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Avec sa Renault Zoé, Frank n’hésite plus à aller loin sans vraiment planifier son parcours à l’avance. C’est ce que permet un maillage en recharge, certes plus cher, mais également plus efficace. De quoi effectuer tranquillement un voyage de 4 635 km en neuf jours, depuis l’Ile-de-France jusqu’à la Scandinavie.
Nous avions déjà donné la parole à Frank en 2023 après son voyage en Italie en Renault Zoé. C’était pour Automobile Propre une occasion de rendre hommage à la polyvalente électrique dont le retrait au catalogue avait été annoncé. Sauf que dans le cœur de bien des utilisateurs, cette voiture se conjugue encore au présent et c’est loin d’être terminé : « Je n’aurais pas envisagé d’effectuer ce déplacement avec un autre véhicule électrique. Je l’ai fait dans un esprit roadtrip comme certains le font avec une ancienne Citroën 2 CV ou à moto ».
Notre lecteur s’amuse de ce que l’on peut penser de lui : « À l’étranger, il arrive que des gens me regardent d’une drôle de façon qui signifie à mon avis : ‘Il n’est pas un peu fou ce type d’aller si loin avec une telle voiture !’ ».
C’est au contraire devenu pour le Francilien un véritable challenge : « Je veux prouver que ce petit modèle électrique sorti il y a plus de dix ans, qui prête davantage à sourire que de susciter l’admiration, fait qu’on ne peut rien s’interdire avec elle. Je suis déjà allé en Espagne, Italie, Suisse, Allemagne, Belgique, Suède, aux Pays-Bas et au Danemark avec cette voiture. Pour l’année prochaine, je prévois de me rendre en Écosse ».
En finition haut de gamme Intens, la Renault Zoé de 2020 embarque une batterie d’une capacité énergétique de 52 kWh en alimentation d’un moteur R135. Elle est équipée de la prise Combo 50 kW et d’un chargeur 22 kW AC. À force d’enchaîner les virées touristiques et d’avaler aussi les trajets du quotidien, son compteur tourne : « Il a franchi les 100 000 km en Belgique, lors du trajet retour ».
C’est cependant bien davantage que l’électromobiliste a parcouru en Renault Zoé. En comptant la précédente, ruinée par un sérieux accident, et à laquelle il estime devoir la vie, c’est plus de 150 000 km qu’il totalise avec cette polyvalente branchée. À l’origine, le périple en Scandinavie de Frank et sa femme devait s’arrêter en Suède à Malmö « après avoir traversé le fameux pont de l’Øresund qui relie depuis 1999 ce pays au Danemark ».
C’est le projet de leur fille de passer un week-end à Stockholm qui les a décidés à aller plus loin, à sa rencontre. Toute l’aventure est racontée dans un document PDF de treize pages à télécharger à la fin du présent article. C’est pourquoi nous n’entrerons pas ici dans les détails, afin de mettre principalement en avant les points originaux de la démarche.
Comme l’a constaté Frank, l’automobile électrique suscite moins d’intérêt et de passion qu’auparavant : « L’esprit de famille entre électromobilistes a disparu. De moins en moins de personnes viennent m’interroger sur les voitures électriques. Ceux qui le font sont souvent des papys. Un Allemand qui avait vu les plaques françaises de ma Zoé m’a posé des questions pendant que je rechargeais à une station dans son pays. Il le faisait simultanément avec un automobiliste en Tesla ».
Pas de contact en revanche en Scandinavie : « En Suède, par exemple, il n’y a pas beaucoup de Zoé, et encore moins de voitures avec des plaques françaises. J’ai bien senti des regards amusés, mais je pense que ce n’est pas dans la culture scandinave de venir vers les autres. C’est en tout cas ce que j’ai perçu ».
À lire aussiTémoignage – Paulo a abandonné sa Renault Zoé pour une Smart #1En avril 2022, Frank s’était lancé pour défi de faire un tour des châteaux de Bavière et du lac de Constance en dépensant le moins possible pour les recharges. À l’époque, les 1 900 km avalés en 4 jours ne lui avaient coûté que 4,93 euros. Ce ne serait plus possible aujourd’hui : « Le monde du véhicule électrique a bien évolué et s’est standardisé. On ne trouve quasiment plus de bornes gratuites ».
Ce qui augmente le coût des déplacements longs : « Lors de mon voyage en Espagne, les pleins d’électricité m’avaient coûté au total deux et demi fois moins cher qu’en thermique. Là, pour le roadtrip de 4 635 km vers la Scandinavie, l’avantage est bien moindre. Avec une consommation moyenne de 15 kWh/100 km pour 80 % d’autoroutes, j’ai payé 370 euros d’électricité, soit 8 euros pour 100 km ».
Ce qui fait le kilowattheure à 0,53 euro. Comment en arrive-t-on à une conso aussi maîtrisée ? « À l’aller, j’ai pratiqué l’éco-conduite en permanence. En suivant un camion, la conso peut vite chuter. En revanche, j’ai roulé plus normalement au retour, sans toutefois dépasser le 110-115 km/h, sinon les chiffres auraient explosé ».
Entre Melun et Stockholm, la Zoé de Frank a avalé de 458 à près de 600 km par jour. C’est au retour que le record de 1 105 km a été réalisé : « Ce qui nous a pris 18 heures, en comptant les quatre arrêts de chacun une heure pour la recharge, et les embouteillages, en particulier en Allemagne. Ce n’était pas prévu, mais la météo maussade nous a incités à oublier l’escapade envisagée vers la côte hollandaise ».
