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Wuling mène l’offensive en Asie du Sud-Est. En Indonésie, le constructeur chinois tente d’électrifier le parc automobile avec trois modèles : les Air EV, Binguo EV et Cloud EV. Si on met de côté notre chauvinisme français, force est de constater qu’il s’agit de bonnes petites voitures électriques. Automobile Propre a eu l’occasion de tester la Binguo EV, l’équivalent de notre R5 électrique.
Alors que le marché chinois est saturé, les fabricants de voitures électriques nationaux tentent de s’exporter pour trouver un second souffle. Et augmenter leurs marges au passage. C’est précisément le cas de Wuling Motors, une marque dont le siège se trouve à Liuzhou, en Chine. Le constructeur mise sur l’Asie du Sud-Est pour se développer et toucher des pays où l’électrification n’en est qu’à ses balbutiements.
En Indonésie, peu de modèles électrifiés sont encore visibles sur les routes. Mais avec des modèles comme ceux de Wuling, la tendance pourrait bien s’inverser. Dans l’archipel, le prix des véhicules électriques est plutôt abordable. Il est, par exemple, possible de s’offrir une petite Air EV pour seulement 11 000 euros. Un modèle à peine plus grand qu’un quadricycle qui offre de 200 à 300 km d’autonomie.
À lire aussiPour vendre ses voitures électriques, ce constructeur chinois recrute chez TeslaJuste au-dessus dans la gamme du fabricant chinois, on a la Binguo EV. Une citadine de la taille de la R5 électrique. La voiture chinoise mesure 3 950 mm de long, 1 708 de large et 1 580 de haut pour un empattement de 2 560 mm. Elle est disponible en deux finitions : Long Range et Premium Range. La première promet 330 km d’autonomie en cycle CLTC et la seconde fait encore mieux avec 410 km CLTC.
La Binguo EV Long Range est équipée d’une batterie de 31,9 kWh tandis que sa grande sœur dispose d’un pack de 37,9 kWh. Grosse différence avec la petite Air EV, cette R5 chinoise accepte la recharge en courant continu (DC). Et ça change tout ! Sur une borne rapide, la marque promet un 30-80 % en 35 minutes. En charge lente, il faudra compter entre 5 heures 30 et 6 heures 30 pour passer de 20 à 100 %.
Nous avons pris le volant du modèle en version Long Range dans les rues de Denpasar, à Bali. S’il convient de se « méfier » du cycle CLTC, l’équivalent chinois de notre WLTP, nous avons été agréablement surpris par l’autonomie offerte par cette Binguo EV. Sur un parcours de 92 km, avec la climatisation allumée en permanence, le véhicule n’a consommé « que » 28 % de la capacité de la batterie.
Ce qui donne une consommation de 9,6 kWh/100 km. Théoriquement, nous pourrions donc parcourir 328 km sur une seule charge avec ce véhicule. Exactement ce que promet la marque. Précisons tout de même qu’il s’agissait d’un trajet 100 % urbain. Nous n’avons jamais dépassé les 70 km/h. Ce qui explique aussi ces bons chiffres. La réalité se trouve probablement aux alentours des 280/300 km d’autonomie.
À l’intérieur, nos premières sensations sont bonnes. On prend place à bord d’une voiture dont l’habitacle a été travaillé, cela ne fait aucun doute. Comme chez Tesla, c’est minimaliste. On a une planche de bord simple avec deux écrans, un pour les données de conduite et l’autre pour les réglages. Et quelques commandes au niveau de la console centrale : le sélecteur de vitesse et le frein à main automatique.
Les sièges sont en similicuir, ce qui n’est pas le cas dans la Air EV. Après quelques kilomètres sur des routes cabossées, difficile de dire que le confort de cette Binguo EV puisse égaler celui de la nouvelle Mercedes Classe E, mais nous sommes surpris par sa capacité à encaisser les chocs. On se sent mieux que dans une Fiat 500 électrique : pas de bruit d’air ou de grincements. La Binguo EV est plutôt silencieuse.
Si le modèle ne propose pas beaucoup d’équipements, l’essentiel est là. Nous avons été particulièrement heureux de découvrir que le modèle dispose, par exemple, d’une caméra de recul. Un gadget qui n’en est pas un dans les ruelles étroites de la capitale balinaise. Autre petit détail : à l’avant, les sièges peuvent être ajustés de manière électrique. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est un petit plus non négligeable.
Comme pour tous ses modèles, Wuling met le paquet sur les couleurs. Le véhicule est disponible en trois coloris différents : « Milk Tea » (c’est la couleur du véhicule que nous avons essayé), en « Galaxy Blue » et en « Mousse Green ». De quoi détonner parmi les 99 % de véhicules gris, blanc et noir qui roulent à Bali. Un argument de plus pour convaincre les indonésiens de passer à l’électrique.
À lire aussiQuelle est la durée de vie d’une batterie de voiture électrique ? Voilà enfin une réponse précise !L’électrique chinoise dispose d’un petit coffre, mais bien optimisé. Comme vous pouvez le deviner sur les photos, deux caisses de rangement ont été installées à l’arrière du modèle pour permettre aux utilisateurs de ranger un maximum de choses (les chargeurs, par exemple). Sur une petite citadine, c’est vraiment pratique. Une fois les sièges rabattus, la Binguo EV offre un volume de 790 litres.
Si les constructeurs occidentaux ne savent pas encore fabriquer des voitures électriques moins chères que les thermiques, ce n’est pas le cas en Chine. Grâce à des matières premières de plus en plus accessibles, les fabricants de l’empire du Milieu sont en capacité de proposer des électriques à des tarifs impressionnants. La Binguo EV est vendue à partir de 367 millions d’IDR, soit 21 500 euros.
C’est le prix de la version Long Range, celle avec les 330 km (en cycle CLTC) d’autonomie. La variante Premium Range, qui promet 410 km d’autonomie CLTC, démarre quant à elle à 24 500 euros. Des tarifs plutôt corrects en comparaison de ceux pratiqués sur le Vieux Continent. À titre de comparaison, et en gardant en tête que les taxes sont différentes, la R5 électrique avec la petite batterie (40 kWh) sera par exemple commercialisée à partir de 27 990 euros. L’ë-C3 fait mieux avec un prix de départ à 23 300 euros.
En réalité, il est difficile de comparer cette Binguo EV avec une R5 électrique ou une ë-C3. Ou tout autre modèle européen d’ailleurs. Les certifications ne sont pas les mêmes, les coûts de fabrication non plus. Si Wuling décidait d’exporter son modèle en Europe, il pourrait toutefois échapper aux nouveaux droits de douane sur les voitures électriques made in China. En effet, la marque dispose d’une usine en Indonésie.
Quoi qu’il en soit, force est de constater que les constructeurs chinois ont une longueur d’avance sur les marques historiques. Ces petites voitures électriques sont exactement ce dont l’Europe a besoin pour relancer une dynamique positive sur le marché de l’électrique. Reste à savoir si nous aurons besoin de la Chine pour y parvenir. Et si les consommateurs européens sont prêts à acheter ce genre de véhicule.
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