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A mi-chemin entre la citadine et le petit SUV, l’Italienne espère reproduire l’alchimie ayant conduit au succès de la 500e.
Peut-on dupliquer une recette qui marche ? Fiat l’espère en lançant sur le marché une 600e qui espère capitaliser sur l’impressionnant succès de la 500e. Comme sa petite sœur, cette dernière s’appuie sur un look nostalgique (voir encadré ci-dessous). Mais en l’adaptant à un gabarit supérieur, capable d’accueillir confortablement 4 à 5 passagers. A noter : la marque ne parle pas de SUV mais bien de véhicule de segment B, à l’image des Peugeot e-208 et autres Renault Zoé.
Par contre, la duplication de la 500e ne concerne pas la chaîne de puissance. Le moteur synchrone à aimants permanents de 156 ch et la batterie de 54 kWh (bruts) sont issus de la toute nouvelle banque d’organes électriques du groupe Stellantis et ne sont pas dérivés de la cinquecento. La 600e partage ainsi l’essentiel avec la récente Jeep Avenger.
En rentrant d’un essai, j’allume souvent la radio. Et juste après mon galop en Fiat 600e à Turin, j’ai entendu par hasard un confrère transalpin évoquer la voiture dont je venais de prendre le volant. Je vais donc me permettre de laisser Massimo Giacomini vous dire ce qu’il pense de la nouvelle venue… Avant de mettre mon petit grain de sel à la lumière de mon propre test.
À lire aussiFiat et l’électrique : enfin sur la bonne voie ?« 4 mètres et 17 centimètres de longueur, 5 portes, une face avant qui rappelle sa petite sœur la 500, des flancs plus musclés, 5 places et beaucoup d’espaces de rangement à bord »
Précisions les dimensions communiquées par la radio publique italienne :
La 600e se montre est donc largement au-dessus de la 500e en termes de polyvalence en offrant quatre voire cinq vraies places. Le tableau est en très favorable concernant les rangements (la boîte à gants est l’une des plus spacieuses du marché !) et l’espace aux places arrière, très généreux en garde au toit comme aux genoux. A noter : la seule prise USB-C à l’arrière, réservée à la finition La Prima.
Précisions en outre que le coffre est dans la bonne moyenne avec 360 litres d’emport. Le seuil est en revanche un chouïa élevé. Pas de frunk pour ranger les câbles.
Présentée au salon de Genève en 1955, la première Fiat 600 (Seicento) précéda de deux ans sa petite sœur, la 500. Comme cette dernière, elle fut conçue par Dante Giacosa. D’une longueur de 3,21 m, elle se distinguait par son petit 4-cylindres de 21 ch situé à l’arrière du véhicule. Elle servit de base à la familiale 600 Multipla, ébauche des futurs monospaces et pouvant accueillir jusqu’à six passagers. La Seicento fut assemblée à plus de 2,5 millions d’exemplaires dans l’usine historique de Turin-Mirafiori (jusqu’en 1969) et devînt l’un des symboles du miracle économique italien de l’après-guerre, participant à la généralisation de l’automobile dans la Botte. L’appellation Seicento (puis « 600 » en chiffres) fut de nouveau utilisée par la Fabbrica entre 1998 et 2010 pour sa micro-citadine basique. Les tarifs compétitifs et le design mélangeant silhouette cubique et éléments de styles plus souples en fit l’une des voitures les plus diffusées en Italie, mais aussi en Pologne. Comme l’actuelle 600e, la citadine des nineties était assemblée sur le site de Tychy, en Pologne. Par ailleurs, une 600 moderne fut conçue au début des années 2010 à Turin. Mais le patron d’alors du groupe Fiat-Chrysler, Sergio Marchionne, avait enterré le projet.
« La 600e est une voiture bien finie, solide et silencieuse. Elle transmet un sentiment de sécurité. La visibilité est bonne »
Cher confrère, permettez-moi de nuancer. Oui, l’insonorisation de la Fiat a satisfait nos oreilles, en milieu urbain bruyant comme sur voie rapide. En revanche, nous serons moins enthousiastes concernant la finition. Dans l’habitacle, la qualité et la durabilité des plastiques nous semble médiocre, même si le coup de crayon nostalgique des stylistes italiens est réussi, générant une ambiance agréable.
La partie basse de la planche de bord est identique à celle de l’Avenger et en reprend aussi la commande de rapports. Il faut souvent s’y reprendre à plusieurs fois avant d’enclencher la marche avant (« D »). Le bouton « B » – activant la régénération forte – n’est pas accompagné de palettes permettant de doser la récupération. Dommage.
Quant à la visibilité, elle n’est pas si optimale. Si l’assise est un peu élevée par rapport à une citadine conventionnelle, la vue est un peu gâchée par un gros montant de pare-brise et un rétro intérieur placé à hauteur des yeux pour les grands gabarits. La rétrovision est en revanche très correcte.
À lire aussiPrésentation – Fiat Topolino : l’Ami prodigieuse« Les accélérations sont bonnes. Selon Fiat, le 0 à 100 km/h est bouclé en 9 secondes. En courbe – et c’est une spécificité des voitures électriques – le poids de la voiture se fait sentir, tout comme au freinage ».
