AccueilArticlesRenault Zoé : le premier rétrofit batteries expliqué en détails

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Nouveau contributeur pour Automobile Propre, Bernard Deboyser est aussi le premier propriétaire de Renault Zoé à avoir bénéficié du rétrofit de la batterie de sa voiture. Grâce à lui, l’opération s’effectue en 2 ou 3 jours. Il témoigne.

Retrofit

Renault n’est pas le seul constructeur automobile à proposer la possibilité de remplacer la batterie de sa voiture électrique par un pack d’une plus grande capacité. Cette opération rend le véhicule évolutif en permettant aux électromobiliens ayant déjà investi dans un modèle branché de bénéficier des avancés technologiques concernant les accumulateurs.

Avec une des premières Zoé commercialisées, il est ainsi possible de profiter du rayon d’action permis au volant des Zoé 40, et donc de passer de 150 à environ 300 kilomètres réels. Une modification économiquement intéressante qui s’appuie sur la longévité des autres organes embarqués dans les voitures électriques, dont le moteur réputé increvable.

Elle roule la Zoé de B. Deboyser

Avec déjà 100.000 kilomètres au compteur, la Renault Zoé de Bernard Deboyser est l’une des premières vendues en Belgique, en mai 2013. « Consultant, je voyage tous les jours avec ma Zoé », commente-t-il, précisant que c’est sa seule voiture.

« Au début, j’avais conservé ma thermique, un peu dans la crainte des limites de l’autonomie, mais je me suis vite rendu compte que je pouvais me satisfaire de ma seule Zoé », complète-t-il. « Avec des recharges intermédiaires, il m’arrivait de parcourir 400 ou 500 kilomètres sur la journée avec la batterie de 22 kWh de capacité », témoigne notre interviewé.

Les raisons du retrofit

Pourquoi changer de batterie pour une de capacité presque doublée ? Etait-elle à bout de souffle ? Eh bien Non ! Bernard Deboyser avance deux raisons. « Je roule beaucoup, et vais de plus en plus loin avec ma Zoé, y compris à l’étranger, en particulier en Allemagne, aux Pays-Bas, et prochainement encore en Hongrie, à la limite de la Lituanie », répond-il en premier.

Pour cette dernière destination, effectuée auparavant en avion, c’est un trajet de 1.500 kilomètres à suivre à l’aller, en 2 jours, et autant au retour. Autre explication, plus anecdotique : « La curiosité ». On le comprend !

En Belgique…

C’est la concession Renault Motors à Namur qui a eu l’honneur d’orchestrer le premier rétrofit. « Cet établissement fait partie d’un réseau indépendant de concessionnaires », précise Bernard Deboyser. Pourquoi ce choix ? « Renault souhaitait que cette opération s’effectue en dehors de la France », révèle notre interviewé.

Un appel à quelques-uns de mes contacts confirme la volonté du constructeur de poser des actes plus ou moins symboliques qui bénéficient d’une meilleure audience. En procédant dans l’Hexagone, l’impact en dehors de nos frontières aurait sans doute été moindre. En choisissant de déporter cette première en Belgique, davantage de propriétaires de Zoé vont se sentir concernés par l’opération.

Cette manière de procéder rappelle les propos de l’ancien pilote Jacques Laffite, concernant la F1 et l’absence de Français aux volants des monoplaces du Losange : « La F1, c’est mondial, ce que les gens de Renault veulent dans le marketing… Ils ont des usines au Brésil, ils mettent un Brésilien dans la voiture […] Ils ont choisi Jacques Villeneuve en disant très simplement la vérité : ‘Avec le Canadien, il y a 20 télévisions qui couvrent l’événement ; Avec Montagny, il n’y en a que 8… » (In « La face caché du sport », Jean-François Vilotte et Antoine Grynbaum, Editions Jean-Claude Gawsewitch).

Pionnier de la Zoé en Belgique

Pour Renault, choisir la Zoé de Bernard Deboyser afin d’effectuer le premier rétrofit de batterie s’imposait presque. Notre interviewé n’hésite pas à prendre sur son temps pour donner des conférences autour de son expérience de la mobilité branchée.

Il est également au conseil d’administration de l’association amperes.be qui milite pour des déplacements individuels responsables, en faisant aussi bien la promotion de l’usage des transports en commun, du vélo, que des véhicules électriques. En résidant dans une copropriété, notre interlocuteur ne pouvait pas s’équiper de panneaux photovoltaïques ou d’une autre solution pour produire de l’électricité d’origine renouvelable. C’est pourquoi il a choisi d’aider une coopérative citoyenne qui exploite l’éolien. Sa Renault Zoé encourage ainsi le développement de la SCRL Cociter.

De juin en août

On peut dire sans exagérer que Bernard Deboyser a essuyé les plâtres, en étant le tout premier à bénéficier du rétrofit des batteries sur Renault Zoé. Mais grâce à lui, l’opération ne prend plus que 2 ou 3 jours dans le garage qui a depuis effectué l’opération 5 ou 6 autres fois.

