Chronique de la Revolte : et si on améliorait plutôt les vieilles voitures électriques ?

De belles surprises au sommaire de cette quatrième chronique avec l’annonce d’une nouvelle Nuit de la Revolte qui se tiendra cette fois-ci en région parisienne, la création d’une voiture électrique totem baptisée « Zoé Fury Road », les avancées de l’upgrade, les investigations menées pour intervenir sur des véhicules de la marque Volkswagen, etc. Cofondateur de l’entreprise, Alexis Marcadet nous dit tout, ou presque.

Les avancées de l’upgrade

Sur son site Internet, Revolte définit ainsi l’upgrade pour une voiture électrique ou hybride : « Il consiste à remplacer ou à améliorer des composants, principalement les batteries, pour augmenter l’autonomie ou les performances des véhicules tout en prolongeant leur durée de vie ». Interdite en France, cette pratique permettrait pourtant bien de pérenniser les anciens VE. Alexis Marcadet se réjouit de pouvoir apporter des nouvelles : « C’est pour nous un sujet fil rouge que nous avons débuté il y a plus de deux ans ».

Il ne cache pas : « Le temps nécessaire pour avancer est frustrant. Mais nous avons actuellement quelques raisons de nous réjouir à la suite de trois rencontres que nous avons eues ces derniers mois avec des personnes en lien avec le gouvernement français. Ce dernier est conscient qu’il y a un problème concernant les voitures électriques d’occasion, qu’elles sont difficiles à revendre ».

Des discussions sont en cours avec des cellules gravitant autour de plusieurs ministères : « J’ai été sollicité par la commission du Parlement en charge du développement sur la question : qu’est-ce qui bloque le développement des voitures électriques d’occasion ? Sur le même sujet, je suis aussi en discussion avec des conseillers du ministère des Transports. Pour avoir des voitures électriques entre 15 000 et 20 000 euros, plutôt que le neuf, l’occasion est sans doute la solution et l’upgrade a vraiment du sens ».

Appel et mise en garde

La tournure que prend l’upgrade des véhicules électriques fait penser à un scénario déjà vécu auparavant : « Je suis en liaison avec des spécialistes du rétrofit. Nous avons des points communs et des différences avec eux. En évitant les erreurs commises lors de leurs démarches il y a quelques années, on pourrait aller plus vite. Ce serait le bon moment, mais ça demande de nous structurer davantage autour de la question de l’upgrade ».

Revolte est aussi en relation avec le ministère de l’Intérieur et espère beaucoup de la cellule France Expérimentation : « C’est elle qui peut aider les entreprises innovantes en faisant sauter des blocages règlementaires. Globalement, les discussions avancent bien. Nous en arrivons au stade des recommandations finales. Nous allons pas mal solliciter notre communauté à ce sujet. Nous avions déjà reçu de sa part environ 2 300 réponses concernant l’upgrade. Via les réseaux sociaux, nous allons à nouveau les remercier et les informer de l’avancement du projet ».

Alexis Marcadet tient cependant à mettre en garde : « Aujourd’hui, l’upgrade n’est pas légal en France. C’est pourquoi nous demandons à tous de ne pas se lancer dedans pour l’instant. Ce serait déjà extrêmement risqué, car en cas de sinistre avec des dommages corporels, l’assurance du conducteur concerné sauterait. Un seul accident grave alors que nous sommes en discussion avec des ministères sur le sujet aurait pour conséquence de nous faire perdre des mois ou des années de travail. Nous soutenir dans notre démarche qui dépasse le cadre de Revolte sera bien plus efficace ».

Zoé Fury Road

Une voiture électrique pour représenter les e-Garages Revolte : « Nous sommes en train de créer notre Zoé Fury Road. Un peu à la suite de notre dépanneuse peinte façon tôle rouillée et que nous avons baptisé ‘La Revolteuse’, cette voiture électrique semblera revenir d’une traversée du désert. Elle symbolisera la vieillesse des VE. Attirant les regards, elle nous représentera dans les événements auxquels nous participons ».

Cette ancienne Renault Zoé qui sera néanmoins capable de rouler remplacera les habituelles façons de marquer un stand au nom de l’entreprise : « Nous voulions une signalétique abordable pour nous. Faire réaliser des banderoles ou des kakémonos, ce n’est pas donné. Equip’Auto, Mondial de l’Auto : Dans la plupart des salons où nous sommes présents, nous avons la possibilité d’exposer un véhicule sur notre stand. C’est pourquoi nous avons eu cette idée de transformer une Renault Zoé 40 kWh qui devrait être présente lors des deux ou trois événements auxquels nous participerons cet été ».

Ce modèle s’est en quelque sorte imposé : « C’est une voiture électrique pionnière dans sa génération. Nous en avons pas mal chez nous, contrairement à la Nissan Leaf par exemple. Une Tesla aujourd’hui, c’est un peu compliqué. Avec une batterie de 40 kWh, nous disposerons d’une bonne autonomie. La présentation de sa carrosserie va vraiment dénoter par rapport à une voiture électrique neuve ».

