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100% électrique, oui, mais toujours un grand SUV bien à l’américaine. Séduisant et original, le nouveau vaisseau amiral Cadillac a de quoi plaire à la clientèle européenne. Voici notre essai complet de « la » nouvelle Cadillac Lyriq.
Ça sonne un peu bizarre, c’est vrai. Mais c’est Cadillac qui le dit ! La proposition 100% électrique de l’américain se féminise, et il faudra donc l’appeler LA Cadillac Lyriq. Habitués du SUV au masculin, on s’y fera tous ensemble au fil de notre essai. Et il faut bien l’avouer, cette Lyriq a de quoi nous plaire au-delà de son genre. Au programme : un gros SUV électrique au design rafraîchissant et de belles performances routières, pour une expérience intéressante. Le tout aussi bien avec quelques petites particularités à bord, que de très bonnes idées au quotidien. C’est parti pour un week-end au volant de la nouvelle Cadillac Lyriq électrique.
C’est le moins que l’on puisse dire. Avec sa silhouette aussi élancée qu’elle est imposante, la Cadillac Lyriq est fidèle à ses origines. Électrique oblige, elle profite tout de même de l’occasion pour apporter un peu de fraîcheur au genre. Sans surprise, elle nous rappelle le Cadillac Escalade IQ, avec sa calandre pleine de part en part. Un véritable « masque », qui a pour particularité de s’illuminer pour un effet « waouh ». Dommage en revanche, nous n’y avons pas (encore) droit sur notre modèle européen.
Nous pouvons tout de même apprécier le langage esthétique caractéristique du constructeur : face avant massive, feux tout en finesse, projecteurs verticaux en partie basse. L’ensemble se prolonge vers des flancs tout aussi généreux, dont les portes accueillent des poignées affleurantes façon Tesla Model Y. Mention spéciale pour l’arrière, particulièrement original sur ce charismatique SUV.
La Cadillac Lyriq arbore, en effet, une signature lumineuse plutôt atypique, qui complète agréablement la fuite vers le hayon. De quoi présenter une poupe assez relevée, ponctuée d’une arête subtile, mais franche au centre. C’est joli (bien que subjectif), bien intégré, et cela confère une sensation de raffinement à l’ensemble. Un raffinement que votre serviteur apprécie, en particulier sur un format aussi imposant. Ses dimensions : 5,01 m de long, pour 1,98 m de large, et 1,62 m de haut.
À lire aussiLa plus rapide des Cadillac est un SUV électriqueL’empattement s’établit à 3,09 m, et notre Lyriq Luxury repose sur des jantes de 21 pouces. Oui, c’est long et large. Mais c’est justement ce qui fait son originalité, à défaut d’en faire un véhicule des plus pratiques pour nos infrastructures. Du reste, construction et assemblages sont tout bonnement impeccables. Les finitions sont très soignées, et la qualité perçue est parfaitement au rendez-vous.
Si la Cadillac Lyriq en jette à l’extérieur, force est de constater qu’elle met les bouchées doubles à l’intérieur. À bord, « la » SUV électrique nous accueille dans un habitacle impressionnant. Fidèle aux récentes productions de la marque, l’intérieur nous évoque même les modèles classiques d’époque. Comprenez par là qu’il y en a partout. Des boutons — tactiles pour la plupart — à gogo, des inserts décoratifs, des petites fioritures…
Même le volant n’échappe pas à l’invasion de larges commandes multifonctions tactiles. Pourtant, la surenchère de surfaces noir brillant, de surfaces moussées, et de surpiqûres valorisantes, sont loin de trop en faire. Ce n’est ni grossier, ni vulgaire, mais étonnamment raffiné et « cocon » dans son approche. Les sièges avant sont électriques, chauffants (les deux places arrière aussi), massants, et ventilés. Confort d’assise et maintien latéral sont au rendez-vous : c’est un régal au quotidien.
