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Avec 25% d’autonomie théorique supplémentaire par rapport à la version originale, la Nissan Leaf 30 kWh s’adresse à un public plus exigeant. Une mise à niveau qui vise à maintenir la compacte parmi les références de la catégorie. Pour en avoir le cœur net, nous avons pu tester la voiture en conditions réelles d’utilisation durant une semaine. Verdict ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, petit retour quelques années en arrière : quelques mois après sa commercialisation, la Nissan Leaf est élue meilleure voiture de l’année 2011. Hélas, son autonomie limitée couplée à un manque criant de borne de recharges rapides durant les premières années de sa commercialisation ont lourdement pénalisé les ventes dans de nombreux pays. Seuls les « early adopters » et les inconditionnels de l’électrique ont passé commande sans attendre.
6 ans plus tard et quelques 215 000 exemplaires vendus à travers le monde, la carrière commerciale de la Leaf se poursuit sans avoir réellement atteint l’objectif de vente. Et bien qu’elle reste la voiture électrique la plus vendue à travers le monde, son succès reste très dépendant du montant des aides publiques accordées selon les pays. En Europe, sans surprise, c’est en Norvège que la LEAF se vend le mieux. En 2014, elle a même occupé la tête des ventes plusieurs mois d’affilée.
Disponible en concession depuis le début de l’année, la version 30 kWh enrichit par le haut la gamme LEAF. Une nouveauté que nous avions déjà eu l’occasion d’essayer lors de sa présentation à la presse à l’automne 2015. Comme beaucoup de nos confrères, nous nous étions alors prêtés au petit jeu du nombre de kilomètres maximum réalisables en une seule charge.
L’essai, réalisé entre Nice et Monaco via le col de Turini dans des conditions assez peu représentatives du quotidien, nous avait néanmoins permis de vérifier que la barre des 200 km était effectivement réalisable en une seule charge moyennant une conduite adaptée (voir notre article). Chose qu’il aurait été à priori impossible de faire avec la version 24 kWh.
Baptisé pour l’occasion « 1 semaine en LEAF », ce nouvel essai avait pour objectif d’évaluer la plus-value apportée par la nouvelle batterie 30 kWh en conditions réelles d’usage.
Durant une semaine, nous avons pu tester la voiture sur tous types de parcours en alternant recharge à domicile (2 à 3 h par jour en moyenne, la voiture restant stationnée dans la rue devant le domicile) et recharge à l’extérieur : sur prise domestique simple (1x 5h), sur borne publique (2 x 4h) et enfin sur les indispensables QuickCharger déployés pour l’essentiel avec le soutien de Nissan (5 arrêts de 7 à 10′ max.).
L’occasion de mesurer le chemin parcouru depuis la sortie de Leaf en matière d’infrastructures de charge pour véhicules électriques ! Si des zones d’ombres demeurent à certains endroits, force est de constater que le nombre de points de charge disponibles à ce jour a considérablement augmenté au cours des 5 dernières années. L’application ChargeMap en poche, partir à l’aventure en VE s’apparente presque à un jeu d’enfant, plus encore au volant de cette nouvelle Leaf 30 kWh.
La Leaf mise à disposition par Nissan France pour ce test grandeur nature était une version Acenta. Equipée de série de l’indispensable pompe à chaleur et en option du pack confort incluant le volant chauffant et les sièges chauffants, cette Leaf embarque le meilleur de la technologie disponible pour transporter ses passagers dans les meilleures conditions tout en minimisant la consommation en énergie des équipements de confort au 1er rang desquels le chauffage de l’habitacle.
A aucun moment durant la semaine, la question de l’autonomie ne fût un frein à l’usage compte tenu des possibilités multiples de recharge disponibles sur les différents trajets réalisés. A défaut d’avoir eu besoin de tester l’autonomie maximum offerte par cette Leaf, nous nous sommes contenté d’évaluer assez précisément son autonomie théorique : batterie chargée à 100%, après avoir parcouru 145 km essentiellement en circuit extra-urbain, l’ordinateur de bord affichait 65 km d’autonomie restante en mode éco (61 en mode normal). 7′ plus tard et un arrêt au chargeur rapide de Cesson-Sévigné, l’autonomie estimée était déjà remontée à 108 km ! Une autonomie bien suffisante pour rentrer en toute sérénité jusqu’à Vitré ce jour-là.
