Avec l’Emeya, Lotus a de grandes ambitions. Il y a quelques jours, nous avons eu l’occasion de découvrir la berline électrique à Francfort. Lotus nous a proposé de réaliser un essai en tant que passager sur un circuit situé à proximité du centre d’innovation. Avec un 0 à 100 km/h en 2,78 sec, le bolide de 905 ch nous a donné des sueurs froides.

Lotus Emeya : un modèle capable d’encaisser 400 kW

Avec la démocratisation de l’électrique, Lotus a entamé une transformation structurelle. Détenue par Geely depuis 2017, la firme britannique a une stratégie ambitieuse en matière d’électrification. Objectif : ne vendre que des modèles 100 % électriques d’ici à 2027. Et Lotus est déjà sur la bonne voie. Avec 63 % de ventes réalisées grâce aux voitures électriques en 2023, le constructeur n’est déjà plus très loin du but. Après l’Eletre commercialisée pour la première fois en 2023, l’entreprise a décidé de commercialiser l’Emeya.

Une berline racée, conçue pour faire de l’ombre à la Porsche Taycan. Pour se faire une place sur un marché de l’électrique de plus en plus convoité par les constructeurs du monde entier, Lotus souhaite offrir à ses clients les meilleurs standards en termes de performances de recharge. Cela tombe bien, avec l’Emeya, l’entreprise dispose déjà de la voiture la plus efficace. La berline électrique est capable de passer de 10 à 80 % en seulement 14 minutes (enfin, 15 minutes et 28 secondes selon le test que nous avons réalisé).

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Les meilleures performances de recharge en Europe

C’est mieux que les Mercedes EQS, BMW i7, Tesla Model S, Porsche Taycan, Genesis G80, Xpeng G9, Kia EV6, Hyundai Ioniq 6 ou encore Nio ET7. Il faut dire que l’Emeya peut encaisser jusqu’à 400 kW de puissance jusqu’à 35 %, ce qu’aucun autre modèle vendu en Europe à ce jour ne peut faire. L’ambition de Lotus est « de rendre la possession d’un véhicule électrique plus facile que jamais en donnant aux conducteurs la confiance nécessaire pour effectuer des trajets longue distance et aller là où ils le souhaitent ».

Si cette Emeya ne sera évidemment pas la voiture de monsieur et madame Tout-le-monde, c’est tout de même un progrès de taille. Sur un chargeur capable de délivrer 400 kW, le bolide peut reprendre jusqu’à 310 km d’autonomie en seulement 10 minutes. Avec cette GT électrique, Lotus a également mis le paquet sur les performances : deux moteurs qui combinent 905 ch de puissance, 985 Nm de couple, une vitesse maximale de 256 km/h ou encore un 0 à 100 km/h en 2,78 sec. L’Emeya ne fait pas semblant !

 

Un essai à 256 km/h sur une piste inclinée à 39,9°

Automobile Propre a eu la chance de pouvoir monter à bord afin de réaliser un essai en tant que passager sur un circuit à proximité de Francfort. C’est à Dudenhofen que nous nous sommes rendus, chez Segula Technologies. Ici, de nombreuses marques viennent tester leurs modèles. Caché au milieu des sapins, le site offre une piste de 4,8 km de long avec 4 voies (une en béton et trois autres en asphalte). Plus on roule sur la voie de gauche, plus l’angle d’inclinaison augmente. Il va jusqu’à 39,9° au point le plus haut.

Une fois les différents points de sécurité passés, notre pilote entre sur le circuit. Tout est extrêmement contrôlé et nous n’avons d’ailleurs pas le droit de prendre de photo dans l’enceinte du complexe. On commence par s’insérer sur la voie la plus à droite, celle en béton. Très vite, le pilote se met sur la première voie en asphalte et positionne la voiture à 120 km/h. Chaque ligne a un angle d’inclinaison bien précis. Il accélère fort et passe sur la deuxième voie en asphalte, nous sommes à 190 km/h et la sonorisation artificielle du moteur fait son petit effet.

Après quelques secondes à cette vitesse, il nous prévient qu’il va se mettre à la vitesse maximale autorisée (250 km/h) et passer sur la voie la plus inclinée, celle qui se trouve tout en haut. Il accélère progressivement. Le compteur affiche 220 km/h, puis 230 km/h, 240 km/h et enfin 250 km/h. On atteint finalement les 256 km/h, la vitesse maximale annoncée par le constructeur. Avec l’inclinaison du circuit, la sensation est assez impressionnante. La conduite est millimétrée. Les tours défilent et le pilote finit par ralentir.

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Une conception centrée autour de l’aérodynamisme

Si nous n’avons pas eu l’occasion de réaliser un test avec départ arrêté, on a tout de même constaté les incroyables performances de cette GT électrique. La conduite est fluide et on sent vraiment que l’aérodynamisme est un point essentiel du développement de cette voiture. L’Emeya dispose notamment d’une calandre, d’un déflecteur, d’un diffuseur et d’un aileron arrière actifs pour optimiser l’autonomie. Même à grande vitesse, le pilote peut prendre la main pour déployer l’aileron arrière et améliorer la maniabilité.

Bref, une belle expérience qui nous aura permis de découvrir d’un peu plus près l’expérience promise par Lotus. L’Emeya sera commercialisée en France à partir de 109 190 euros. C’est plus intéressant qu’une Porsche Taycan Turbo, un modèle dont les caractéristiques techniques sont assez proches : 884 ch, 2,7 sec pour le 0 à 100 km/h ou encore 18 minutes pour passer de 10 à 80 % (avec une puissance maximale acceptée plafonnée à 320 kW). En France, la Taycan Turbo est proposée à partir de 179 560 euros.

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