du modèle le plus premium de la gamme électrique : la Cloud EV. Avec 4 295 mm de longueur, 1 850 mm de largeur et 1 652 mm de hauteur, les dimensions de ce petit SUV sont similaires à celles du Peugeot 2008 électrique. Côté design, le véhicule chinois ne mettra probablement pas tout le monde d’accord.
Même si c’est évidemment moins prononcé, on retrouve le célèbre nez du Fiat Multipla. Certains adorent, d’autres détestent. En tout cas, la Cloud EV a sa propre identité, inspirée des nuages. Elle ne ressemble à aucune autre voiture visible dans les rues de Denpasar. C’était un aspect que nous pouvions reprocher à la Binguo EV, le modèle intermédiaire de Wuling, qui a une apparence plutôt quelconque. Voire fade.
À lire aussiEssai – Wuling Air EV : la petite électrique à 11 000 € dont les Français rêvent ?En faisant le tour du véhicule, on constate que la firme chinoise a soigné les moindres détails de son SUV. On a par exemple des poignées de porte escamotables avec reconnaissance de clé. Lorsque le propriétaire du véhicule s’approche avec la clé dans sa poche, les poignées s’ouvrent et il suffit de les actionner pour ouvrir la portière. C’est visuellement esthétique et cela permet d’améliorer l’efficience.
Ce n’est pas tout : la voiture électrique est dotée d’un hayon électrique et de plusieurs caméras à l’avant, à l’arrière et sur les côtés. De quoi faciliter les manœuvres et ajuster son positionnement dans le trafic très dense de Bali. Les roues sont montées sur des jantes de 18 pouces et le choix avec 4 couleurs différentes : Pristine White (blanc), Maltese Blue (bleu), Milk Tea (crème) et Starry Black (noir).
À l’intérieur, c’est confortable ! Le grand écran central saute aux yeux. Il fait 15,6 pouces, c’est légèrement plus grand que sur une Tesla Model 3. Il permet de gérer tous les réglages du véhicule, de sélectionner les ADAS (Advanced Driver Assistance Systems), ou encore d’activer la caméra. À côté, le petit SUV dispose également d’un second petit écran de 8,8 pouces placé en face du conducteur.
Les réglages des sièges sont électriques, il y a un chargeur à induction, des porte-gobelets, l’habitacle est plutôt spacieux à l’arrière et les rangements sont nombreux. Notamment au niveau de la console centrale. Bon, il faut aimer le design des sièges matelassés en similicuir, mais à part ça on a un intérieur vraiment bien travaillé. Ce n’est pas le grand luxe, mais les finitions sont assez propres.
La Cloud EV n’est disponible que dans une seule configuration. Elle est équipée d’un groupe motopropulseur de 134 ch et 200 Nm de couple. Pour ce qui est de la batterie, la marque a fait le choix d’embarquer un pack LFP de taille moyenne (50,6 kWh). Sur le papier, cela donne une autonomie de 460 km en cycle CLTC (la norme chinoise). La recharge se fait en AC ou DC. Il faut 30 minutes pour passer de 30 à 80 %.
Au cours de notre test, nous avons parcouru 74 km et utilisé 19 % de la capacité de la batterie. Si on se fie à nos chiffres, l’autonomie de la Cloud EV avoisinerait donc les 390/400 km en zone urbaine. Et on serait certainement aux alentours des 260/280 km sur l’autoroute. Des performances largement suffisantes pour les habitants de l’île de Bali qui ne parcourent que très rarement de longues distances.
Alors, le Peugeot 2008 pourrait-il rivaliser ? Premier SUV électrique compact de la marque au lion, l’e-2008 est équipé d’une batterie de 50 kWh et offre une autonomie de 406 km. Côté motorisation, le véhicule est doté d’un moteur électrique de 136 ch. En France, il démarre à 39 250 euros. Fabriqué à Vigo, en Espagne, les coûts de production ne sont évidemment pas les mêmes que pour la Cloud EV.
Et qu’en est-il du Volvo EX30, un véhicule électrique fabriqué dans une usine chinoise. Un pays où le coût de la main-d’œuvre se rapproche davantage de celui pratiqué en Indonésie. En version Single, le modèle suédois est équipé d’un moteur de 272 ch et d’une batterie LFP de 51 kWh. Dans cette configuration, la marque estime que son petit SUV est capable de parcourir 344 km (en cycle WLTP).
Le Volvo EX30 démarre à 39 100 euros sur le marché français. De son côté, la Cloud EV est proposée à partir de 448 millions de roupies, soit l’équivalent de 26 000 euros. À Bali, les automobilistes peuvent bénéficier d’un bonus écologique. Avec l’aide de l’État, le prix du petit SUV descend à 400 millions, soit 23 500 euros. Si le prix peut sembler intéressant, il reste assez élevé du point de vue des Indonésiens.
Pour pousser la comparaison, regardons ce qui se fait du côté du marché chinois. La Cloud EV joue également dans la même cour que le BYD Yuan Up, un autre petit SUV électrique aux dimensions similaires. Équipé avec une batterie de 45,1 kWh, le modèle de BYD promet 401 km d’autonomie en cycle CLTC. Il est proposé au sein de l’empire du Milieu au tarif de 119 800 yuans, soit 15 500 euros.
À lire aussiTémoignage – Magali a choisi le Volvo EX30 pour remplacer son Kia Niro électriqueIl est difficile de comparer des véhicules sur des marchés différents. Mais une chose est sûre : les marques chinoises ont trouvé la formule pour fabriquer des voitures électriques abordables. Il faut dire que Pékin y a largement contribué, à grands coups de subventions publiques, mais quand même. Avec des véhicules de plus en plus aboutis, on peut sérieusement penser que les firmes historiques ont du souci à se faire.
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