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Comment réussir l’électrification de sa flotte automobile en 5 étapes-clés

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Guide électrification
Guide électrification

Face à l’évolution rapide du marché des véhicules électriques et aux exigences législatives croissantes, les entreprises doivent repenser entièrement leur approche de la mobilité professionnelle.

Nous verrons, en effet, que l’électrification d’une flotte automobile d’entreprise représente bien plus qu’un simple changement de motorisation, car elle implique un “changement culturel” conduisant à repenser en profondeur l’approche de la mobilité professionnelle.

La loi LOM, ou Loi d’Orientation sur les Mobilités en application depuis janvier 2022, a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment en favorisant la transition vers des modes de transport zéro émission. Concernant plus particulièrement les flottes d’entreprises, un échéancier a été établi afin d’inciter les entreprises ayant un parc de plus de 100 véhicules de moins de 3,5 tonnes à transformer progressivement celui-ci en véhicules électriques.

Depuis janvier 2022, les entreprises doivent donc intégrer au moins 10% de véhicules propres lors du renouvellement de leur parc, un pourcentage qui s’élève à 20% depuis janvier 2024, puis à 40% dès janvier 2027, pour atteindre 70% en janvier 2030. Cette progression par paliers vise l’objectif de neutralité carbone fixé pour 2050, une ambition qui transforme profondément le paysage automobile professionnel français. Au-delà des quotas, la législation prévoit également l’obligation d’établir un plan de mobilité (PDM) pour les entreprises de plus de 50 employés sur un même site n’ayant pas conclu d’accord lors des négociations annuelles obligatoires, ainsi que pour celles comptant plus de 100 salariés situées sur un plan de déplacement urbain.

Cela, c’est pour la théorie, et pour la loi. Dans son application, c’est une autre histoire, puisque l’on sait qu’en 2024, seulement un quart des groupes concernés par la loi LOM ont respecté les obligations de verdissement de leur flotte.

Une attitude quelque peu étonnante de la part d’entreprises qui généralement se montrent légalistes, et se plient, – certes parfois à contrecœur – aux diverses réglementations qui les concernent.

Que faut-il en déduire ? Probablement que cette transition n’est pas aussi facile à effectuer qu’il y paraît ? Ou que les responsables ne se sentent pas concernés par le sujet du verdissement de leurs flottes ?

Quoiqu’il en soit, pour qu’une mesure soit acceptée, elle doit être comprise par tous, et cela passe par quelques points à prendre en compte et à intégrer dans sa stratégie.

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Cette transformation profonde, bien que complexe, offre de nombreuses opportunités en termes de réduction des coûts opérationnels à long terme, d’amélioration de l’image de marque et de contribution à la transition écologique. L’analyse des retours d’expérience des pionniers dans ce domaine révèle qu’une démarche structurée et méthodique est indispensable pour réussir cette mutation, en tenant compte des multiples dimensions techniques, humaines et financières qu’elle implique.

Plutôt que de nous livrer à un interminable inventaire, nous avons identifié 5 étapes-clés essentielles pour bien préparer, appréhender et réussir la transition de votre flotte vers l’électrique. Les voici.

Établir un état des lieux de la flotte et des besoins actuels

Avant de s’engager dans le processus d’électrification, procédez à une évaluation approfondie de la flotte existante. Cette analyse doit porter sur plusieurs aspects, comme :

  • Les caractéristiques des véhicules (état, date de fin de contrat de location, type),
  • Les comportements des conducteurs (itinéraires, kilométrage, utilisation), les coûts associés (assurance, entretien, prestations tierces),
  • La consommation énergétique actuelle,
  • L’évaluation des coûts totaux de possession (TCO)
  • Les performances environnementales, notamment les émissions de CO2 générées.

Cette cartographie détaillée fondée essentiellement sur les données remontées par votre logiciel de gestion de flotte permet d’identifier les véhicules dont l’usage est compatible avec une transition vers l’électrique, en fonction de leur profil d’utilisation et de leur cycle de renouvellement.

Établir une cartographie des besoins en fonction des missions des collaborateurs

L’analyse des usages révèle généralement différents profils au sein d’une même entreprise. Certains véhicules parcourent quotidiennement de longues distances sur autoroute, tandis que d’autres sont principalement utilisés pour des déplacements urbains courts. De fait, un commercial de terrain n’aura peut-être pas les mêmes besoins en termes de mobilité qu’un cadre sédentaire ou qu’un intervenant SAV.

La reconnaissance de ces spécificités permet d’optimiser l’allocation des ressources et d’assurer que chaque collaborateur dispose d’un véhicule adapté à ses besoins professionnels. Ainsi, la réussite de l’électrification d’une flotte reposera en grande partie sur l’adéquation entre les véhicules électriques proposés et les besoins réels des collaborateurs.

Un sondage auprès des conducteurs permettra en outre d’évaluer leurs exigences en matière de mobilité, notamment en termes de kilométrage quotidien et hebdomadaire, de trajets typiques, et de possibilités de recharge à domicile. Cette démarche consultative présente un double avantage en cela qu’elle fournit des données précises pour dimensionner correctement les solutions techniques et qu’elle implique les utilisateurs dans le processus de transition, favorisant ainsi leur adhésion au projet.

