Volkswagen ID.3

Après un premier passage au Supertest, la Volkswagen ID.3 revient pour un match retour. Et les surprises sont nombreuses !

La Volkswagen ID.3 a été l’une des premières voitures à passer au Supertest. Toutefois, les températures plus fraîches (même si la différence n’explique pas totalement les conso’ relevées) et les pneus hiver très énergivores montés sur le modèle d’essai ont faussé nos résultats. Dès lors, difficile alors de les exploiter pour nos comparaisons. Forts d’un protocole encore plus strict, et d’une solide expérience (nous n’acceptons plus la présence de pneus hiver, par exemple), nous avons repassé au crible l’ID.3, dans sa version restylée.

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Présentation de la Volkswagen ID.3 Pro

Pour ce nouveau cru, la Volkswagen ID.3 s’offre uniquement des retouches cosmétiques, avec un nouveau bouclier, une signature lumineuse revue et un habitacle doté de nouveaux matériaux. Sans surprise, elle profite aussi des dernières mises à jour logicielles déployées par la marque depuis le lancement. Côté technique, rien ne change. On y retrouve donc la plateforme MEB, qui embarque une machine électrique délivrant un maximum de 204 ch pour 240 Nm de couple. Installée sur le train arrière, elle est alimentée par une batterie de 62 kWh de capacité brute, pour 58 kWh de capacité utile, dont 55 kWh disponibles entre 100 et 0 % de charge selon nos mesures.

En attendant d’entrer dans le vif du sujet, précisions que cet exemplaire était chaussé de pneus Continental EcoContact 6 de série sur des jantes optionnelles de 20 pouces (+0,3 kWh/100 km WLTP par rapport aux jantes de 19 pouces). Du côté des valeurs officielles, cet exemplaire est donné pour 420 km d’autonomie, soit une dizaine de kilomètres de plus que la précédente mouture. On passe aux chiffres.

Données complémentaires

  • Puissance en pic : 204 ch  – 150 kW
  • Puissance nette (case P.2) : 95 ch – 70 kW (-53 %)
  • Poids en service (case G.1) : 1 740 kg
  • Rapport poids/puissance (PVOM) : 8,97 kg/ch
  • Recharge AC : 11 kW – 5 h 00 (0-100 %)
  • Recharge DC : 120 kW – 32 min. (10-80 %)
  • Pneumatiques : Continental EcoContact6 – 215/45 R20 – A, A, 72 dB

Toutes nos mesures de consommation de la Volkswagen ID.3 Pro

Autonomie mixte : 346 km

Au terme de notre parcours mixte « quotidien », mêlant routes nationales, voies rapides et hyper-centre, la Volkswagen ID.3 a présenté une consommation moyenne de 15,9 kWh/100. Si l’on en croit la brochure, cela se traduit par une autonomie totale théorique de 365 km, ou de 346 km si l’on apprécie guère avec un taux de 0 % affiché au tableau de bord. Côté conso’, la compacte allemande est bien moins gourmande que ses concurrentes chinoises, mais elle se place juste derrière une Peugeot e-308, dont la nouvelle chaîne de traction se montre particulièrement sobre. Reste que, en fonction des capacités de batterie différentes, elles gravitent autour des 350 km d’autonomie mixte.

Autonomie mixte – 14 °C ext.
Route Voie rapide Ville Total
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) 15,5 18,6 13,7 15,9
Autonomie totale théorique (km) 355 296 401 346

Longue distance sur autoroute : 253 km

Au terme de notre parcours type exclusivement autoroutier de 500 km entre Lyon et Paris, la Volkswagen ID.3 a présenté une consommation moyenne de 21,7 kWh/100 km. En raison de la capacité réelle de la batterie, cela se traduit par une autonomie totale de près de 250 km d’autonomie, ou de 180 km entre 80 et 10 % de charge. Elle se situe donc au cœur du segment en matière d’autonomie sur ce type de parcours.

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Consommations instantanées sur autoroute

A 110 km/h, la Volkswagen ID.3 a présenté une moyenne de 18,6 kWh/100 km, soit près de 300 km d’autonomie totale théorique. A 130 km/h, l’appétit grimpe à 23,3 kWh/100 km, ne laissant plus que 240 km de marge théorique. L’écart de 25 % entre ces deux valeurs est à peine inférieur à la moyenne de nos observations.

Consommations instantanées
110 km/h 130 km/h
Conso. moyenne (kWh/100 km) 18,6 23,3
Autonomie totale théorique (km) 296  236

L’éco-conduite : 539 km

Activable depuis une touche tactile sous l’écran, le mode Eco de la Volkswagen ID.3 ne fait pas de miracle et réduit simplement l’effort du système de climatisation. La puissance disponible est identique, et il faudra passer par le satellite pour sélectionner le mode B, au demeurant efficace. Si bien que lorsque le mode Eco est activé, l’indicateur d’autonomie ne promet que 4 km de plus, soit théoriquement 0,2 kWh/100 km de moins sur la consommation moyenne calculée. C’est peu. Mais au terme de notre parcours, nous avons réussi à atteindre une moyenne de 10,2 kWh/100 km, ce qui équivaut à 540 km d’autonomie.

Performances et comportement de la Volkswagen ID.3 Pro

Reposant sur la plateforme MEB, la Volkswagen ID.3 pèse lourd : il faut compter 1 830 kg avec son conducteur à bord, ce qui remmène le rapport poids/puissance à 8,97 kg/ch. Les compactes chinoises font mieux ici en raison d’un masse plus faible, alors que la Peugeot e-308 est tout au fond de la classe puisque limitée par sa puissance maximale de 156 ch.