Les passagers arrière ne sont pas en reste, et bénéficient du (très) long empattement, au profit de l’habitabilité. On est bien installés, à gauche comme à droite. Cela reste même suffisamment accueillant au milieu, la moindre des choses avec de telles dimensions. Pour voyager, c’est parfait, sans oublier la lumière à bord et l’espace à la tête que permet le toit ouvrant panoramique.
Au poste de conduite, on a droit à une immense dalle incurvée de 33 pouces, qui réunit combiné et écran multimédia. La dalle est fluide et réactive, mais il reste dommage que l’affichage Apple CarPlay ne prenne pas toute la surface façon BMW i5. Malheureusement, s’il s’étendait plus à gauche, il serait obstrué par l’extrémité du volant. Le combiné est quant à lui très complet, mais il faudra passer par un panneau tactile sur la gauche pour parcourir les affichages et informations de conduite.
Ce qui, vous l’aurez deviné, nous oblige à quitter la route des yeux. Eh oui, si la Cadillac Lyriq Luxury nous en met plein la vue, de ses panneaux de portes à sa console centrale, en passant par son système audio à 19 haut-parleurs, elle doit encore s’affranchir de quelques détails peu ergonomiques à notre goût. En premier lieu : l’insert en plastique brillant, qui orne le haut du volant. S’il fait un clin d’oeil au passé, il est surtout glissant dès lors qu’on passe la main dessus, pas terrible quand on braque.
Ensuite, les commandes d’éclairage, dont une partie est confiée au panneau tactile, et l’autre… à des menus dans l’écran principal. La consommation électrique s’exprime quant à elle en km/kWh (dans la logique américaine des « miles per gallon »). Impossible de la passer en kWh/100 km, dommage.
Notre SUV électrique intègre pourtant quelques petits aspects pratiques. Une molette qui tombe idéalement sous le doigt en bout d’accoudoir central ? Très bien. Des raccourcis autour de la molette dudit accoudoir ? Génial. Une barre de raccourcis à la base de l’écran ? Parfait. Les grands rangements tapissés de cuir bleu ? Généreux. Le rabattement automatique des sièges depuis le coffre ? Confortable.
On notera par ailleurs un volume de coffre tout correct de 588 à 1 722 l (mais pas de frunk). De quoi nous faire oublier l’ouverture électrique de boîte à gants… et l’allumage du plafonnier depuis l’écran tactile ! Mention spéciale à la palette de récupération d’énergie située derrière le volant, redoutable d’efficacité, sur laquelle nous reviendrons plus bas.
Son long capot aurait pu recouvrir un bon gros V8 américain. Électrique oblige, il n’en est rien. Notre Cadillac Lyriq dans sa motorisation 600 E4 (soit 600 Nm et 4 roues motrices) développe quelque 528 ch. De quoi déplacer les 2 774 kg du SUV sans sourciller, mais toujours avec une certaine progressivité. Malgré un 0 à 100 km/h en 5,3 s, l’américaine ne nous satellise pas. L’accélération est progressive et facile à doser, et ce même en mode Sport.
Mode Sport qui durcit (ou assiste légèrement moins) la direction, pour avoir enfin l’air de manœuvrer un gros bébé. Car, au quotidien, la Lyriq se conduit presque avec la facilité d’une citadine, largeur mise à part. Agile et maniable, on a envie de l’emmener partout. On évitera tout de même les attaques et appuis très marqués en conduite dynamique, où le poids de la bête nous rattrape immédiatement.
C’est d’ailleurs là que l’on s’aperçoit d’une cruelle omission en matière de liaison au sol et de comportement dynamique… Notre Cadillac Lyriq fait l’impasse sur les suspensions pilotées. Une pilule difficile à avaler au vu du prix de l’Américaine. D’autre part, la conduite semi-autonomie souffre, elle aussi, d’un petit manquement : le maintien actif dans la voie. Si le régulateur adaptatif fait bien son travail, il n’est malheureusement secondé que d’une correction de trajectoire assez légère.
