AccueilEssaisAiways U5 : notre essai du nouveau SUV électrique chinois

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Présent chez le loueur Hertz en Corse depuis quelques semaines, le Aiways U5 marque les débuts du constructeur chinois sur le sol européen. Que vaut-il dans la réalité ? Est-il aussi abouti et performant que les autres modèles du marché ? C’est que nous sommes allés découvrir sur l’île de Beauté. 

Quasi inexistants il y a encore quelques mois, les constructeurs chinois investissent peu à peu le marché automobile européen. Alors que MG a été le premier à dégainer avec son SUV compact électrique ZS EV, Aiways lui emboite le pas avec un modèle au positionnement beaucoup plus premium. Présenté pour la première fois en Europe en septembre 2019 lors du salon de l’automobile de Francfort, le grand SUV U5 fait ses premiers pas en France en Corse où quelque 500 exemplaires ont été achetés par Hertz pour des applications locatives. C’est justement par l’intermédiaire du loueur que nous avons eu la chance de l’essayer.

Un grand gabarit

Reposant sur un design unique marqué par une calandre pleine que l’on retrouve sur d’autres modèles du marché, l’Aiways U5 n’a rien d’un SUV compact. Plus grand qu’un Peugeot 5008 (4,64 m) et plus court qu’un Tesla Model Y (4,77 m), l’Aiways U5 s’étend sur 4,68 m de longueur. Il devance également ses deux concurrents coréens, le Kia Niro (4,37 m) et le Hyundai Kona électrique (4,16 m). Il en résulte une habitabilité particulièrement généreuse. Avec 2,8 m d’empattement, le SUV chinois est un véritable salon et offre un excellent volume à l’avant mais aussi à l’arrière où les plus grands auront une bonne marge pour les genoux.

Sur la partie technique, l’U5 embarque un moteur électrique de 140 kW et 315 Nm. Placé sur le train avant, il est alimenté par une batterie lithium-ion totalisant 63 kWh de capacité nominale. Intégré sur le côté avant gauche de la calandre, le connecteur de charge n’est pas particulièrement bien placé. Au standard Combo, il autorise jusqu’à 6,6 kW de puissance en courant alternatif (AC) et 90 kW en courant continu (DC).

Avec 4,68 m de longueur, l’Aiways U5 est plus grand qu’un Peugeot 5008

Au niveau du coffre, le volume atteint 432 litres avec un double fond permettant de ranger les câbles. Notre modèle d’essai en proposait deux, soigneusement rangés dans des housses : le premier en prise domestique et le second en type 2.

La banquette arrière peut être totalement ou en partie rabattue pour un volume dépassant les 1500 litres. Et si ce n’est pas suffisant, l’Aiways U5 dispose aussi d’un petit espace sous le capot permettant d’y loger un des deux câbles.

A l’intérieur, la finition est très flatteuse dans la version standard de notre modèle d’essai. L’intérieur est clair et donne une belle luminosité à l’assemble. A l’avant, les sièges se règlent électriquement pour une position de conduite optimale. Pour le reste la configuration est plutôt minimaliste. Hormis les commandes placées au volant, l’intégralité des fonctionnalités se paramètrent sur un large écran tactile trônant au centre du tableau de bord. Très réactif et plutôt intuitif à utiliser il donne même accès au manuel d’utilisation du véhicule.

Il y a toutefois quelques points noirs. Par exemple, il n’est pas possible de paramétrer sa charge via l’ordinateur de bord. Chose étrange : la navigation n’est pas intégrée nativement dans la voiture. Si vous souhaitez en bénéficier, il faudra connecter votre smartphone. Sur notre modèle d’essai, seul l’Apple Car Play était présent. Concernant Android Auto, le constructeur nous a assuré que la fonctionnalité serait présente sur le millésime 2021 du modèle.

Au niveau de l’instrumentation, la présentation est originale. Elle se compose de trois écrans numériques. Au centre, le premier permet de suivre les principaux indicateurs de la voiture : vitesse, niveau de consommation d’énergie et évidemment niveau de charge de la batterie avec des valeurs à la fois exprimées en pourcentage et en estimation du kilométrage restant. Plus petits, les deux écrans situés de chaque côté viennent compléter ces informations. Celui de gauche permet notamment de suivre la consommation et le compteur journalier tandis que celui de droite affiche les éléments de la radio.

Au volant

Sur les premiers kilomètres, la position dominante sur la route est l’une des premières choses qui frappent. Haut perché, le grand SUV offre une vue particulièrement dégagée. Malgré son gabarit, il se révèle plutôt facile à manipuler. La présence de la caméra de recul, de radars de stationnement avant et arrière et de la vision « SkyView » à 360 degrés facilite grandement les phases de manœuvres. La sensibilité de la direction peut elle aussi être réglée via l’ordinateur de bord via un réglage à trois niveaux.

Au-delà de la sélection des vitesses, réglables via une molette, l’U5 dispose de trois modes de conduite qui influencent les performances et la consommation : eco, normal et sport. Ces derniers se sélectionnent directement par l’intermédiaire d’un bouton situé sur le côté droit du volant. En matière de régénération, le système propose également trois niveaux. Il se révèle toutefois moins pratique à utiliser puisque la sélection des modes passe par les différents menus de l’écran central.

L’Aiways U5 propose trois niveaux de régénération. Il faut toutefois passer par l’ordinateur de bord pour les sélectionner. C’est bien moins pratique qu’un système par bouton ou palettes au volant.