A l’instar du mode Eco, le mode Sport ne présente pas un intérêt étourdissant, puisque les niveaux de puissance disponibles sont quasi identiques. Dès lors, on a enregistré le 0-100 km/h en 7,4 s en mode Sport et en 7,5 s en mode Normal. Un écart qui se retrouve à la barre des 400 m avec un chrono de 15,5 et 15,6 s respectivement. Dans tous les cas, on note une bonne distribution de la puissance lui permettant de jouer des coudes avec la MG 4 Luxury.

Performances départ arrêté – batterie à 80 %
Mode de conduite 0-100 km/h 80-120 km/h 400 m
Normal 7,43 s 5,19 s 15,51 s
Sport 7,51 s 5,17 s 15,62 s

Enfin, les reprises de 80 à 120 km/h sont similaires à celles que nous avons chronométré auparavant, avec 5,18 s à 80 % de charge et 5,46 s à 20 %. A noter qu’à partir de ce seuil, la puissance maximale disponible commence à chuter. A 10 % de charge, le système ne délivre plus que 140 ch (104 kW), pour un 80-120 km/h en 9,3 s. Cela nous amuse de le préciser, mais les reprises canons à ce taux de charge ne sont pas légion.

Confort et vie à bord de la Volkswagen ID.3 Pro

C’est à bord que cette nouvelle mouture présente les évolutions les plus importantes. Après une première version critiquée pour ses matériaux premier prix, la compacte allemande change son fusil d’épaule et reçoit de panneaux plus cossus. C’est notamment le cas sur la partie haute, avec une console centrale habillée.

L’écran central tactile désormais de 12 pouces (contre 10 pouces avant) affiche la nouvelle interface de la marque. Il propose également les fonctions Mirror Link sans fil, alors que la version 3.5 du logiciel embarqué améliore l’utilisation. On y retrouve aussi un planificateur d’itinéraire qui indique le taux de charge à destination. Pour le reste, rien de nouveau sous les tropiques : la Volkswagen ID.3 conserve son agréable habitabilité alors que les aspects pratiques demeurent.

Supertest Volkswagen ID.3 Pro : le bilan des chiffres

Avec des conditions d’essai et météo parfaitement maîtrisées, la compacte a affiché des consommations finalement cohérentes… et dans la moyenne du segment. Si elle ne devancera pas la Peugeot e-308 en matière d’efficience, elle se montre plus sobre que les compactes chinoises comme la MG 4 Luxury ou la BYD Dolphin. Mais surtout, ce match retour a permis de faire le point sur la véritable capacité de sa batterie sur l’intégralité de la jauge exploitable par les conducteurs. Rien d’alarmant toutefois, les valeurs d’autonomie qui en découlent se situant en bonne position dans le segment. Reste à savoir comment l’ID.3 se débrouille au moment d’enchaîner les kilomètres sur l’autoroute.

En attendant, parlons petits sous, ou presque : dans sa déclinaison Pro à batterie de 58 kWh, la Volkswagen ID.3 démarre au prix de 39 990 € hors bonus écologique et peut grimper à 40 990 € en finition Life Max. Elle est plus abordable que la Peugeot e-308, qui ne touche plus terre au moment de faire signer le client, mais reste plus chère qu’une MG 4 Luxury. Surtout, elle s’affiche au même prix qu’une Cupra Born dotée de la batterie de 77 kWh ! A noter que l’ID.3 Pro S de 77 kWh démarre à 44 310 €. Le prix du blason…

Supertest Volkswagen ID.3 2022 : revue de détails

Notre premier Supertest de la Volkswagen ID.3, réalisé il y a déjà plus de deux ans, s’est déroulé avec une température extérieure moyenne de 9 °C, et avec des pneus hiver de type Bridgestone Blizzak LM005. Au terme de notre boucle mixte de 100 km, nous avons enregistré une consommation de 20,7 kWh ! Une catastrophe, qui a mis le feu à l’espace commentaire et à la messagerie d’Automobile Propre. Depuis, nous avons mené de très nombreuses études et expériences permettant de comprendre et de maîtriser les paramètres qui peuvent influer sur la consommation d’une voiture électrique. Voyons ça en détail.

Aujourd’hui, le départ en essai ne se fait qu’avec une température extérieure moyenne de 14 °C (une marge de +/- 2 °C) et avec un habitacle rigoureusement stabilisé à 20 °C. Données que nous contrôlons maintenant à l’aide de sondes placées à l’extérieur et dans l’habitacle. Lors de notre premier essai, non seulement la température extérieure était plus fraîche, mais l’habitacle pouvait ne pas être dans les bonnes conditions thermiques, ce qui a pu faire augmenter la consommation. Dans ce cas, la surconsommation peut grimper jusqu’à 9 %, comme nous l’avons expérimenté avec les Renault Megane e-Tech et Peugeot e-308. Côté pneu, les Blizzak LM005 sont classés en catégorie C en matière d’efficience énergétique. Or, d’après nos mesures réalisées depuis, nous estimons la surconsommation à 2 kWh en moyenne la surconsommation entre un pneu A et C. Ecart que l’on retrouve lors de notre long trajet par autoroute (23,8 vs 21,7 kWh), où le différentiel thermique a finalement une influence marginale sur le long terme.

Selon nos calculs théoriques et en se basant sur notre copieuse base de données, la Volkswagen ID.3 rouge aurait pu consommer 16,7 kWh/100 km. En déduisant la surconsommation du système de climatisation et du système de régulation thermique de la batterie, fonctionnant tous deux sous la barre des 10 °C, l’appétit serait alors proche de notre relevé d’aujourd’hui, les éventuelles différences se situant dans la marge d’erreur liée à la conduite et dans les améliorations apportées à la nouvelle mouture.