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A la suite du Vendée énergie Tour de 2016, nous présentions Jacques Verhaegen qui avait fait le déplacement dans l’Ouest de la France, depuis la Belgique où il réside, avec sa moto électrique Zero Motorcycles S de 2013. Rencontré à l’édition 2018 de l’événement organisé par le SyDEV, Guillaume Deslandes vient de lui emboîter le pas. Il témoigne.
Samedi 9 juin 2018 en fin d’après-midi, les participants au Vendée énergie Tour étaient rassemblés devant le podium monté place d’Armes, à Noirmoutier, afin d’assister à la remise des prix du rallye des Ambassadeurs. Notre rédacteur en chef, Michaël Torregrossa, vient me retrouver pour me présenter Guillaume Deslandes, m’expliquant que le jeune homme s’est lancé dans l’aventure de la moto électrique à la suite de l’interview que j’avais produite de Jacques Verhaegen, 2 ans plus tôt.
« Une sacrée responsabilité ! », comme me le dira mon fils à qui j’ai raconté la situation à mon retour en Bretagne. Quoi qu’il en soit, il est toujours agréable et touchant de croiser un électromobilien qui cherche à vous rencontrer pour témoigner de sa propre aventure et de la genèse de cette dernière !
Fils d’un propriétaire militant de voiture hybride rechargeable, Guillaume Deslandes, 30 ans, ingénieur conseil en efficacité énergétique avec une ouverture sur la mobilité, n’est pas du tout un motard à l’origine. Il l’est devenu en achetant en mars dernier une moto électrique Zero Motorcycles DS, s’appliquant à passer le permis spécifique au préalable. « Je ne m’intéressais pas aux motos thermiques, ou alors de loin aux routières comme la Honda Gold Wing », confirme-t-il.
Notre interviewé n’est cependant pas un novice en mobilité durable et électrifiée. « Grâce à l’association Bientôt électrique qui a fait place à EV-Store, j’ai modifié une Toyota Prius II pour en faire une hybride rechargeable, faisant le choix de conserver les batteries NiMH d’origine. En raison de soucis d’homologation, j’ai abandonné cette transformation pour faire monter un système d’alimentation au GPL. J’ai même participé au réglage du moteur chez l’installateur », raconte-t-il. Ce n’est pas tout pour ce membre du forum vehiculeselectriques.fr depuis des années. « Entre 2009 et 2017, j’ai aussi roulé en Renault Kangoo, le modèle Elect’Road équipé d’un prolongateur d’autonomie à essence », poursuit-il.
« J’ai reçu ma Zero DS en mars dernier, commandée en janvier. C’est un des premiers modèles livrés en France avec l’option Charge Tank. Elle permet de recharger la batterie de 14,4 kWh à une puissance de 6 kW à partir d’une borne accélérée, via un câble à connecteur T2 ou T3 côté IRVE, raccordée à la moto avec une prise T1. Le plein de la batterie s’effectue à 90% en 2 heures, au lieu de 8-10 heures pour une recharge complète sur une prise domestique », explique Guillaume Deslandes. « Avec ma participation au Vendée énergie Tour, en venant de Touraine, j’ai effectué 1.700 kilomètres avec ma Zero DS », souligne-t-il.
« J’ai acheté tout l’équipement qu’il faut pour voyager loin. « J’ai déjà des projets de déplacements. Le 8 juillet, je vais participer à Paris au rassemblement de motos et scooters électriques Electric Night Ride organisé par Trui Hanoulle, alias Elektrogirl, une photographe et designer belge, inconditionnelle de la moto thermique et convertie à l’électrique. Avec une Zero DS elle est allée jusqu’à Istanbul, en Turquie, en 2015. Fin septembre, je vais participer au R.E.V.E.R., le rallye en véhicules électriques organisé par Robert Morandeira sur l’Andorre, l’Espagne et la France. J’espère faire le France électrique Tour aussi, mais on ne connaît pas encore les dates. Et en 2019, j’ai prévu un roadtrip au cap Nord. Et pourquoi pas The Green Expedition en Argentine en 2020 avec Atypik Travel Organisation. Mais j’attends d’avoir plus d’éléments pour ce dernier, surtout pour savoir si ma batterie de 14,4 kWh suffirait. Car le free e-Rider Bastien Hieyte l’a fait cette année avec un Power Tank sur une DS 2017, donc équipée d’une batterie de 16 kWh », détaille notre interviewé.
N’oublions pas que c’est avant tout l’expérience à moto électrique de Jacques Verhaegen qui a poussé Guillaume Deslandes à acquérir sa Zero DS. Et justement, le motard belge était au Vendée énergie Tour cette année encore.
