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À sa sortie, la Taycan avait surpris son monde en prouvant qu’une Porsche électrique pouvait être une vraie Porsche, tout en se montrant efficiente et performante. À l’heure du restylage de mi-carrière, Porsche continue de l’améliorer, touche par touche, pour offrir des changements plus profonds qu’il n’y paraît. Pour pousser cette Taycan quatre roues motrices dans ses derniers retranchements, nous l’avons emmené sur le circuit Porsche de Laponie.
Dévoilée en 2018, commercialisée un an plus tard, la Porsche Taycan file déjà sur sa septième année. Première voiture électrique de l’histoire de Porsche, la Taycan frappe alors un grand coup en termes de performance, comportement routier, polyvalence, finition et autonomie. Son arrivée mettra un coup de vieux instantané à la Tesla Model S, malgré des tarifs jugés élitistes.
L’heure du restylage est venue avec aujourd’hui l’essai de la nouvelle Taycan 4, qui fait office de modèle “d’entrée de gamme”. Pour corser un peu cet essai, c’est sur les terres gelées de Laponie que nous en prenons le volant. Porsche dispose, en effet, d’un gigantesque complexe sur place composé de plusieurs circuits différents près du cercle polaire, à Levi, Finlande.
Cette nouvelle porte d’accès dans la gamme Taycan offre tout de même 320 kW de puissance moteur avec l’option Batterie Performance Plus, soit tout de même l’équivalent de 435 chevaux. La même puissance que l’ancienne version avec toutefois un 0 à 100 km/h expédié en 4,6 s contre 4,8 s grâce à une meilleure motricité.
Côté autonomie annoncée, cette Porsche Taycan 4 promet jusqu’à 643 km en cycle WLTP, soit 35 km de moins que la Taycan propulsion, et un couple intéressant de 610 Nm contre 420 Nm sur la deux roues motrices. Mais en dehors de ces chiffres encourageants, le constructeur de Weissach promet un comportement routier encore plus dynamique et une meilleure agilité. On y vient, mais faisons d’abord le tour de cette Taycan 4.
Le design de cette Porsche n’a pas pris une ride. Avec son allure de concept-car, cette Taycan ignore le poids des ans sans avoir besoin de grands coups de bistouri. Elle parvient à être immédiatement identifiable comme une Porsche, tout en proposant sa propre partition. Sa hauteur réduite conjuguée à ses dimensions respectables et ses passages de roues bien remplis par de généreuses jantes donnent l’impression immédiate d’une voiture “bien posée” sur la route. D’ailleurs, on “descend” dans la Porsche Taycan, comme dans une 911. Pour les grands gabarits, il faudra même se contorsionner pour entrer dans l’habitacle.
À lire aussiLa supercar électrique de Xiaomi est un succès phénoménal, Porsche peut s’inquiéterUne fois au volant par contre, c’est le bonheur total. Non seulement vous êtes parfaitement installé grâce aux multiples réglages électriques du siège et du volant, mais l’ambiance est toujours aussi unique. À l’heure où les intérieurs “à la Tesla” avec une planche de bord vide surmontée d’un grand écran central se multiplient sur le marché de l’électrique, l’atmosphère Porsche distillée aux occupants fait clairement la différence. L’inimitable volant Porsche sport trois branches dispose d’une petite molette destinée à choisir le mode de conduite et d’un revêtement cuir. Derrière le cerceau, la planche de bord combine dessin typique de la marque et dernières technologies. Évidemment, dans le froid polaire de Laponie, on appréciera le volant et les sièges chauffants.
Au petit matin, sous la neige et dans l’obscurité, on apprécie également l’efficacité des feux Matrix LED, qui réagissent en un clin d’œil en cas de croisement. Pour nos premiers tours de roues sur route enneigée au volant de cette Porsche Taycan 4, nous sommes servis. La neige est abondante et la température autour de -10°C. Pourtant, avec les pneus cloutés il faut le rappeler, notre Porsche électrique s’en tire avec la mention très bien. Jamais au cours des quelques dizaines de kilomètres effectués dans ces conditions, elle ne s’est montrée piégeuse ou même hésitante. On la conduit comme un vélo… Sur le sec. Le freinage est tout aussi sécurisant et on a hâte d’arriver enfin sur le circuit. Dans ces conditions, la berline sportive Taycan 4 combine à merveille l’efficience du modèle d’entrée de gamme et la grande maniabilité d’un modèle à transmission intégrale.
