Essai - BYD Sealion 7 : un poids lourd face au Tesla Model Y

Le BYD Sealion 7 s’attaque directement au Tesla Model Y, en misant sur une présentation soignée, des performances foudroyantes et un équipement complet. Peut-il pour autant afficher des tarifs supérieurs à ceux de la référence américaine ?

Le « Sea Lion », le lion des mers, est un animal symbolique pour les Chinois, comme en atteste le Merlion, mascotte de la ville de Singapour. Mais il n’a pas la même pertinence pour le public européen, qui n’y voit qu’une brave otarie. Le BYD Sealion 7 est en fait la version SUV de la berline BYD Seal (Phoque) dont il partage la plateforme technique dite 3.0.

Long et élégant

Avec ses dimensions de 4,83 mètres de long, 1,93 mètre de large et 1,62 mètre de haut, le BYD Sealion 7 dépasse le Tesla Model Y en longueur de 8 centimètres, tout en restant aussi large et aussi haut. Ce design de SUV coupé, élégant, mais massif, privilégie une allure classique, là où Tesla adopte des lignes plus fluides et minimalistes. Les jantes de 20 pouces, le toit panoramique et les vitres arrière teintées viennent renforcer son image de véhicule premium dans sa version haut de gamme Excellence.

Grosse pile

Côté mécanique, le BYD Sealion 7 Excellence AWD embarque deux moteurs synchrones offrant une puissance cumulée de 530 chevaux pour un couple massif de 690 Nm. Le moteur arrière, seul, développe 313 chevaux avec un régime maximal de 23 000 tr/min. Alimenté par une batterie « Blade » LFP de 91,3 kWh (87 kWh utiles), le Sealion 7 promet une autonomie WLTP de 502 kilomètres, un chiffre toutefois inférieur aux 533 kilomètres du Model Y Grande Autonomie Propulsion, malgré une batterie plus grande. Une version propulsion, dotée d’un moteur de 313 chevaux et d’une batterie de 82,5 kWh (78 kWh utiles), est également disponible pour concurrencer directement le Model Y Propulsion.

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Un coffre sans point fort

À bord, l’habitabilité privilégie les passagers aux bagages. Le coffre arrière offre une capacité de 520 litres, extensible à 1 789 litres une fois les sièges rabattus. Ces chiffres, bien qu’adéquats pour un usage familial, restent loin des 854 litres (sans tablette) et 2 158 litres offerts par le Tesla Model Y. Sous le capot avant, le frunk de 58 litres est bien présenté, avec un revêtement en caoutchouc et un tapis en moquette, mais il reste plus petit que celui de Tesla, qui atteint 117 litres.

Passagers choyés

Les places arrière sont un des gros atouts du véhicule. Grâce à l’absence de tunnel central, trois passagers peuvent s’y installer confortablement, même si la place du milieu reste moins moelleuse et ne possède pas de prise Isofix. Le toit panoramique, de série, illumine l’habitacle, tandis que les sièges chauffants et les dossiers inclinables ajoutent au confort des occupants. À l’avant, les sièges en cuir Nappa, chauffants et ventilés, témoignent du soin apporté à l’habitacle. La qualité de fabrication du BYD Sealion 7 est irréprochable. Les matériaux haut de gamme et les rembourrages généreux, même sur les parties basses de la planche de bord, peuvent en remontrer aux meilleures marques premium. Tous les rangements bénéficient d’un revêtement antidérapant, et la boîte à gants comme les rangements centraux se parent de feutrine. Du grand art !

Danse d’écrans

À bord, le Sealion 7 se distingue par son écran central pivotant de 15,6 pouces, accompagné d’un écran d’instrumentation de 10,25 pouces. L’intégration d’Apple CarPlay et Android Auto est un avantage certain par rapport au Tesla Model Y. Les graphismes sont soignés et la fluidité est au rendez-vous, mais certains menus souffrent de traductions françaises très approximatives.