Par tranquillité, le Francilien a privilégié un réseau de recharge : « Chez Tesla, c’est encore là que c’est le plus simple et le plus économique. Le constructeur fait très fort en s’implantant le plus souvent dans des lieux où l’on peut aussi se restaurer et se dégourdir les jambes. Je suis content pour cela que ma Zoé demande une heure de recharge : je ne le vis pas comme un inconvénient. Alterner deux heures de route et une heure de pause, c’est mon biorythme ».
Une station Tesla l’a davantage touché : « Elle est au milieu de nulle part en Suède, dans le sublime cadre du manoir de Toftaholm Herrgård. On peut se promener autour d’un lac, mais aussi déjeuner ou prendre un café en terrasse. C’est de loin la plus belle station de recharge que j’ai jamais vue. C’est improbable, bucolique, pittoresque, et j’y serais bien resté toute l’après-midi ».
Beaucoup d’électromobilistes sécurisent leurs longs déplacements en préparant à l’avance leurs étapes ou en exploitant un planificateur d’itinéraires lors du voyage. Pour son périple en Scandinavie, Frank a laissé une très large place à l’improvisation : « C’est facilité par la fine connaissance que j’ai des performances de ma Renault Zoé ».
Ce principe, il l’a appliqué dès la veille du départ : « Je n’ai décidé que le matin même de prendre par Reims pour éviter les embouteillages, au lieu de passer par Soissons. J’ai suivi les conseils de mon indispensable compagnon de route : Waze. J’ai ensuite décidé de la suite du parcours à chaque nouvel arrêt pour la recharge ».
Notre lecteur y a gagné en sérénité : « Je n’ai jamais été angoissé par la recharge pendant ce voyage. Je préfère d’ailleurs avoir une voiture avec une autonomie moyenne et pouvoir profiter de réseaux efficaces. Je ne ferai jamais 1 000 km d’une traite. Ma vraie crainte, c’est la crevaison. Je n’ai pas de roue de secours. J’ai bien un kit pour me dépanner, mais je ressens qu’une mauvaise crevaison pourrait mettre un terme de façon prématurée à un de mes périples ».
Visiter les pays permet de découvrir d’autres attitudes : « Avec environ 300 000 habitants, Malmö est le troisième plus grande ville suédoise. C’est pourtant là que j’ai connu mon expérience la plus apaisante dans la circulation, sans ressentir le stress habituel : pas de scooter ou vélo doublant par la droite, pas d’automobiliste à faire des zigzags, tout le monde respecte le Code de la route et les autres usagers ».
La matinée du lundi de Pentecôte a été particulièrement calme : « Dans le centre-ville comme en bord de mer, tout était silencieux. Des familles se promenaient, des Suédois étaient avec leur chien. Les bus qui passaient étaient électriques, les scooters aussi. Il y avait des vélos et des voitures hybrides roulant en mode VE. Ce calme m’a rappelé le confinement pendant le Covid. À la limite, ça m’a stressé. Ça ressemblait à une parenthèse, à une bulle ».
Frank avait déjà vécu une expérience étonnante, à Stockholm, avant de rejoindre Malmö : « Un vendredi à 18 h 00, à la veille d’un week-end de trois jours, en région parisienne, c’est l’enfer pour les automobilistes. Ce n’est pas du tout cela à Stockholm où un système de limitation de vitesse variable a été mis en place avec des panneaux lumineux. Il y avait de grands flots de véhicules, mais tout le monde respectait les indications qui permettaient d’avancer, même à petite vitesse, sans avoir à s’arrêter ».
À Copenhague, au Danemark, l’expérience a été semblable : « Là aussi la conduite est apaisante en ville. Chacun trouve sa place pour circuler tranquillement, avec un espace pour les piétons, un autre pour les vélos et encore un autre pour les voitures. Dans cette ville, il y a encore de la place pour apprécier le tourisme automobile ».
Finie la tranquillité en revanche en Allemagne : « J’ai bien ressenti du stress sur les autoroutes dans ce pays. Il faut arriver à trouver sa place entre les camions et les bolides qui déferlent sur la voie de gauche ».
C’est encore autre chose en Belgique : « Le réseau secondaire est apaisant, mais les autoroutes dans les Ardennes belges ne sont pas en bon état. Entre Liège et la frontière, il y a des trous partout et des tronçons rainurés ».
À lire aussiTémoignage – Comment les propriétaires français du Fisker Ocean se préparent à une éventuelle faillite ?Vous l’aurez compris, pour Frank, la Renault Zoé, c’est sacré. On n’imagine pas le bonhomme revenir à une voiture thermique : « Sauf pour un modèle plaisir comme une Ford Mustang ou une Citroën 2 CV. Je ne cherche pas à convaincre les automobilistes de passer à l’électrique. Il faut déjà pouvoir disposer d’une borne pour y venir. Je pense que la mobilité durable doit s’appuyer sur un mix d’énergies ».
En 2023, notre lecteur se voyait bien passer un jour à la Renault Megane E-Tech. Qu’en est-il aujourd’hui ? « C’est toujours d’actualité. J’attends pour cela un héritage improbable, un tirage du loto favorable, une œuvre de bienfaisance à mon égard ! Le Scenic me plaît aussi beaucoup, mais ne correspond pas à mes besoins. La Megane reste donc ma favorite, malgré les nouveaux modèles de la concurrence ».
L’électromobiliste convaincu a aussi une autre idée : « Si Renault veut bien me sponsoriser en mettant à ma disposition une Megane électrique, je suis prêt à concevoir un roadtrip autour d’elle. Je remercie au passage la concession de Sedan, et celle de Münster en Allemagne, pour m’avoir facilité la recharge lors de mon voyage pour la Scandinavie ».
À télécharger : Fichier pdf du roadtrip de Frank en Scandinavie
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Frank pour sa fidélité à notre média et son nouveau témoignage.
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