La 600e n’est en effet pas désagréable à conduire. En ville, on goûte la douceur de la direction et le silence de fonctionnement accru par rapport aux 500e motorisées par Continental (voir encadré) au grésillement plus sensible. Le couple est important et la voiture ne tarde pas à atteindre les 50 km/h (en 4,4 secondes) en sollicitant la pédale de droite. Les sensations sont en revanche un peu artificielles côté commandes (direction, pédales…) comme souvent sur cette plateforme.
Le gabarit plus massif que le « pot de yaourt » ne permet pas une prise en main aussi divertissante en agglomération, tandis que le diamètre de braquage progresse de plus d’un mètre (10,6 m contre 9,7 m).
La masse pas trop élevée – 1 595 kg en ordre de marche – autorise cependant un réglage de suspension plus doux que nombre des concurrents électriques, au bénéfice du confort sur route inégale.
Performances
En revanche, le choix d’opter pour un essieu semi-rigide avec barre Panhard nuit à la souplesse sur les dos d’âne. Cela « tape » encore un peu en compression. Et si l’on force en courbe, la Fiat s’écrase vite sur ses roues extérieures. Le train avant, certes volontaire, manque de grip lorsque l’on presse fort l’accélérateur en sortie de virage.
Un fort freinage fait plonger le museau, mais l’ABS n’intervient pas immédiatement et la distance d’arrêt est plutôt courte. On l’aura compris, la 600e se déguste donc mieux avec une conduite plus coulée.
Si la 500e utilise un moteur fourni par l’équipementier Continental, la 600e reprend la machine synchrone à aimants permanents dite « M3 », appelée à se généraliser au sein du groupe Stellantis. Celle-ci est assemblée par la co-entreprise Emotors constituée par le géant automobile et Nidec Leroy-Sommer, un spécialiste des générateurs industriels. Le moteur est fabriqué à Trémery (Moselle), à une quinzaine de kilomètres au nord de Metz, sur un site inauguré à la fin de l’année 2022. La commune était surtout connue jusqu’ici pour son site de fabrication de blocs thermiques PSA, où le diesel fut longtemps roi. En 2024, il devrait être en mesure de fabriquer près d’un million de moteurs électriques pour les Peugeot e-2008, Jeep Avenger, Fiat 600e, DS3, Opel Mokka-e, etc.
Le coin recharge/consommation :
Evidemment, la 600e fait beaucoup mieux côté autonomie que la 500e, handicapée par une batterie taille XS en entrée de gamme (24 kWh). Stellantis a pris soin de calibrer sa nouvelle chaîne de traction pour atteindre le cap psychologique des 400 km selon la norme WLTP. Dans la réalité, il faudra composer avec un « 300 réel » en cycle mixte loin d’être déshonorant lorsque l’on prend en compte la capacité nette des accumulateurs NMC (50,8 kWh selon nos informations).
Comme le montre le supertest du Jeep Avenger réalisé par mon camarade Soufyane Benhammouda, la nouvelle chaîne de traction en cours de généralisation à Tavaresland se montre plus efficiente sur les trajets urbains que sur le réseau autoroutier. A 110 km/h, on dépasse vite les 20 kWh/100 km.
La puissance de recharge en courant continu est en revanche plafonnée à 100 kW. Cela permet au 600e de voisiner avec le Hyundai Kona EV (102 kW) à la borne de recharge rapide. Mais ce maximum devrait sembler un peu juste aux arpenteurs d’autoroutes.
Le premier prix de la Fiat est fixé à 35 900 euros hors bonus. La 600e est donc à ce jour l’offre la moins coûteuse dans la famille des e-CMP2 de chez Stellantis. Mais la dotation de la version RED est plus chiche que notre La Prima, facturée 40 900 euros.
Les équipements de la version La Prima :
Il sera en revanche difficile de lutter avec la MG 4 si l’on inclut les compactes dans notre liste de courses… Attention cependant. Les nouvelles règles du bonus écologique pourraient être défavorables à la compacte chinoise dans les mois à venir.
À lire aussiVoiture électrique à 100 € par mois : on y est presque avec la Fiat 500Pour espérer l’émergence d’une Fiat électrique plus « populaire », il faudra sans doute attendre l’été 2024. La marque devrait alors lever le rideau sur une descendante de la Panda, compacte et – espérons-le – vendue sous la barre des 30 000 euros hors-bonus. Elle pourrait reprendre les lignes du concept-car Centoventi, aperçu avant la pandémie de Covid-19.
Ecoutons une dernière fois Radio 1 :
« Le marché italien est encore hésitant sur le 100 % électrique. La gamme sera donc complétée en 2024 par une motorisation hybride ».
Ce sera aussi le cas chez nous. Ajoutons que la chaîne de puissance sera composée du moteur essence trois cylindres 1,2-litres de 100 ch combiné un système électrique mais sera alimenté par une batterie de 48 volts. La boîte de vitesses est un double embrayage à 6 rapports intégrera le moteur électrique de 21 kW (environ 30 ch).
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