Suffisant sur la majeure partie des trajets, le mode Eco est celui que nous avons le plus utilisé. Nous avons réservé l’usage du mode sport aux seules phases d’accélération. Avec 140 kW de puissance et un 0 à 100 km/h abattu en 9 secondes, l’U5 n’a pas à rougir de ses performances. Sur les petites routes de montage, nous avons collé plus d’une fois aux fesses des thermiques. Les dépassements deviennent une simple formalité, la vitesse de pointe restant limitée à 140 km/h. Attention toutefois à ne pas trop pousser ce Aiways dans ses retranchements : haut perché, le grand SUV accuse une certaine inertie si l’on prend les virages un peu fort.

Big brother is watching you !

Limitateur de vitesse, alerte de franchissement de ligne, lecture des panneaux de signalisation, détecteur d’angle-mort… en matière de sécurité, le SUV de Aiways n’a rien à envier aux équipements des derniers modèles européens. Il y a même une petite caméra qui scrute nos moindres faits et gestes. Elle ne manque pas de nous avertir en cas de comportement jugé « inapproprié ». « Veuillez regarder la route » nous dit-on lorsque on détourne le regard ou « peut-être est-il temps de faire une pause ? » si on a le malheur de bailler.

Seul bémol : l’absence de régulateur adaptatif et du dispositif de maintien dans la voie. Pourtant annoncés sur la fiche technique et le manuel d’utilisateur, ces deux équipements n’ont pu être activés sur notre modèle d’essai. Dommage pour une voiture électrique dont la batterie est conçue pour avaler des kilomètres. Contactée par Automobile-Propre, l’équipe d’Aiways d’Europe nous a expliqué que les deux fonctionnalités n’étaient pas encore présentes. Comme l’Android Auto, elles seront intégrées sur les modèles du millésime 2021.

Autonomie correcte et consommation maîtrisée

Compte tenu de son gabarit, l’Aiways U5 n’est évidemment pas la plus frugale des voitures électriques. Les résultats sont toutefois loin d’être catastrophiques. Sur un parcours d’environ 210 kilomètres réalisé en bonne partie sur les routes de montagne reliant Bastia et Ajaccio, nous avons consommé environ les deux tiers de la batterie avec une clim’ enclenchée à 22 degrés en moyenne.

Plutôt correcte au vu du gabarit de l’engin, notre consommation moyenne s’est élevée à 19 kWh/100 km. De quoi estimer une autonomie réelle d’environ 300 kilomètres dans les conditions de notre essai. En ville et avec le pied léger sur l’accélérateur, les 400 kilomètres devraient être atteignables.

Doté d’un design spécifique, l’Aiways U5 se distingue par sa calandre pleine

Un premier test recharge satisfaisant

Si l’intégration de la voiture électrique en milieu insulaire sonne comme une évidence, la Corse reste malheureusement l’un des territoires les moins pourvus en infrastructures de charge. Lors de la remise des clés, le patron du groupe Filippi, qui représente Hertz en Corse, nous a rapidement rassuré. Faute de bornes rapides, le loueur propose à ses utilisateurs de se recharger gratuitement dans l’un de ses quatre sites en Corse. Répartis entre les aéroports d’Ajaccio, de Figari, de Bastia et de Calvi, ces derniers sont équipés de chargeurs rapides en 150 kW. Il y a donc largement de quoi couvrir les 90 kW théoriques acceptés par le modèle d’Aiways. La solution reste toutefois provisoire puisque Hertz est en train d’organiser le déploiement d’une centaine de bornes ultra-rapides sur l’ensemble de l’île.

Sur l’Aiways, l’emplacement du connecteur Combo n’est pas idéale et impose un poil de contorsion.

C’est donc à Ajaccio que nous avons réalisé notre test recharge sur une borne issue du fabricant chinois X-Charge. Au démarrage de la charge, il nous restait 26 % d’énergie. La borne a quasi-instantanément délivré 70 kW, évaluant le temps d’attente à 1h17 pour une charge complète. 52 minutes et un rafraîchissement plus tard, nous récupérons notre monture avec une charge à 90 %, la borne indiquant avoir délivré un total de 43 kWh. Au final, l’expérience reste concluante même si nous n’avons pas pu observer les 90 kW en crête annoncés le constructeur. Peut-être parce que la batterie n’était pas suffisant déchargée au moment de démarrer la charge.

Après 59 minutes de recharge, la puissance instantanée est tombée à 7 kW

Un tarif bien placé

En France, l’Aiways U5 devrait entamer sa commercialisation dans les prochaines semaines pour des livraisons vraisemblablement attendues pour 2021. Les tarifs pour l’Hexagone n’ont pas été annoncés mais on connait déjà ceux pratiqués en Allemagne où le SUV chinois se révèle particulièrement bien placé.

Dans la finition « standard » de notre modèle d’essai, l’U5 est proposé à partir de 37.990 € hors bonus sur le marché allemand. Bénéficiant notamment du toit panoramique et du chargeur de smartphone par induction, la version « Premium » grimpe à 40.990 €. En France, les prix devraient être légèrement supérieurs compte tenu d’une TVA plus élevée que chez nos voisins allemands (20 % vs 16 %).

Vis-à-vis de la concurrence, cet Aiways U5 se révèle au final bien placé. Moins cher que le duo e-Niro/Kona électrique, vendus plus de 40.000 € en version 64 kWh, le SUV premium chinois s’annonce également plus abordable que le Tesla Model Y dont le ticket d’entrée devrait commencer à 50.000 €.

Pour conclure

Beaucoup plus convaincant que le MG ZS EV, cet Aiway U5 n’a finalement pas grand-chose à envier aux autres modèles commercialisés en Europe. Reste toutefois au constructeur à démontrer la fiabilité dans le temps de son modèle mais aussi à développer un réseau de distribution indispensable à l’essor de la marque. Sur ce point, Aiways a sans doute une carte à jouer avec les concessions travaillant avec des marques en passe de se retirer du marché européen comme Mitsubishi.

En Corse, ce type de rencontre n’est pas rare…

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