En recoupant les informations fournies par la borne de recharge (quantité d’énergie fournie à la batterie + niveau de charge de la batterie) et celles fournies à l’ordinateur de la voiture, nous sommes arrivés à la conclusion que la capacité utile de la batterie de cette Leaf était vraisemblablement comprise entre 27 et 27,5 kWh.
Une chose est sûre : au quotidien, cette capacité supplémentaire de batterie offre davantage de souplesse en matière de recharge. Un point très appréciable pour qui n’a pas toujours facilement accès à une prise depuis son domicile.
Idéalement adapté au monde urbain, le mode éco améliore légèrement l’autonomie de la voiture en réduisant la puissance disponible et en augmentant la régénération. A la conduite, les sensations sont alors assez proches de celles ressenties au volant d’une Toyota Prius circulant en mode EV avec la batterie pleine.
Un mode tout indiqué pour la ville donc, puisqu’à l’instar d’une Toyota Prius, il incite naturellement le conducteur à adopter une conduite apaisée, à l’opposé de la conduite pratiquée encore aujourd’hui par nombre de TDIiste qui n’ont toujours pas compris qu’au XXIème siècle, la ville n’est plus le terrain de jeu de l’automobile mais de plus en plus, celui des piétons, des cyclistes ou des transports collectifs.
Une fois sortie de la ville en revanche, les plus pressés ne manqueront de repasser en mode normal pour profiter pleinement de la vigueur pour le moins surprenante de cette Leaf !
Le bilan de cette semaine au volant de la Leaf 30 kWh est donc très positif. Jamais une seule fois, son autonomie inférieure à celle d’une compacte à pétrole ne s’est avéré être un frein à l’usage malgré les 900 km parcourus en 8 jours (dont un peu plus de 200 km dans la seule journée de mardi). 900 km qui auront nécessité en tout un peu moins de 120 kWh dont presque 25 fournis grâce aux QuickChargers de Cesson-Sévigné (35), de Montgermont (35) et de Ploermel (56). Une consommation d’électricité qui sur la période correspondante aurait pu être compensé très facilement par la production d’une centrale solaire photovoltaïque de 4 kWc environ.
Des trajets variés qui auront une nouvelle fois mis en évidence l’incroyable polyvalence du VE lorsque vient le moment de recharger la batterie comparativement au vieux schéma daté de l’auto à pétrole 100% dépendante de carburants d’origine fossile disponibles exclusivement en station service.
Alors que nombre d’automobilistes n’envisagent pas d’acquérir un VE tant que l’autonomie offerte n’aura pas significativement augmenté par rapport à ce qu’elle est aujourd’hui, cette Leaf 30 kWh constitue une alternative bien réelle à l’auto à pétrole pour qui a déjà compris qu’à l’avenir, il faudra brancher plus pour remplir (beaucoup) moins, voire plus du tout.
Seul impératif : disposer d’un réseau de bornes de charge (rapides) suffisamment dense et opérationnel afin de répondre ponctuellement aux imprévus et/ou réaliser facilement des trajets flirtant avec l’autonomie maximale de la voiture.
Quant aux situations encore plus exceptionnelles qui se comptent sur les doigts d’une main, le plus simple et le plus intelligent reste encore d’opter pour un autre mode de transport plus en adéquation avec le besoin…
Vive le présent !
Essai réalisé du vendredi 8 au vendredi 15 avril 2016. Remerciements à Nissan France pour le prêt de la Leaf Acenta 30 kWh ainsi qu’à la concession Nissan de Cesson-Sévigné pour son accueil et son investissement en faveur du VE.
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