Relation clientèle avec les garages branchés

Pour rappel, les garages branchés sont des garages classiques qui ont reçu des formations et bénéficient d’un soutien, d’un support technique et d’outils développés par Revolte pour intervenir sur les véhicules électriques : « Ils sont actuellement une vingtaine et nous avons reçu beaucoup de demandes pour les localiser ». Ces établissements n’ont cependant pas les mêmes moyens d’investigation que les e-Garages Revolte et présentent différents degrés d’expertise.

C’est pourquoi Revolte ne communique pas directement sur son site la liste des garages branchés déjà installés : « Ce serait dommageable pour tous : les garages, les électromobilistes et nous-mêmes. Si un client se rend de lui-même dans un garage branché et que ce dernier n’arrive pas à réparer la panne, l’automobiliste se retournera contre nous, mécontent. En passant par notre site, le problème rencontré sur le véhicule sera bien compris. Nous pourrons alors au besoin rediriger la personne vers un garage branché ».

Alexis Marcadet invite les électromobilistes à jouer le jeu : « Nous ne fonctionnons pas sur le principe d’une franchise et voulons éviter que les garagistes branchés subissent une grosse pression inutile et décourageante. Par ailleurs, le montant de la facture risquerait d’être bien plus élevé en confiant une voiture électrique à un garage branché qui n’a pas le bon niveau de compétence. Et ce, en raison du temps passé. Nous comptons tout de même mettre prochainement en avant ceux qui sont à un stade supérieur d’expertise ».

Développements

Revolte a développé en interne la V2 de sa plateforme de diagnostics : « Elle ne fonctionnait auparavant que sur ordinateur via Internet. Ca pouvait être suffisant pour un chef d’atelier, mais moins pour les mécanos en cours d’intervention. C’est pourquoi, à leur demande, nous avons adapté notre plateforme Diag sous la forme d’une application pour les tablettes et smartphones. C’est toute une équipe d’une dizaine de personnes qui se mobilise pour aider les garages branchés, pas seulement une hotline, ni même uniquement des développeurs d’outils ».

Par ailleurs, l’entreprise est en train de monter en compétences sur de nouveaux modèles : « Il s’agit des hybrides Volkswagen de première génération. Nous en avons déjà réparé une, mais il est assez compliqué d’intervenir dessus. On voit bien que les concepteurs de ces voitures ont dû faire avec les contraintes d’une base thermique pour installer une batterie. Ca se voit très nettement ».

Ce qui n’est pas vraiment une bonne nouvelle pour les utilisateurs : « En termes d’ingénierie et de développement, cette intégration a été très complexe et rend la réparation plus coûteuse ».

Bienvenue à la 3ᵉ Nuit de la Revolte

Ceux qui, comme nous, ont vécu en juillet 2023 la deuxième Nuit de la Revolte n’ont pas eu à regretter le déplacement. Le programme, en général déjà salivant à lui seul, n’annonce ni les surprises ni les nouveaux lancements. On sait déjà qu’il y en aura ce jeudi 5 juin entre 16 h 00 et minuit : « Après les deux premières éditions qui ont eu lieu à Carquefou rassemblant respectivement 150 et 250 personnes, celle de 2025 aura pour cadre notre nouvel établissement de Thiais ».

Avec cet événement récurrent, Revolte s’ouvre toujours davantage aux électromobilistes : « C’est une sorte de portes ouvertes pour mettre de la transparence dans la réparation et la réparabilité des véhicules électriques et hybrides. Les visiteurs pourront découvrir l’atelier, voir notre labo de batteries, et l’équipe sera disponible pour répondre à leurs questions ».

Les particuliers ne sont pas les seuls à être attendu à cette nouvelle Nuit de la Revolte : « C’est aussi un moment privilégié pour recevoir les professionnels et les partenaires avec lesquels nous travaillons. Ce sont, par exemple, les réseaux de carrossiers et d’experts en automobile ». Il s’agit aussi d’accueillir la communauté qui s’étoffe toujours davantage autour de l’entreprise : « Ils se battent à nos côtés pour faire progresser la pérennité programmée, en particulier pour continuer à faire rouler des modèles qui ont dépassé les dix ans, comme les premières Renault Zoé ou les Tesla Model S ».

S’inscrire est impératif

Pour vivre cette troisième Nuit de la Revolte, il est nécessaire de s’inscrire au préalable. Déjà parce que le site ne pourra pas recevoir tout le monde et afin de prévoir une quantité de nourriture qui évite le gaspillage : « Ce mardi 22 avril 2025 nous comptons déjà plus d’une centaine d’inscrits. C’est gratuit pour entrer sur le site, la buvette est en revanche payante, avec des prix serrés ».

Alexis Marcadet nous a déjà mis dans la confidence de quelques surprises que son équipe et lui continuent à imaginer. Mais chut !, ce sera à découvrir sur place : « Il y aura à nouveau des voitures électriques rares, des entrepreneurs à rencontrer, des épreuves à réaliser pour démystifier la quête de performance sur les électriques, des lots à gagner, etc. La Nuit de la Revolte est avant tout un événement festif et nous avons bien l’intention de faire rigoler tout le monde ».

Le e-Garage Revolte de Thiais est situé à environ 18 km de Paris. Nombre de visiteurs s’y rendront très certainement avec leurs voitures électriques le 5 juin prochain. Il est aussi possible d’y venir avec le métro, ligne 14, station Thiais-Orly.