Avec une dizaine de pistes différentes, le Porsche Experience de Laponie est ce qui peut vous arriver de mieux quand vous possédez une Taycan à transmission intégrale. On débute par un parcours de slalom. Après avoir pris soin de désactiver toutes les aides à la conduite dont l’ESP, pied au plancher, la Taycan s’extirpe de son emplacement comme une fusée de son pas de tir. Malgré la brutalité inutile de la manœuvre et la poudreuse fraîche qui recouvre le terrain de jeu, jamais la motricité ne sera mise en défaut. On patine juste ce qu’il faut pour la beauté du geste, sans que ça nuise à l’efficacité. Notre Porsche Taycan 4 fait face à une série de cônes oranges faisant office de slalom puis, après avoir contourné le premier, vire de bord et se retrouve à l’équerre avant le cône suivant. Un simple coup de volant, et le transfert de masse s’opère comme par magie, avec une facilité déconcertante.
Après avoir avalé l’épreuve du slalom avec succès, on décide de s’attaquer au drift. Non seulement cette Taycan 4 se place au millimètre près en entrée de courbe, mais on parvient à la maintenir perpendiculaire à la courbe du virage, sans effort particulier. Pour qui aura quelques notions de pilotage, ce sera même possible d’une main. Pour les débutants, vous vous prendrez vite pour Ari Vatanen, notamment grâce à la nouvelle direction “Power steering Plus dynamically” qui adapte sa fermeté à la vitesse.
Comparé à une version propulsion, cette Porsche Taycan 4 offre davantage de stabilité et de motricité, comme en attestent ses performances à l’accélération : elle franchit en effet le 0 à 100 km/h en 4,6 s, soit deux dixièmes de moins que son homologue à propulsion malgré un surcroît de poids de 80 kg. Sur la glace, évidemment, l’écart se creuse. Avec un moteur électrique sur chacun des deux trains, et ses pneus cloutés, le Taycan 4 offre tout ce dont vous avez besoin pour claquer un temps sur terrain glissant.
Et le poids ? Voilà peut-être la plus grosse surprise de cet essai un peu particulier. À aucun moment, on ne sent les 2 090 kg, y compris dans les brusques changements d’appuis. Un poids qui peut grimper à 2 245 kg avec la batterie Performance Plus. La Taycan prend de l’angle et se rattrape avec un simple petit contrebraquage, en toute décontraction.
Cette Porsche Taycan 4 accueille dans ses entrailles une transmission intégrale qui évolue encore. Le moteur électrique sur le train avant est découplé électriquement lorsque les conditions de traction, de dynamique de conduite et de stabilité le permettent, et est réactivé en quelques millisecondes en cas de besoin, par exemple pour accélérer ou récupérer de l’énergie. Difficile de juger sans comparaison instantanée avec l’ancien modèle, mais force est de reconnaître que la motricité n’est jamais prise en défaut. Le seul moment où vous sentirez la voiture vraiment patiner sera au départ arrêté lors d’un violent décollage. Juste ce qu’il faut pour s’amuser.
Si cette Porsche Taycan 4 continue d’être la version offrant la plus grosse autonomie, elle le doit aussi à quelques améliorations de ce côté là : un nouveau moteur sur le train arrière qui gagne jusqu’à 80 kW de puissance par rapport à son prédécesseur, une modification de l’onduleur avec logiciel optimisé, un accroissement de la capacité des batteries, une optimisation de la gestion thermique, une utilisation d’une pompe à chaleur de nouvelle génération et nouvelle stratégie de récupération et de transmission intégrale.
À lire aussiPorsche revoit nettement à la baisse son objectif de ventes de voitures électriquesLa vitesse de recharge atteint désormais 320 kW sur les bornes de recharge de 800 V en courant continu (DC). La capacité de récupération maximale pendant les phases de décélération à vitesse élevée a été portée à 400 kW.
En offrant une autonomie record parmi les modèles à transmission intégrale, la Porsche Taycan 4 s’adresse aux gros rouleurs adeptes de plaisir de conduite, aptes à apprécier les 408 ch (300 kW) ou 435 ch (320 kW) avec la batterie Performance Plus. On parle ici de 559 km en cycle WLTP, et jusqu’à 643 km avec une batterie Performance Plus. Plus de puissance, plus d’autonomie, des accélérations encore plus méchantes, cette nouvelle Taycan offre toujours plus. Même si notre essai sur les bases finlandaises n’est guère représentatif de l’utilisation d’un automobiliste français, il permet aussi d’apprécier l’équilibre de ballerine de cette lourde berline et sa polyvalence incroyable. Mais autant de qualités finissent toujours par se payer. Dans le cas de cette Taycan 4, la note se monte à 110 088 € TTC et peut vite grimper au-delà.
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