Conducteur VE à grosse vessie

Ces 3 astuces vont vous permettre d’enquiller les kilomètres sans vous soucier de l’autonomie.

Jean-Kevin Diesel est au taquet. Samedi c’est le grand départ pour les vacances d’été. La voiture se remplit peu à peu des bagages familiaux et des incontournables du farniente estival. Le plan se déroule comme prévu, la crème solaire et les boules de pétanque sont déjà calées respectivement au fond des valises et du coffre, et la petite tribu va pouvoir faire Roubaix-Biarritz d’une traite en 10 heures comme tous les ans à la même date. Car Jean-Kevin, que la nature a doté d’une vessie à forte contenance en même temps que d’un petit estomac, est passé maître dans l’art d’enquiller 10 heures de conduite (ou 1000 km) non-stop à 130 km grâce à l’autonomie inépuisable de sa monture nourrie au mazout. C’est un peu sa fierté. Les enfants n’ont pas cette chance, mais depuis quand écoute-t-on les enfants ?

Tout se déroule donc comme prévu. Sauf que.

L’entreprise pour laquelle travaille Jean-Kevin s’est récemment mis en tête de respecter les dernières dispositions de la loi LOM, et de verdir sa flotte automobile. C’est ainsi que notre cher Jean-Kevin, qui compte parmi les cadres influents de la maison, s’est retrouvé il y a quelques semaines à devoir troquer son bon vieux diesel par une horreur, pardon, une voiture électrique. Il n’a pas eu le choix : le drame s’est produit sans préavis un matin de printemps, dans le bureau de la responsable RH.

Dans son malheur, Jean-Kevin a quand même eu un peu de chance. En effet, la voiture en question n’est pas une improbable Dacia Spring mais d’un solide et confortable SUV d’origine germanique promettant plus de 550 kilomètres d’autonomie. Mais notre ami, très bien informé, n’est pas dupe : “500 km d’autonomie ? Bullshit ![*] on peut facilement diviser ce chiffre par deux, voire trois, hein. Qu’est-ce qu’il reste au final ? Peanuts ![*]”

Du coup, n’ayant pas le choix, notre héros s’est mis en quête de moyens lui permettant quand même de parcourir 1000 kilomètres non-stop, car ce genre de performance c’est un peu ses JO à lui. Sauf que c’est tous les ans.

Et figurez-vous qu’il a trouvé ! Et que, jamais avare en bons conseils, il a généreusement accepté de partager ces astucieuses trouvailles qui permettront à toute la communauté Automobile Propre de rouler moins bête et plus longtemps. Et surtout de faire pipi moins souvent.

Les voici en exclusivité.

Installez une éolienne sur le toit de votre voiture

Oui, vous avez bien lu. Transformez votre voiture en une sorte de moulin à vent roulant. Fabriquez une éolienne de taille raisonnable et fixez-la solidement sur le toit de votre voiture. Pendant que vous roulez, l’éolienne captera l’air et produira de l’énergie pour recharger la batterie en temps réel. Qui a dit qu’on ne pouvait pas défier les lois de la physique avec un peu d’inventivité ?

Remorquez un générateur diesel… mais écolo

Pourquoi se limiter aux bornes de recharge quand on peut remorquer un générateur diesel pour alimenter sa voiture électrique ? Bien sûr, pour rester dans l’esprit écolo, optez pour un générateur alimenté par de l’huile de friture recyclée. Faites un tour chez votre fast-food préféré et stockez un maximum d’huile usagée. Non seulement vous parcourrez 1000 km, mais vous sentirez bon la frite à destination !

Adoptez le mode “descente perpétuelle”

Pourquoi se fatiguer à monter des côtes quand on peut les descendre ? Planifiez votre trajet uniquement en descente. Commencez par le point le plus haut de France, le Mont Blanc, et laissez-vous glisser jusqu’à la Méditerranée. L’énergie cinétique fera le reste ! Bon d’accord, il faudra faire quelques concessions sur l’itinéraire et la destination, mais ce sont les vacances, oui ou non ?

Avec ces techniques révolutionnaires, sachez que les 1000 km sans arrêt sont à portée de main. Quant aux pauses pipi pour l’épouse et les enfants ? Une simple bouteille en plastique fera l’affaire. N’est pas Jean-Kevin qui veut.

Sinon, une autre solution serait de faire deux ou trois haltes, comme le recommande la Sécurité Routière, que l’on roule en thermique ou en électrique, des haltes judicieusement réparties pour recharger en temps masqué, et le tour est joué. Alors bien sûr, vous risquez d’arriver à destination au moins une heure après Jean-Kevin, et donc de perdre une heure sur trois semaines de vacances. Vous risquez aussi d’arriver plus reposé et de dépenser moins en “carburant”.

A vous de voir. Et passez quand même d’excellentes vacances.

[*] JK est bilingue