Évaluer les coûts — ou les économies induites — du passage de la flotte à l’électrique

Une fois les besoins des collaborateurs évalués et cartographiés, vous y verrez beaucoup plus clair pour évaluer les coûts que cette transformation va entraîner… ou les économies qu’elle va permettre de réaliser. Cette analyse reposera sur la définition d’un budget intégrant plusieurs postes de coûts, comme :

  • L’acquisition ou la location LLD ou LOA des véhicules électriques
  • L’installation éventuelle de bornes de recharge sur site
  • Les frais liés à l’énergie pour la recharge des véhicules
  • L’entretien spécifique aux véhicules électriques
  • Le coût des assurances par véhicule
  • Le coût des recharges à domicile des collaborateurs
  • Le coût des licences logicielles ou applications de suivi

Bien que cette transition puisse représenter un investissement initial important, elle permettra très vraisemblablement à moyen terme de réaliser des économies significatives sur plusieurs postes de dépenses, et donc sur le coût total de possession des véhicules.

À ce sujet, il conviendra également de prendre en compte les différentes aides et déductions auxquelles vous êtes éligible afin de réduire encore le coût de cette transition, comme les aides ADVENIR sur l’installation de bornes de recharge, la déduction fiscale sur l’amortissement ou encore l’exonération de la taxe sur les véhicules de société.

Former et sensibiliser vos collaborateurs à leur transition vers l’électrique

Cela nous semble être un point fondamental en faveur d’une électrification réussie, point qui malheureusement est parfois sous-estimé au sein des entreprises. Il n’y a pas de changement aussi important qui ne soit accompagné d’un effort pédagogique permettant de l’accompagner.

La dimension humaine constitue un aspect crucial de ce changement. L’adhésion des utilisateurs finaux dépendra largement de leur compréhension des enjeux, de leur familiarisation avec les nouvelles technologies, et de leur perception des bénéfices personnels qu’ils peuvent en retirer. Une formation spécifique à l’éco-conduite électrique permet non seulement d’optimiser l’autonomie des véhicules, mais aussi de rassurer les conducteurs sur leur capacité à maîtriser cette nouvelle forme de mobilité.

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Cette-ci devrait idéalement être initiée bien en amont du calendrier d’électrification, avec des réunions de sensibilisation, animées par des experts du sujet, qui expliqueront en quelques points-clés les enjeux, puis, plus concrètement, comment rouler en électrique, quels en sont les spécificités, les avantages, et les contraintes. Idéalement, une charte de l’électromobiliste en entreprise devrait être établie et distribuée sous forme d’un livret attractif à toutes les personnes concernées.

Lors de cette étape, il faudra également les former sur les outils (logiciels ou apps mobiles) qu’ils vont utiliser, en expliquant que ceux-ci ne sont pas là pour ajouter de la complexité ou de la surveillance mais au contraire pour leur leur rendre la transition vers l’électrique plus agréable, plus fluide et plus facile.

Lors de cette étape, il paraît pertinent d’envisager la création d’un réseau d’ambassadeurs, composé de collaborateurs déjà convaincus par les avantages des véhicules électriques, ce qui peut constituer un levier puissant pour faciliter l’adoption au sein de l’entreprise. Ces ambassadeurs peuvent partager leur expérience, répondre aux questions pratiques de leurs collègues, et contribuer à dissiper les appréhensions liées au changement. Leur témoignage, basé sur une utilisation réelle et quotidienne, possède souvent une crédibilité supérieure aux arguments théoriques ou commerciaux.

Tester avant d’étendre et mettre en place un suivi méthodique

Avant d’étendre l’électrification à l’ensemble de la flotte (ou des collaborateurs concernés), l’organisation de périodes d’essai prolongées permet d’expérimenter concrètement les véhicules électriques dans leur contexte professionnel quotidien. Ces tests grandeur nature révèlent souvent que certaines appréhensions, notamment concernant l’autonomie, sont infondées ou surestimées. Ils permettent également d’identifier d’éventuelles contraintes opérationnelles non anticipées et d’affiner en conséquence le cahier des charges pour les acquisitions futures.

Ensuite, il sera nécessaire de mettre en place une méthode de suivi et d’audit permanent de cette transition, d’abord avec des outils informatiques, ensuite en adoptant une stratégie de veille. L’électrification modifiant profondément les pratiques de gestion de flotte, cela nécessite des outils et des compétences spécifiques, comme des systèmes de télématique adaptés aux véhicules électriques qui permettent de suivre la localisation et l’utilisation des véhicules, mais aussi leur état de charge, leur consommation énergétique, et l’efficacité de la recharge.

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D’autre part, la mise en place d’une veille technologique et réglementaire permet de maintenir à jour la stratégie d’électrification et d’anticiper les opportunités ou les contraintes futures. Cette fonction peut être confiée à un responsable dédié, capable d’analyser les tendances et de formuler des recommandations adaptées au contexte spécifique de l’entreprise.

Le passage à l’électrique constitue une étape importante pour une entreprise, qui nécessite de la réflexion et une bonne préparation, mais dont les effets positifs devraient se faire sentir rapidement, notamment en termes de gestion de flotte et de coûts. En vous appuyant sur ces différents conseils, vous pourrez évaluer précisément le retour sur investissement du verdissement de votre flotte.

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