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D’une pierre, deux coups. Invités aux essais nationaux des BMW 225xe et BMW 330e organisés à Angoulême, nous avons pu prendre en main les deux nouveaux modèles hybrides rechargeables de la marque à l’hélice. Alors, que vaut le plug-in hybrid à l’allemande ? La réponse dans notre essai.
Après ses modèles « ActiveHybrid », BMW passe à la vitesse supérieure en lançant la technologie « plug-in » sur deux de ses modèles les plus populaires, la Série 3 et la Série 2, avec un positionnement prix destiné à séduire le plus grand nombre.
Seul un œil bien affûté pourra distinguer les 330e et 225xe d’une Série 2 ou d’une Série 3 traditionnel. De l’extérieur, seuls les marquages « eDrive » sur la carrosserie et la trappe de charge sur l’aile avant gauche permettront de les distinguer. Idem à l’intérieur. Hormis la présence du logo « eDrive » et l’utilisation de sélecteurs de vitesse spécifiques, les deux modèles restent en tous points similaires à leurs homologues thermiques.
Côté instrumentation, si l’affichage vision tête-haute est bien utile pour suivre sa vitesse ou la direction à prendre en cas d’utilisation du GPS, les compte-tours semblent un peu fades, surtout lorsqu’on les compare au système digital « virtual cockpit » embarqué de série à bord de la Passat GTE. BMW se rattrape toutefois avec un confortable écran de 6.5 pouces, installé au centre du tableau de bord et pilotable via une molette située à proximité du sélecteur de vitesses, mais surtout par l’excellent niveau de finitions de ses modèles, l’intérieur cuir caramel de la 330e de la finition Luxury Pack Individual a clairement été notre coup de cœur lors de cet essai.
Quant à l’habitabilité, les BMW 225xe et 330e nous rappellent à quel point il est difficile d’électrifier un modèle sans conséquences sur la capacité de chargement. La BMW 225xe perd ainsi 68 litres (400 litres) tandis que la 330e voit sa capacité chuter de 110 litres (370 l).
S’ils partagent la même technologie hybride rechargeable, les deux modèles se différencient par leur configuration technique.
Uniquement en propulsion, la BMW 330e fait ainsi appel à un moteur quatre cylindres 2.0 turbo de 184 ch issu de la 320i associé à un moteur électrique de 88 chevaux pour 252 chevaux de puissance cumulée.
A l’inverse, la BMW 225xe joue la carte du quatre roues motrices avec un système de 224 chevaux composé d’un moteur 3 cylindres essence de 136 chevaux à l’avant et d’un moteur électrique de 88 ch à l’arrière.
Côté batteries, les packs sont quasiment identiques entre les deux modèles avec une capacité nominale de 7.6 kWh pour la 330e et 7.7 kWh pour la 225xe.
Comme bien souvent sur les modèles hybrides rechargeables, il faut un temps d’adaptation pour bien intégrer les différents modes de conduite proposés.
En appuyant sur le bouton eDrive, situé à proximité du sélecteur de vitesses, il est possible de choisir parmi 3 modes de conduite :
Ces modes peuvent également être combinés aux trois autres modes de conduite « Eco Pro », « Comfort » et « Sport » habituellement proposés sur les modèles BMW et permettent d’influer sur les performances et la consommation.
Prendre le volant d’une Série 3, un modèle emblématique de la marque à l’hélice, pour rouler en mode 100% électrique a quelque chose de magique. Que ce soit sur la 330e ou la 225xe, la conduite électrique est fluide, les accélérations correctes sans être fulgurantes et la vitesse de pointe suffisante pour pouvoir en profiter tant en ville que sur l’autoroute.
S’il est bien plus important que celui d’un hybride classique, le plaisir procuré par la fée électricité reste néanmoins de courte durée avec des autonomies réelles constatées entre 18 et 25 kilomètres lors de nos essais. Il faut dire qu’avec respectivement 7.6 et 7.7 kWh d’énergie embarquée dans la batterie, les 330e et 225xe ne sont pas vraiment de taille à proposer davantage.
Autre petit bémol constaté lors de la conduite : un frein régénératif beaucoup moins puissant que sur d’autres modèles et surtout non modulable. Si une Volkswagen Passat GTE ou un Mitsubishi Outlander PHEV proposent différents niveaux de régénérations via le sélecteur de vitesse ou les palettes au volant, les hybrides rechargeables de BMW ne laissent pas ce choix. Pire, les véhicules ont plus tendance à favoriser le mode « roues libres » plutôt que d’activer régénération lorsque la pédale d’accélérateur est relâchée. Au final, celle-ci intervient davantage en complément du freinage. Dommage car cela aurait pu permettre à BMW de « gratter » quelques kilomètres d’autonomie supplémentaires et au conducteur d’éviter d’user les plaquettes de freins inutilement.