« J’ai amené ma Zoé à la concession Renault Motors de Namur en juin dernier. Le remplacement de la batterie a été effectué relativement rapidement, mais quand les techniciens ont voulu la mettre en charge, ça n’a pas marché. Il fallait reprogrammer le système de gestion de la batterie. Mais ce qui a pris le plus de temps, c’est ensuite de résoudre les problèmes de lenteur à la recharge. Chez moi, je ne m’en étais pas rendu compte, retrouvant la batterie pleine le matin, après branchement la veille au soir sur la wallbox 7 kW 32 A mono ! Mais en connectant ma Zoé Q210 sur une, puis deux, puis trois bornes accélérées, j’ai constaté que la recharge n’allait guère beaucoup plus vite que sur mon installation personnelle », détaille notre interviewé. Ce n’est que dans le courant du mois d’août qu’il a pu récupérer sans problème sa voiture électrique.

Temps de réponse

« La concession a dû s’adresser à plusieurs reprises à Renault France. A chaque fois, il fallait 2 ou 3 jours pour recevoir la réponse », rapporte Bernard Deboyser qui n’en veut nullement au constructeur de lui avoir fait subir cette attente. Au contraire, maintenant que l’épisode est passé, il est particulièrement heureux du gain d’autonomie et d’avoir permis au Losange d’affiner le process de remplacement de la batterie d’origine d’une Zoé par une à la capacité presque doublée.

Pour une telle opération, la concession de Namur a suivi le protocole classique d’assistance de Renault aux concessionnaires. Il y a quelques années, un technicien de Guyancourt serait venu sur place. Désormais, tout transite par la plateforme Actis qui connaît 3 niveaux de sévérité des problèmes. « Si l’équipe de niveau 1 destinatrice par défaut n’a pas la réponse, elle passe la demande à celle de niveau 2, et cette dernière éventuellement à celle de niveau 3. Quand le problème peut être résolu par la première, la réponse parvient à l’émetteur en 2 ou 3 heures maximum la plupart du temps. Mais un changement de niveau fait souvent perdre une journée », témoigne un technicien, en France.

Combien ça coûte ?

Le remplacement de la batterie de 22 kWh contre une de 41 kWh a été facturé 3.500 euros TTC. « Quand la voiture est utilisée pour un usage professionnel, comme c’est le cas de la mienne, la TVA est récupérable. L’opération est donc encore plus intéressante », chiffre Bernard Deboyser.

Quelles répercussions sur la location de la batterie ? « Aucune ! », assure-t-il. « La location de la batterie est calée sur l’option kilométrique retenue, et non sur la capacité », justifie-t-il. Une bonne nouvelle qui devrait inciter les propriétaires d’anciennes Zoé, lorsqu’ils en ont l’utilité, à demander le rétrofit de leur batterie. « En dessous de 150 kilomètres effectués à la journée, pas la peine de changer la batterie d’une Zoé 22 kWh par un pack 41 kWh, mais pour ceux qui font régulièrement de longues distances, c’est vraiment très intéressant », motive notre interviewé.

Satisfaction et nostalgie

Bernard Deboyser est très largement satisfait des nouvelles performances de sa Zoé en matière d’autonomie. « Je n’ai ainsi aucune crainte pour aller à la limite de la Lituanie en 2 jours, des bornes rapides gratuites étant installées tous les 50 kilomètres en Allemagne et en Autriche », illustre-t-il.

« En revanche, ça me manque ces pauses tous les 120-150 kilomètres pour prendre un café, me dégourdir les jambes, consulter ma messagerie, trouver avec ChargeMap les coins où m’arrêter pour visiter au mieux les régions traversées », reconnaît-il, un brin nostalgique. « Je ne trouve pas qu’une autonomie de 150 km soit trop faible : c’est une autre façon de se déplacer », plaide notre interviewé, adepte de ce qu’il appelle « la slow motion anti-stress ».

Remerciements

Une fois n’est pas coutume, je pense que notre communauté peut adresser ses remerciements à Renault pour sa proposition de rétrofit des batteries qui, pour certains propriétaires de Zoé, apportera véritablement un grand confort d’utilisation de leur voiture électrique. Nos remerciements aussi à Bernard Deboyser qui a permis de défricher l’opération, en acceptant de bloquer son VE pendant plusieurs semaines, sachant qu’à l’arrivée son expérience serait bénéfique à tous ceux qui feraient le même choix que lui. Désormais, et grâce à lui, mais aussi à la pugnacité et à l’efficacité de la concession Renault Motors de Namur, 2 ou 3 jours suffisent pour mener à bien ce changement de batterie. Et c’est bien cela que notre interviewé souhaite que l’on retienne de son aventure !

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