Dommage quand on est habitué au combo AAC/maintien actif. Enfin, dernière petite particularité du côté des radars de stationnement. Plutôt que d’émettre l’habituel bip sonore, ce sont les sièges qui émettent une vibration sous le fessier et les cuisses. Ceci en fonction d’où se trouve le ou les obstacle(s) autour du véhicule. Déroutant au départ, mais on s’y fait.
L’alimentation électrique de la Cadillac Lyriq repose sur une grosse batterie de 102 kWh. Le constructeur annonce une autonomie mixte WLTP de 530 km soit 19,2 kWh/100 km. La réalité est un peu moins optimiste, puisque nous relevons plutôt de 22 à 24 kWh/100 km en parcours mixte. Le rendement est naturellement meilleur en éco-conduite urbaine, avec quelque 21 kWh/100 km, mais cela reste relativement élevé. Enfin, les parcours autoroutiers accusent entre 27 et 29 kWh/100 km.
Soit plutôt 350 km d’autonomie sur la route des vacances, et des arrêts de 250 à 300 km de route. Compter jusqu’à 460 km d’autonomie urbaine, ce qui reste tout à fait correct. L’un des gros points forts de la Lyriq, c’est sa palette de récupération d’énergie. Située à gauche derrière le volant et très accessible, elle brille par son fonctionnement très précis. Suffisamment pour doser la récupération, jusqu’à l’arrêt complet façon One Pedal.
Un réel atout ergonomique au quotidien, qui nous permet de pousser à fond la récupération active d’énergie. Le tout sans toucher à la pédale de frein, grâce aux deux niveaux de puissance proposés. On s’habitue dès lors à conduire avec le pied droit pour accélérer, et la main gauche pour décélérer, à essayer de toute urgence ! Enfin, côté recharge, la Cadillac Lyriq se limite à 190 kW en charge rapide.
À lire aussiEssai – GMC Hummer EV SUV : on aurait adoré le détester !Un peu juste, avec un 10 à 80% atteint en 42 minutes, dont 38 minutes pour le 20 à 80%. Une autre charge rapide ponctuelle nous a fait passer de 15 à 43% en 14 minutes, pour 32 kW récupérés. Et puis, à ce prix et pour cette longueur, on aurait aimé un port de charge de chaque côté. On se console néanmoins avec la trappe à ouverture électrique, toujours sympa à observer bien qu’au mécanisme d’apparence parfois fragile.
Pour résumer, la Cadillac Lyriq 600 E4 apporte un petit vent de fraîcheur sur son segment. Loin des canons du SUV électrique, l’américaine se veut plus conservatrice. Avec son allure plus traditionnelle et une silhouette bien à elle, elle ne laisse pas indifférent. Le tournant électrique du constructeur, c’est un peu le « oui, mais ». Des performances agréables au quotidien, mais une autonomie un peu optimiste sur le papier. Un confort de vraie voyageuse, mais pas d’amortissement piloté. Un intérieur particulièrement réussi, mais quelques points ergonomiques perfectibles. Une grosse batterie doublée d’une palette ingénieuse (mon coup de coeur), mais une recharge rapide encore un peu juste.
Des points pas toujours dramatiques, mais qui pêchent tout de même quand on pense au prix de départ : 81 100€. En Luxury AWD ou en Sport AWD. Compter 960€ pour une teinte métallisée différente, et 1 970€ pour notre livrée tricouche Crystal White, ou le Radiant Red. Notre intérieur cuir Nappa « vert Juniper » aux finitions grises ? 3 100€ de plus. Ajoutez-y le toit ouvrant panoramique (2 100€), et notre modèle d’essai grimpe à 88 870€. Ce qui le place quand même sous certains concurrents tels que le BMW iX (111 250€) à configuration équivalente. En face, le Tesla Model X Plaid demande 114 990€. Reste à savoir si l’appel de l’Oncle Sam suffira à vous faire craquer pour la Cadillac Lyriq. Alors, qu’en pensez-vous ?
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