Comme tous les hybrides rechargeables BMW, c’est par une trappe située sur l’aile avant gauche que se déroule la charge. Plutôt bien positionnée sur la 225xe, elle est un poil basse pour la 330e (mais difficile de faire mieux vu l’architecture de l’auto). Les deux modèles que nous avons pu essayer étaient fournis avec un câble E/F doté d’un boitier EVSE permettant une recharge en 3h15 sur une prise domestique.
Et si les systèmes de charge par induction sont loin d’être à l’ordre du jour, le plus pratique reste d’opter pour l’installation d’une wall-box qui permettra à la fois de simplifier la charge au quotidien et de faire grimper la vitesse de charge à 3.4 kW, soit 2h15 pour une charge complète… Un dispositif qui a évidemment un prix. Comptez environ 1.000 € si vous choisissez l’offre « wallbox pure » de BMW avec câble attaché à la borne sachant que les 30 % de crédit d’impôts sont toujours d’actualité.
Et s’il vous faut charger sur une borne de recharge publique, BMW offre la carte ChargeNow vous donnant accès aux bornes des réseaux partenaires.
S’il n’est déjà facile d’évaluer la consommation d’une voiture thermique, les choses se corsent encore plus quant il s’agit de l’estimer sur une voiture hybride rechargeable où le niveau de charge de la batterie jouera un rôle crucial sur l’autonomie constatée.
Sur un trajet de 46 kilomètres, dont une vingtaine réalisés en tout électrique, la moyenne annoncée par le tableau de bord était de 3.8 l/100 km à bord de la 225xe. Correct mais sans plus sachant que le deuxième conducteur de notre voiture d’essai est parvenu à 5.4 l/100 km sur le même parcours avec la 330e mais avec une conduite beaucoup moins tranquille.
Une fois la batterie déchargée, n’espérez pas rivaliser avec la frugalité d’une Toyota Prius. Bien que le moteur électrique revienne de façon épisodique, le parti pris du constructeur de conserver ses grosses motorisations thermiques pour garder une certaine sportivité ne joue pas en la faveur des deux modèles. Sur une portion d’essai batterie vidée, nous avons pu constater une moyenne de 7 à 8 l/100 km sans pour autant rouler comme des sauvages. Pas vraiment de quoi inquiéter la reine japonaise.
Au final, les 2 à 2.0 l/100 km promis par le constructeur ne pourront être atteints que sur de cours trajets et avec une forte utilisation du mode électrique. Et quand bien même il ne soit pas le seul, on regrette que BMW ne communique pas davantage sur la consommation réelle constatée sur d’autres typologies de trajets. Un manque de transparence qui risque de décevoir certains clients, surtout si la pédagogie n’est pas au rendez-vous en concessions.
Avec cinq niveaux de finitions pour la 330e et six pour la 225xe, BMW n’a clairement pas l’intention de laisser sa technologie hybride rechargeable sur le coin d’une étagère et adopte une politique de prix assez offensive ! Vis-à-vis des versions 100% thermiques, les hybrides rechargeables de BMW sont plutôt bien positionnées et même moins chères en cas d’application de l’exonération de TVS pour les entreprises. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que chaque modèle propose plusieurs finitions spécifiques pour les professionnels.
Côté prix hors bonus (1000 €), comptez entre 38.950 et 45.200 € TTC pour la 225xe et entre 46.950 et 52.300 € TTC pour la 330e, soit 1000 € de moins qu’une Passat GTE. Pour la batterie, la garantie s’élève à 6 ans ou 100.000 kilomètres. Et s’il vous faut un jour la changer, BMW annonce un prix de vente de 3670 € HT quel que soit le modèle.
Au final, les BMW hybrides rechargeables pourraient bien séduire une clientèle qui n’avait pas envisagé un tel achat jusqu’ici. Une conversion vers l’électrique qui ne peut-être que bénéfique pour populariser la technologie mais qui soulève une grande interrogation : les acheteurs ne finiront-ils pas par se lasser de manipuler leur câble de recharge tous les jours pour récupérer 20 à 30 petits kilomètres d’autonomie ?
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