La suite de votre contenu après cette annonce
Après des discussions houleuses, le Royaume-Uni et l’Union Européenne seraient sur le point de trouver un compromis sur les voitures électriques qui traverseront la Manche. Un report des règles décidées au moment du Brexit est évoqué. Seule la France s’y oppose.
Selon les déclarations de Maroš Šefčovič (le vice-président de la Commission européenne), l’Allemagne et dix autres États membres de l’Union se sont prononcés en faveur d’un report des règles sur les droits de douane jusqu’en 2027. Auprès de nos confrères du Financial Times, l’homme politique a déclaré que Londres et Bruxelles étaient sur le point de trouver un compromis sur le sujet des voitures électriques.
À lire aussiLe Royaume-Uni fait marche arrière et repousse la fin du thermiqueDans le cadre du Brexit, l’Union européenne avait imposé au Royaume-Uni des règles bien précises pour vendre des modèles électriques sur son sol. Les conditions étaient les suivantes : seuls les véhicules électriques dont au moins 45 % des composants sont fabriqués dans l’Union européenne ou au Royaume-Uni « pourront être vendues sans droits de douane outre-Manche ». Pour les batteries, c’est même encore plus sévère : 60 % des composants doivent provenir de l’Union européenne ou de la Grande-Bretagne.
Si les modèles électriques ne respectent pas ces exigences, ils seront soumis à des droits de douane de 10 %. Initialement, la date d’entrée en vigueur de ces règles avait été fixée au 1er janvier 2024. Toutefois, à la demande du gouvernement britannique, la mesure pourrait être reportée. Objectif : apaiser « un conflit naissant » entre le Royaume-Uni et les constructeurs automobiles européens. Bruxelles n’a pas encore fait de déclaration officielle sur le sujet, mais cela ne saurait tarder. L’autorité suprême de l’Union ne veut pas faire de vague.
Si la majorité des États membres s’accorde sur la date de 2027 pour le report de cette mesure, Maroš Šefčovič précise que Paris ne souhaite donner qu’un an de plus aux britanniques. La France est le seul pays à s’opposer à un report de trois ans. Le gouvernement français ne veut pas donner l’impression de céder aux demandes de report du Royaume-Uni. Cela serait trop facile de faire le Brexit sans en assumer les conséquences.
Paris craint de « donner l’impression de céder aux demandes du Royaume-Uni ». Ce qui pourrait décourager les investissements dans les usines de batteries pour véhicules électriques au sein de l’Union européenne selon Automotive News Europe. Et cela en dépit « des dommages que les droits de douane pourraient causer à Renault et à Stellantis ». Les marques Renault, Peugeot et Citroën font de gros volumes outre-Manche.
Se priver du marché britannique serait un coup dur pour les constructeurs français. Paris en a conscience, mais l’enjeu global est trop important. La France ne veut pas envoyer un mauvais signal aux entreprises spécialisées dans les batteries qui ont prévu de s’implanter sur le sol européen. Et elles sont nombreuses à vouloir venir en France. Notamment dans les Hauts-de-France. Au moins quatre grands projets d’usines de batteries sont sur les rails.
Cette négociation semble pourtant d’une importance capitale pour le Royaume-Uni. Downing Street demande l’indulgence de Bruxelles, prévenant que les droits de douane pourraient coûter des milliards d’euros et freiner la demande sur l’électrique.
En effet, pour se conformer aux exigences de l’Union, Londres va devoir repenser totalement sa chaîne d’approvisionnement et transférer la fabrication des batteries de l’Asie vers l’Europe. Selon le gouvernement britannique, « une solution commune est nécessaire pour éviter que les consommateurs ne se détournent des voitures électriques ».
À lire aussiVoitures électriques produites en Chine : vers une flambée des droits de douane ?Néanmoins, les mesures protectionnistes adoptées par les États membres de l’Union européenne pourraient tout de même désavantager le Royaume-Uni. C’est par exemple le cas du nouveau bonus écologique en France. À partir de 2024, il prendra en compte le pays d’implantation de l’usine et la méthode de transport des voitures électriques.
La suite de votre contenu après cette annonce
Notre Newsletter
Faites le plein d'infos, pas d'essence !
S'inscrire gratuitement