Protection trop rapprochée

En ville, le BYD Sealion 7 se révèle agréable à conduire malgré son gabarit généreux. Avec un diamètre de braquage de 11,7 mètres, il se montre un peu plus maniable que le Model Y, dont le rayon de braquage dépasse les 12 mètres. Les caméras 360° facilitent les manœuvres, mais la garde au sol limitée à 16 centimètres n’est pas immense pour un SUV. Le freinage régénératif propose deux modes, mais manque de puissance, et l’absence d’une fonction « One Pedal » se fait sentir, obligeant à utiliser plus fréquemment la pédale de frein. Le défaut le plus pénalisant demeure toutefois le mauvais calibrage des alertes de sécurité trop envahissantes. L’alerte d’attention au conducteur s’avère particulièrement pénible et nécessite d’aller dans des sous-menus sur l’écran pour la désactiver, au risque de détourner l’attention du conducteur. Bref, trop de sécurité nuit à la sécurité. Un raccourci permettant de retrouver tous ses réglages personnalisés serait le bienvenu.

Missile balistique

Sur route, les performances sont à la hauteur des attentes, grâce aux 530 chevaux des deux moteurs. L’accélération sur le 0 à 100 km/h s’effectue en seulement 4,5 secondes. C’est mieux que le Tesla Model Y Grande Autonomie Transmission Intégrale, qui réalise cet exercice en 5,0 secondes, mais moins bien que le Model Y Performance, capable de descendre à 3,7 secondes. La direction est douce et précise, mais le poids élevé de 2 435 kg, soit 456 kg de plus que le Tesla Model Y Grande Autonomie, se fait sentir dans les virages. Les suspensions souples génèrent des mouvements de pompage qui n’invitent pas à augmenter le rythme sur petites routes sinueuses.

Sur autoroute, le Sealion atteint une vitesse maximale de 215 km/h, un chiffre proche des 217 km/h du Model Y Grande Autonomie Transmission Intégrale, ce qui permet d’envisager des trajets sur autoroute allemande illimitée. L’insonorisation est assez bonne, avec des vitres acoustiques à l’avant, mais des bruits d’air sont perceptibles autour des rétroviseurs à haute vitesse. Les aides à la conduite, de niveau 2, fonctionnent correctement, mais le mode « Auto Pilot » avec le maintien automatique entre les voies se déconnecte parfois sans prévenir et manque donc de fiabilité à l’usage.

Repas de guerrier

Côté consommation, le BYD Sealion 7 affiche une moyenne de 21,9 kWh/100 km, bien plus élevée que les 16,9 kWh/100 km du Model Y Grande Autonomie Transmission Intégrale (17,3 kWh/100 km pour la version Performance). En autonomie réelle, le SUV chinois atteint entre 320 kilomètres sur autoroute et 400 kilomètres en usage mixte, des chiffres en retrait face à Tesla.

La recharge rapide atteint une puissance de 230 kW en courant continu, permettant de passer de 10 à 80 % en 24 minutes, tandis que la recharge en courant alternatif s’effectue à 11 kW. Des chiffres dans la moyenne du segment, mais qui n’ont rien d’exceptionnel comparé aux Tesla Model Y ou encore les productions de chez Xpeng fonctionnant sous une tension de 800 volts.

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Pas donné pour un challenger

Le Sealion 7 est proposé à partir de 56 490 € dans sa version Excellence AWD (hors peinture métallisée facturée 1 100 €), un tarif légèrement supérieur aux 54 990 € du Tesla Model Y Grande Autonomie. La version d’entrée de gamme Propulsion Comfort démarre à moins de 47 000 €, mais n’a pas droit au bonus pour autant (fabrication en Chine). BYD offre toutefois une garantie de 6 ans ou 150 000 kilomètres, supérieure à celle de Tesla, qui se limite à 4 ans ou 80 000 kilomètres.

Ce qu’il faut retenir sur le BYD Sealion 7

Le BYD Sealion 7 est un SUV bien conçu, performant et spacieux, mais son poids élevé et sa consommation importante l’empêchent de rivaliser pleinement avec le Tesla Model Y. Bien qu’il se positionne comme une alternative crédible, BYD devra affiner certains aspects pour séduire une clientèle européenne exigeante.