« Oui, il est venu avec le premier exemplaire de DSR Black Forest Edition, accompagné d’un technicien de Zero Motorcycles. Pascal Houssard, organisateur du VET, avait transmis à chacun les coordonnées des motards participants. J’avais pu échanger avec Jacques Verhaegen rapidement, et l’on se tutoyait déjà avant de nous rencontrer en Vendée », s’enthousiasme le jeune motard. Une rencontre quelque peu écourtée du fait de problèmes techniques rencontrés sur la Zero DSR, qui ont imposé à celui qui est devenu concessionnaire Zero Motorcycles à Bruxelles de rentrer plus tôt en Belgique, sans pouvoir participer au Rallye des ambassadeurs. Guillaume Deslandes se réjouit cependant à la perspective de le retrouver à l’Electric Night Ride, avec d’autres motards branchés également rencontrés en Vendée au début du mois.
« Je suis allé présenter ma Zero à l’équipe de l’auto-école où j’ai passé mon permis moto. A mon arrivée, j’ai entendu qu’elle avait un moment été prise pour une petite BMW ou que la DS a un air de Honda. Un des moniteurs l’a essayée et l’a trouvée très joueuse, très facile à incliner, avec de bonnes accélérations, mais susceptible en butée de direction à très faible allure. Quelques-uns m’ont dit préférer le moteur thermique », rapporte Guillaume Deslandes.
« En revanche, une monitrice, et ma sœur Sandrine qui était ma coéquipière au Vendée énergie Tour, ne peuvent pas la piloter, car la Zero DS est trop haute pour elles. Elles ont pourtant toutes les 2 l’habitude de pratiquer la moto : ma sœur a une Honda CB 500 depuis quelques années. Elle estime que l’absence de passage de vitesses lui manquerait, mais reconnaît qu’elle serait passée moins vite que moi dans certains virages du fait, justement, d’avoir à sélectionner la bonne vitesse sur sa Honda », précise-t-il. Il poursuit : « J’apprécie pour ma part de ne pas avoir à me prendre la tête à changer la vitesse pour négocier un virage. Une électrique, c’est l’idéal pour démarrer l’apprentissage de la conduite d’une moto, en auto-école. Mais je pense que le deux-roues électriques se développeront d’abord par les scooters ».
« Je trouve que le cadre de la Zero DS est trop court : on l’a bien ressenti avec ma sœur lors du Vendée énergie Tour. Avec le top-case et les valises que j’ai montés pour voyager, difficile d’être à 2 sur la selle pour de longs trajets. C’est souvent cet équipement bien visible qui interpelle, quand je suis en train de la recharger à une borne. Car il signifie que l’on peut voyager loin avec une moto électrique. En outre, tout cet attirail donne aux automobilistes l’impression d’une grosse machine qu’ils ne viennent pas ‘chercher’ sur la route. Zero Motorcycles doit sortir une nouvelle plateforme dans les années à venir : espérons qu’elle sera plus longue ! Question autonomie, je peux compter sur 150 à 200 kilomètres sur route, et 100-150 km en ville », assure Guillaume Deslandes.
« Je trouve que la Zero DS est très bien. Elle a tout ce que j’attendais. Mais il manque tout de même un carénage de protection. Elle est dynamique et très agréable à piloter. C’est une belle machine à voyager ! Son silence d’évolution n’est pas un problème. Ma moto bénéficie d’une visibilité importante, notamment avec l’éclairage additionnel et mon casque blanc. Et j’adapte ma conduite », évalue-t-il.
« Je supporte de moins en moins le bruit d’un moteur thermique. Quand je fonderai une famille, j’aurai besoins d’une voiture électrique pour remplacer la Prius, même si l’alimentation au GPL adoucit le bruit de son fonctionnement. En revanche, le modèle que je choisirai devra répondre à 2 critères impératifs : la possibilité de tracter, et pas de cuir d’original animal à l’intérieur car je suis vegan. Dommage de mettre du cuir véritable dans un véhicule électrique ! Le Tesla Model X, par exemple, me conviendrait. Et ses 7 places à bord sont un plus », conclut Guillaume Deslandes.
Automobile Propre et moi-même remercions vivement Guillaume Deslandes pour sa belle complicité dans l’écriture du présent article. On peut le retrouver en images, rapidement interviewé dans la matinale « 9h50 Le Matin » de France 3 Pays de la Loire (émission du mardi 19 juin 2018, à partir de 38 minutes.
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